Le projet de loi Mobilités a débuté ce lundi à l’Assemblée nationale ; et l’opposition a mis sur la table deux propositions : la première, soumise dans un amendement par la députée Delphine Batho (Génération écologie), consiste à interdire tout vol intérieur vers des destinations reliées par le train en moins de cinq heures.
Les Facebook, Twitter, etc. étant désormais des vecteurs de flux « d’informations » massifs à la portée de milliards d’individus, pour qui s’intéresse à la vie politique, notamment, on ne peut, évidemment, y échapper – encore qu’il soit recommandé deparfois s’en distraire. Je vais donc régulièrement sur mon « fil » d’information et, de temps à temps, lis les messages des militants, représentants et élus des partis en compétition dans ma petite ville, inscrits sur ma liste « d’amis ». Et ce qui me « frappe » depuis la cuisante défaite du Parti Socialiste est la manière dont ses troupes « communiquent » sur ces réseaux sociaux. Si je prends le seul exemple du conflit opposant le gouvernement aux syndicats de cheminots, je note de la part d’un candidat socialiste aux fonctions de maire de Narbonne, sa reprise de messages de « Sud Rail » – le plus radicalisé des syndicats – pour exprimer son opposition à la réforme en cours. Et il n’est pas seul, d’autres élus n’hésitant pas à relayer des « tracts » virtuels de La France Insoumise, sur ce sujet, comme sur d’autres. Le plus drôle, si je puis dire, est que ces mêmes élus « appartenaient » au courant Hollande-Valls sous la majorité desquels le transport ferroviaire a été ouvert à la concurrence. Une contradiction quasi existentielle dans laquelle je vois le symptôme du vide idéologique dans lequel se trouve le PS, ainsi que sa tentation de revenir à des pratiques anciennes en pariant sur le défaut de mémoire des Français. Or ce temps n’est plus ! Et courir derrière Mélenchon et ses alliés de l’extrême gauche, en singeant ou reprenant sa « com », à Narbonne et partout ailleurs, ne peut que conforter et légitimer ce dernier ; c’est aussi perdre toute crédibilité à se faire – sérieusement – entendre !
Je le confesse, jusqu’à dimanche matin j’ignorais le nom de l’élu de la Région Occitanie-Pyrénées-Méditerranée qui, dans son instance exécutive, avait la « charge » des « mobilités ». Une lacune dans ma connaissance de l’institution régionale enfin comblée par la lecture du dossier dominical que le Midi Libre a consacré à « Ces petites lignes d’Occitanie qui ont tout des grandes » (!)
Jean-Luc Gibelin (PC), donc, puisqu’il s’agit de lui, y déroule un argumentaire qu’on peut aussi lire sur les nombreux tracts en circulation sur tous les réseaux à l’exception cependant du ferroviaire perturbé par des mouvements de grève dite – joliment – perlée .
Son souci, nous précise-t-il, à la première question posée par un anonyme journaliste du quotidien régional « est de veiller à ce que ces lignes à vocation touristique, à connotation historique, restent dans la convention TER… »
Mais s’interroge notre mystérieux rédacteur « 40 voyageurs par jour (en semaine) entre La Bastide et Mende, est-ce suffisant et rentable ? ». À quoi le « monsieur Train » de la Région rétorque qu’il « n’est pas question d’accepter qu’on nous assène un niveau de présence et de fréquence… Je ne serai pas le vice-président qui ferme cette ligne ».
Autrement dit, n’y aurait-il qu’un voyageur par semaine sur cette ligne, elle serait maintenue. Comme toutes celles qui sont tout autant sous-utilisées… ou qui pourraient être réouvertes (je pense – j’ironise – à celles de mon environnement immédiat : Narbonne/Bize-Minervois ou, plus touristique encore, Narbonne/Mouthoumet…)
Qu’il faille maintenir en activité certaines lignes peu fréquentées, sans doute, mais, contrairement à ce qu’affirme Monsieur Gibelin, il lui faudra faire, quoi qu’il en dise, sur ce réseau des « petites lignes » aussi, des choix (comme dans le passé !).
En effet, entretenu pendant des années a minima (les financements ayant été orientés vers le réseau LGV et son déploiement) des investissements massifs et coûteux, hors de portée de la Région sont nécessaires sur l’ensemble du réseau (« petites lignes » et TER compris). D’autant qu’à cela s’ajoutent les demandes sans cesse réitérées, par la voix de sa présidente et celle de nombreux autres élus de métropoles, communautés d’agglomération et villes, d’ouvertures de LGV et de gares TGV, alors que la SNCF et l’État n’en ont pasles moyens.
On peut donclégitimement s’interroger sur ce que cachent en réalité les déclarations pétries de bonnes intentionsde monsieur Gibelin – il n’est pas le seul ! La clef pour comprendre cet ensemble de contradictions étant peut-être dans cette toute petite phrase – un éclair de lucidité ! – en fin de l’entretien cité : « Il y a des ayants droit au transport où qu’ils habitent ». Des ayants droit au transport, pas des ayants droit exclusivement au train, en effet… Ce qui suppose en vérité des choix, selon les territoires, pour les satisfaire, entre les différents modes de transport (Bus, covoiturage, train) en les rapportant aux moyens financiers disponibles ; et qui relève de la responsabilité d’un vice-président en charge des « Mobilités » et non de la seule SNCF !
De petites phrases au cours d’un entretien en disent parfois long sur de « petites lignes » ; en Occitanie comme ailleurs…
La SNCF est à la dérive avec une dette hors de contrôle passée de 44 milliards d’euros en 2010 à 62,5 milliards en 2016 ; un régime spécial des cheminots, avec des départs en retraite à 57 ans pour le personnel non roulant et dès 52 ans pour les conducteurs, qui coûte 4 milliards par an à la collectivité ; des charges d’exploitation : 22,2 Md€ financées à hauteur de 10,5 Md€ (soit 47 %) [1] par des dépenses publiques (et donc des prélèvements obligatoires) ; des capitaux propres négatifs pour – 5,9 Md€… Au total, la SNCF bénéficie bien d’un soutien de 14 milliards d’euros par an (l’équivalent du budget total de l’Éducation nationale), et ce pour une qualité de service, disons discutable (je suis gentil !). Dans ce contexte, l’État veut réformer, vite ; et le débat classiquement se polarise sur des positions idéologiques. Résumons !
À Droite, la réforme de la SNCF serait une réformette. Il serait nécessaire d’aller beaucoup plus loin :
Ségolène Royal s’emporte contre la SCNF et l’augmentation de ses tarifs , et fait preuve une nouvelle fois d’une démagogie sans borne. Après la catastrophique – financière et politique – liquidation d’ECOMOUV , son remplacement par une impossible taxe sur les seuls camions étrangers, vite abandonnée, la voilà qui, paraît-il, veut « une transparence des prix » , et instaurer: « une consultation des usagers ».
Ve 21.9.2024 « Putainng ! Vous voulez vous suicider ? Vous pouvez pas me laisser passer, nom de Dieu… Putainng ! » Au volant de sa décapotable blanche, toit ouvert, à l’arrêt devant le passage piéton […]