« La télévision c’est le monde impossible à entendre »

Ciel gris! Pluie. Fine… Et ce souvenir de Charlène, ma petite fille déjà grande (mais pourquoi donc aujourd’hui précisément ?) A sept ans peut-être! et s’efforçant de me réciter ce poème:
Il est un air pour qui je donnerais
Tout Rossini, tout Mozart et tout Weber,
Un air très vieux, languissant et funèbre,
Qui pour moi seul a des charmes secrets.
Or, chaque fois que je viens à l’entendre,
De deux cents ans mon âme rajeunit :
C’est sous Louis treize ; et je crois voir s’étendre
Un coteau vert, que le couchant jaunit,
Puis un château de brique à coins de pierre,
Aux vitraux teints de rougeâtres couleurs,
Ceint de grands parcs, avec une rivière
Baignant ses pieds, qui coule entre des fleurs ;
Puis une dame, à sa haute fenêtre,
Blonde aux yeux noirs, en ses habits anciens,
Que, dans une autre existence peut-être,
J’ai déjà vue… — et dont je me souviens !
Sonnet XXII
Nous sommes les agités
mais le pas du temps
voyez le comme peu de choses
Face à ce qui demeure
Tout ce qui se presse
déjà sera passé ;
car seul ce qui demeure
nous bénit.
Garçons, o ne gaspillez pas votre courage
dans la vitesse
dans la tentative de voler
Tout est apaisé :
Obscurité et clarté
Fleur et livre.