Articles marqués avec ‘Gruissan’

La leçon de Sempé « — couché ! »

     

Sa.13.8.2022

Moments de vie.

Je me suis levé avec « la tête lourde. » Je la garde en général toute la journée. Dire que j’en souffre serait exagéré. Je n’en ressens pas les douleurs d’un migraineux. Une sorte de fatigue seulement dont la base du cou porte le poids. Alors les yeux se voilent et l’esprit s’épaissit. Cette lassitude n’est pas physique, mais plutôt, disons morale. Comment ne pas être plombé tout je jour quand au réveil s’impose l’image de millions de musulmans fanatisés justifiant la fatwa de Khomeini ou « comprenant » la tentative d’assassinat de Salman Rushdie par un des leurs, hier, à New York. Ou quand les besoins alimentaires du ménage m’entraîne au marché de Gruissan gros d’une foule irrespectueuse et débraillée où même des mémés ont les cuisses tatouées. Quand encore, à la terrasse de la boulangerie, je dois supporter des autochtones causant des gestes et de la voix du sauvetage d’un béluga à la dérive dans les eaux chaudes de la Seine. « Scandaleux… Tout ce pognon déversé (!)… Et je t’en foutrai … » Le Président de la République en faisant évidemment les frais. À les entendre, il serait incapable de modifier le climat, d’empêcher la sécheresse et les feux de forêt, d’arrêter la guerre en Ukraine et d’attirer la pluie… Difficile de s’extraire de cette humanité ! J’ai pourtant essayé en me plongeant dans les pages du Monde. En commençant par la dernière. Celle de l’édito. Las ! « La France doit se préparer au défi du grand âge ». Et ce constat accablant : entre 2030 et 2050, les 85 ans vont croître de plus de 90%. J’en serai ! En page 15, cependant, un remarquable texte de Francis Marmande sur Sempé. Il est mort le 11 août, à 89 ans. J’aimais son élégance, son intelligence et son ironie douce-amère. Génial dans la satire, dans la saisie d’un geste, d’une attitude, d’un instant, il excellait dans le décalage entre personnage et nature, individu et foule, bêtise et ambition, notamment. C’était à sa manière un de nos plus grands philosophes. Un poète aussi. Il aimait les chats et le jazz. Comme Francis Marmande qui, autrefois, publiait des chroniques dans ce même journal, sur le jazz, précisément, et la tauromachie. Chroniques érudites et savoureuses dont j’ai encore la nostalgie. J’écris ces quelques lignes au moment où passe devant moi un homme âgé, en short, torse nu. Il est maigre, pâle et plissé. Indécent. Oui ! Rien n’est facile en humanité. Il faut de la lucidité, de la pudeur, de la sincérité et tenter de la vivre, malgré tout, avec élégance et légèreté.

     

« Il y aura toujours un couple frémissant… »

   

Plage des Ayguades. Gruissan

   

[…]

« Il y aura toujours un couple frémissant

Pour qui ce matin-là sera l’aube première

Il y aura toujours l’eau le vent la lumière

Rien ne passe après tout si ce n’est le passant. »

Louis Aragon.

     

Des armes non létales afin de limiter la prolifération des moustique ?!…

   

Ve.8.7.2022

À Paris, les rats ne sont plus dans la ville ! Il n’y a plus désormais que des surmulots. Et qu’il convient de respecter ! Une commission d’éthique a d’ailleurs été mise en place par la Ville de Paris.

Vider les lieux !

 



Hier après-midi, j’ai procédé au nettoyage de printemps autour de ma « cabane » : ai ratissé le gravier, planté de jeunes géraniums, taillé les branches des lauriers abimées par le vent, constaté l’apparition d’abondants bourgeons sur le mûrier platane, vérifié la bonne santé de l’ipomée, effacé les images, les commentaires, les mots et phrases entendus et lus, ici ou là, les livres aussi ; ai pris le chemin qui mène à la plage, me suis adossé à un rocher, ai regardé la mer, respiré l’air du large, écouté le bruit des vagues…

 

 

 

Image d’un soir d’été, plage des Ayguades…

 

Le vent était tombé et la mer onduleuse languissante avait des fluorescences nacrés. On aurait dit une large et lourde bande d’étoffe moirée de gris. Sur son bord, une légère mousse d’écume bouillonnante donnait à l’ensemble une touche de fantaisie ; et de sensualité. Au Sud, fondue dans un ciel bleu nuit, une petite lumière jaune clignotait à la pointe des Albères. Là bas, tout près, dans la plaine, l’astre du jour sombrait : il colorait d’un peu de rose un nuage égaré au dessus de la plage.

Articles récents