Après m’être intéressé au côté gauche sur l’échiquier politique local, et pour répondre aux questions d’un ami, comment se présentent les forces en concurrence du côté droit ; et faut-il s’attendre, et redouter, une percée du RN dans la foulée de son récent, et bon, score sur Narbonne, lors des européennes ? Je ne le crois pas !
Ce n’est donc pas joué chez les Républicains, dans l’Aude. Pour la tête de liste s’entend. La semaine dernière, lors d’une réunion autour de Nicolas Sarkozy, tout semblait « verouillé » au profit de Michel Py, mais il semblerait que Dominique Reynié défende encore la candidature de Didier Mouly. Le dernier mot revenant au Parlement du parti après que la Commission Nationale d’Investiture (CNI) se soit prononcée sur les listes proposées par les instances départementales, c’est donc le 7 novembre que nous serons définitivement fixé. En attendant cet insoutenable suspens, dans l’entourage de Didier Mouly, chez ses conseillers municipaux membres du parti de Michel Py, on s’active en faisant jouer relations et proches de Nicolas Sarkozy pour défendre la candidature du maire de Narbonne.
Laurent Dubois a recueilli, le 20 août, dans son blog Midi-Pyrénées Politiques, les propos du sénateur « Les Républicains » de l’Hérault Jean Pierre Grand sur la pré-campagne des Régionales.Entretien dans lequel il nous informe qu’il est évidemment contre l’idée saugrenue et politiquement déplorable d’une présidence déléguée – je me suis déjà et amplement exprimé sur le sujet pour ne pas y revenir encore une fois – et que le Sénat ne votera pas la proposition de loi promise par Valls à cet effet si elle venait dans le débat parlementaire. Soit! Mais franchement rien de bien surprenant dans cette annonce. Ensuite et surtout, il persiste dans ces attaques contre le candidat de son parti Dominique Reynié au motif qu’il « se méfie des élus locaux parce qu’il ne les comprend pas.
Le 5 juin, je faisais état du vent de fronde des « grands élus » de la future Grande-Région, et, pour ce qui me concerne directement, plus précisément ceux du Languedoc-Roussillon envers, non seulement la méthode, mais aussi la personnalité de Dominique Reynié, la tête de liste des « Républicains » désignée pour les élections régionales de décembre 2015. Dans ce billet, je faisais observer que ça tanguait sérieusement: « Et pas seulement dans l’Hérault …Dans le Gard, le sénateur-maire de Nîmes, Fournier, sur un autre registre le dit publiquement: Reynié n’est pas légitime pour conduire les Républicains. Après Grand, lui aussi sénateur, dans le département voisin, ça commence à faire beaucoup. Dans l’Aude, Py, le chef de file des Républicains, n’apprécie guère, lui non plus, que Reynié organise, le 13 de de mois, sauf clash d’ici là, un rassemblement des élus de droite et du centre à Narbonne … chez Didier Mouly, qui déjà se voit nommé par Reynié « référent départemental » et tête de liste. »
Eh bien! voilà que cette réunion , hier, à Narbonne vient de confirmer tout cela. Le matin même, on pouvait lire dans l’Indépendant la déclaration de candidature pour la tête de liste , dans l’Aude, de son maire « apolitique » Didier Mouly, et constater que, dans la salle des Synodes, où devaient se retrouver les 40 élus invités par D.Reynié, on en comptait 18, seulement! Il manquait du lourd, du très lourd… Py, le maire de Leucate et patron des « Républicains » dans l’Aude, s’était lui aussi fait « porté pâle »: indisposé! On peut le comprendre… Surtout après sa petite revue de presse matinale entre cafés et croissants. Une double provocation, cette réunion chez Mouly et sa déclaration de candidature. Entre parenthèses, Michel Moynier, qui fut choisi par Hubert Mouly pour lui succéder, et qui fut battu par Jacques Bascou, doit apprécier. Ne lui faisait-on pas le procès dans les rangs de Nouveau Narbonne, qu’il présidait alors,chez les « anciens », Didier Mouly en tête, de préparer la dissolution de son mouvement dans l’UMP…
Bref, dans la Grande-Région, en Languedoc-Roussillon, dans l’Aude et à Narbonne, c’est le grand désordre à droite. Et le temps presse pour sortir de cette crise qui, si elle devait perdurer, ouvrirait un véritable boulevard pour le FN, où une liste labellisée par Philippe Saurel, s’il décidait de concourir… Jean Pierre Grand, le sénateur « Républicain » de l’Hérault, le lui demande et lui propose même ses services… C’est dire!