J’ai pu constater ce matin encore sur mon fil d’actualités de trop nombreux « indignés » de la politique, de la culture et du reste. J’ai aussi remarqué, chez ces derniers, un suivisme compulsif, pour ne pas dire pathologique, des polémiques et des outrances du moment. Un moyen finalement assez commode, songeai-je, pour attirer le maximum d’attention sur soi et sa page : le marché des « idées » étant dominé par des frustrations, des peurs et des violences de toutes sortes. Un souci narcissique de distinction finalement qui, paradoxalement, pousse et renforce la visibilité sociale de tel fait ou de telle opinion déjà largement promu sur les médias traditionnels et les réseaux sociaux. Loin donc d’un affranchissement des opinions et des pensées communes, j’ai l’impression, en lisant, survolant plutôt, ce genre de commentaires, de lire, sous des formes différentes, certes, un seul et même texte. Ce qui est lassant, et, pour tout dire, ennuyeux ! Comme ces images de voyages ou de dîners d’une extrême banalité ostensiblement présentées et commentées par leurs auteurs comme l’expression de moments uniques et merveilleux…
Deux bouffons sur un plateau. Je ne les ai pas vus. Leur voix, leurs mots, leurs obsessions sont trop connus. Ce sont ceux d’une France et d’un « peuple » fantasmés. L’un se perd dans la caricature d’une Révolution populiste, l’autre dans celle d’une Restauration purificatrice.
Tout a été dit, ou presque, pendant sa campagne et après, sur la grossièreté, la vulgarité, et certains des propos ignominieux de celui qui est aujourd’hui le président de la première puissance mondiale. Inutile donc d’en rajouter ici. Les médias et les réseaux sociaux français, pour la majorité d’entre eux, encore sous le choc, ne cessent de nous le répéter : ce président n’est pas un Père Noël, mais une « ordure », et ses électeurs sont de « pauvres cons ». Point !