Le 26 juin, un peu avant le deuxième tour des municipales de Narbonne, je concluais ainsi le court billet que je lui avais alors consacré : » […] sur la base des chiffres obtenus par les différents concurrents lors du premier tour et à taux d’abstention inchangé, ou un peu plus faible, la liste conduite par le maire sortant devrait être reconduite dimanche soir. Dans un billet précédent, je notais que, dans ce cas, et compte tenu des résultats enregistrés dans les autres communes, la candidature de Didier Mouly à la présidence du Grand Narbonne (GN), clairement exprimée, contrairement à d’autres déjà élus qui discrètement font campagne, était « jouable ». Un bon score dimanche, la rendrait, cette présidence du GN, gagnable ! […] « . Comme prévu, la liste conduite par Didier Mouly a donc remporté ce deuxième tour et le premier conseil municipal de cette nouvelle mandature l’a élu maire. De plus, dans ce deuxième temps de cette séquence électorale qu’est l’installation du nouveau conseil communautaire de l’Agglo, la présidence du Grand Narbonne, qui se jouera le 15 Juillet, est désormais à la portée de sa main, gagnable donc. Certes Didier Codorniou et Edouard Rocher, tous deux PRG, et leurs proches, ont tout fait pour rompre le bloc majoritaire d’élus communautaires qui, à ce jour, sont prêts à jouer la carte du maire de Narbonne. Mais force est de constater que la partie est désormais perdue pour le maire de Gruissan. Car, bien qu’il ne l’ait jamais publiquement exprimé, tel était bien son désir de prendre la tête de l’exécutif de l’Agglo. Dans cette « bataille de l’ombre » on retiendra que c’est précisément dans le Ginestacois que la bascule en faveur de Didier Mouly s’est faite. De nombreux maires de l’ancienne majorité communautaire de Jacques Bascou, en effet, n’ont pas suivi Didier Codorniou dans sa conquête de l’Agglo et sa stratégie d’affrontement politique avec le maire de Narbonne. Réalistes, et conscients du rapport réel des forces en présence – même sans leurs voix, D.Mouly aurait probablement gagné cette présidence – ils ont choisi, toutes tendances politiques confondues, le compromis autour d’un pacte de bonne gouvernance et d’une transition politique apaisée. Un choix qu’incarne, notamment, Guillaume Héras, le jeune maire de Saint Marcel, à qui devrait revenir la première vice-présidence du Grand Narbonne. Une première vice-présidence anciennement exercée, faut-il le rappeler, par Didier Codorniou qui, dans ce scenario perdrait tout, si je puis dire. On ne manquera pas de noter aussi le rôle décisif joué par Henri Martin, le maire de Port la Nouvelle, dans la mobilisation des conseillers communautaires des Corbières Maritimes en faveur de Didier Mouly, mais « pas que » ! Dans ce contexte, la seule question qui se pose aujourd’hui, est celle de savoir si Didier Codorniou ira jusqu’au bout de son dessein, et ce jusqu’à vouloir compter « ses voix » le 15 juillet prochain ? Ce qui serait, me semble-t-il, un très mauvais calcul politique. L’intérêt et la sagesse devraient l’en dissuader. Quels bénéfices tirerait-il en effet d’une défaite programmée à quelques mois d’élections régionales où il entend rester encore le premier vice-président de madame Delga ? Je risque donc l’hypothèse que, le 15 juillet prochain, ne devrait être présentée au conseil communautaire qu’une seule candidature, disons sérieuse, à sa présidence, celle de Didier Mouly. Idem pour la première vice-présidence et pour Guillaume Héras, etc… Une « procédure » de fait involontairement idéale pour des élus qui, très majoritairement, veulent tirer un trait définitif sur la mandature précédente et ses conflits permanents.
Clap de fin pour la séquence juridico-politique de l’Arena de Narbonne.Le marché conception réalisation est bien illégal, fait savoir le T.A de Montpellier. Mais sa résiliation n’aura lieu qu’en août – le 31 – de cette année. Le temps de finir le chantier en cours.
Le projet de création d’un « Grand Port » à Port La Nouvelle projeté par la Région Occitanie et soutenu par le Grand Narbonne est entré dans une phase concrète avec l’enquête publique qui se terminera le 25 mai prochain. La Région Occitanie/ Pyrénées-Méditerranée a budgété 200 millions d’euros, en autorisation de programmes (AP), dès 2018, afin quel les travaux démarrent immédiatement pour qu’en 2020/ 21 le port puisse commencer à fonctionner. Et ce 16 mai, à 17heure 11, « coup de tonnerre », Christophe LALLOZ, le patron de Entrepôt Pétrolier de Port La Nouvelle (EPPLN), premier opérateur portuaire de ce port dont il assure les deux tiers de l’activité, a publié un avis défavorable ; un véritable pavé dans le marais des avis jusqu’ici adressés au commissaire enquêteur.
Dans un document de 30 pages qui analyse ce projet dans tous ses aspects socio-économiques, Christophe LALLOZ explique d’emblée ses raisons en précisant que ce projet « menace, en l’état de son phasage et de son financement, la pérennité de notre entreprise qui, depuis 5 ans, a engagé un important cycle d’investissements (environ 30 millions d’euros), qu’elle s’efforce d’amortir et de rentabiliser. »
Mais le plus intéressant sont ses autres arguments qui, de fait, remettent en question l’économie d’ensemble du projet et ses justifications économiques et financières.
Extraits :
4.2. L’activité hydrocarbure se maintiendra si le projet d’extension n’aboutit pas
Le maître d’ouvrage l’admet sans ambiguïté dans son dossier : l’activité hydrocarbure peut se passer du projet d’extension portuaire. L’unique contrainte pour EPPLN, si le projet d’extension doit être conduit à son terme, est de disposer d’un outil de déchargement par bord à quai en remplacement de son sea-line. Entrepôt Pétrolier de Port-La-Nouvelle SAS 21 / 30 Mais, faut-il une fois de plus insister, EPPLN n’est aucunement demandeur d’un changement d’outil de déchargement dont les gains potentiels demeurent, en toute hypothèse, à démontrer. Contrairement à ce qui est écrit, EPPLN est donc pleinement satisfaite des conditions actuelles d’utilisation du sea-line. En revanche, le démantèlement du sea-line, en l’absence de construction d’un moyen de substitution pour le déchargement massif conduirait, à coup sûr, à la fermeture de EPPL
4.3.Un sea-line prétendument inadapté ?
Sans que le maître d’ouvrage n’ait jugé utile d’échanger avec EPPLN sur la fonction du sea-line dans l’exploitation et l’économie du dépôt, le dossier prétend que le trafic sur le sea-line serait inadapté avec : – l’augmentation du tonnage unitaire des navires et, – l’augmentation du nombre d’escales annuelles. Ce postulat ne résiste pas à l’examen. Le sea-line permet aujourd’hui de décharger des navires de 35.000 à 40.000 tonnes, le dépôt pétrolier de EPPLN n’étant pas en capacité de réceptionner des navires significativement plus importants en raison de sa capacité de stockage de gasoil limitée à 75.000 tonnes et de ses contraintes opérationnelles.
4.4.Nécessité de la digue Nord pour construire le quai « colis lourds » ?
Le dossier n’explique pas en quoi il serait indispensable de construire la digue Nord pour réaliser le quai « colis lourds » pour les éoliennes. Ces digues sont présentées comme permettant aux quais éoliens d’être dans une situation plus confortable. Mais par ailleurs , les plannings montrent que le quai pour les éoliennes sera livré bien avant la fin de la construction de la digue Nord, et ceci dans les deux alternatives envisagées. EPPLN en déduit que les éoliennes pilotes pourront se construire avant même la livraison de la digue Nord. Par conséquent, dans le cadre de la mise à disposition du quai « éolien » pour la construction des éoliennes pilotes, il n’y aurait pas d’urgence à construire la digue Nord.
4.5.Nécessité du grand port pour les éoliennes pilotes ?
Le dossier ne démontre pas la nécessité de réaliser le grand port pour la construction de fermes éoliennes pilotes. Il indique au contraire que ces fermes éoliennes pourraient être construites dans le port de Fos-Marseille, avec un surcoût de transport de « seulement » 3 M€. Le dossier admet également que ces fermes pilotes éoliennes n’apporteront que très peu de recettes pour le port de commerce. Il importe à cet égard de rappeler que l’objet du projet pilote des fermes éoliennes offshore est d’expérimenter dans la zone de Gruissan et Port Leucate la production d’électricité grâce aux vents marins ; il ne s’agit en aucun cas de vérifier la capacité du port de Port-la-nouvelle à réaliser ces éoliennes. Le maître d’ouvrage doit donc considérer de manière indépendante ces deux sujets et ne plus lier la livraison de fermes éoliennes pilotes à la réalisation d’un projet d’extension portuaire.
4.6.Une absence avouée d’investisseurs.
EPPLN constate que ce projet laisse sceptique le monde économique : le maître d’ouvrage admet d’ailleurs dans le dossier soumis à enquête publique qu’aucun investisseur privé n’a accepté de participer au projet d’extension portuaire.
L’intégralité de cet avis en format PDF en cliquant sur (ici)
Voilà qui devrait faire bouger les lignes et provoquer de fortes vagues dans les tranquilles eaux de la procédure en cours…
Une des conséquences de la loi du 7 août 2015 portant nouvelle organisation territoriale de la République (NOTRe) dans notre département est, notamment, l’obligation de fusion des communautés de communes du Pays de Couiza, de Piémont d’Alaric et des Corbières. Celles-ci vont donc devoir fusionner ou modifier leur périmètre. En revanche la communauté de communes de la Montagne Noire, qui a une population supérieure à 5 000 habitants, n’est pas soumise à cette obligation car s’y applique l’exception prévue par la loi. Le Schéma départemental de coopération intercommunale établit par le Préfet, prévoit ainsi, pour ce qui nous concerne le plus directement, le rattachement de douze communes de la Communauté des Corbières à la la Communauté d’Agglomération du Grand Narbonne.
Au mois de juin dernier, j’annonçais la naissance d’un groupe divers droite et non-inscrits au Grand Narbonne, avec à sa têteHenri Martin (?!) Un groupe qui résulterait de la fusion, après sa dissolution, de celui de Michel Py, le maire « Les Républicains » de Leucate, auquel s’adjoindraient les proches du maire de Port-la-Nouvelle, comme Gérard Kerfyser, le maire d’Armissan, et madame Viviane Durand, la mairesse de Sainte Valière, trois poids lourds de la gouvernance Bascou, notamment. Soit au total, si je compte bien, pour ce nouveau groupe, une douzaine d’élus communautaires, environ. Dans ce même billet, j’analysais les raisons et les conséquences politiques de cette initiative politique prise par celui qui, classé à droite, a pourtant permis, en compagnie de Gérard Kerfyser notamment, l’élection de Jacques Bascou à la présidence du Grand Narbonne, et ce malgré sa défaite aux municipales dernières sur Narbonne, la ville centre. Je ne vais donc pas revenir, au risque de me répéter et de lasser, sur ces différents points, que mes lecteurs peuvent retrouver exposés dans le billet figurant en lien, ci-dessous. C’est sur une de ses conséquences dans l’organisation du prochain conseil communautaire que je voudrais aujourd’hui appeler l’attention.
Picasso Pablo (dit), Ruiz Picasso Pablo (1881-1973). Paris, musée national Picasso – Paris. MP72. Partager :ImprimerE-mailTweetThreadsJ’aime ça :J’aime chargement… […]