Jeudi est jour de marché en centre ville. L’alimentaire est rive droite de la Robine, le textile et les fleurs, rive gauche. Le ciel était bas et gris ; il pleuviotait. Les chaussées, glissantes, brillaient. Il était 9 heures. De ma fenêtre, je suivais, rêveur, de rares et sombres silhouettes.
Longtemps j’ai écouté, tous les samedis matins, sur France Culture, loin de Narbonne, la ville natale de son père et la mienne, Francis Crémieux et son émission le Monde contemporain, animée conjointement avec Jean de Beer. Deux talents, deux personnalités aux fortes convictions ; deux voix politiquement très opposées et cependant profondément respectueuses l’une de l’autre. Journaliste communiste écarté de l’antenne en novembre 1948 en raison de sa participation à une manifestation devant les studios de la Radiodiffusion française, Francis Crémieux n’est réintégré dans son poste de rédacteur en chef qu’en 1981. Jean de Beer, lui , était gaulliste et chrétien. Ancien secrétaire général du Pen Club français, il est l’auteur de plusieurs essais tel le Tombeau de Jean Giraudoux (1952), une étude sur Montherlant ou l’Homme encombré de Dieu (Grand prix de la critique 1963) et l’Aventure chrétienne, en 1981, sur les débuts du christianisme.
Tous deux ont disparu, mais j’ai encore présente à l’esprit, non la teneur de leurs échanges, bien évidemment, mais la vivacité de ton avec laquelle ils défendaient leurs arguments et convictions.
Passé le pont des Marchands en direction de « la Maison des Trois Nourrices » , quelques pas suffisent pour rejoindre la place des « Quatre Fontaines » .
Découvrir Narbonne l’été, ce n’est pas seulement se remémorer Charles Trénet ou participer aux festivités organisées en son nom. D’autres artistes y vécurent aussi. Jean Eustache notamment, à qui je pensais en prenant cette photo de l’entrée de sa maison de la Place des Quatre Fontaines. Étonnamment, deux jours plus tard décédait Bernadette Lafont, Marie dans son film « La maman et la putain ». Il est de troublantes coïncidences tout de même ! Les portes ouvrent sur d’infinis mystères…
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