Le Premier ministre Manuel Valls a estimé ce mardi, lors de ses voeux à la presse, qu’il existait en France « un apartheid territorial, social, ethnique ». Apartheid! Eh bien, voilà le mot lâché, qui illustre mon billet de ce matin: le sens des mots n’a plus aucun sens, sauf celui d’attirer, par l’amalgame, l’anachronisme, etc…, la lumière des médias. Mais avec quels dégâts! Ainsi la France comparée à l’ancienne Afrique du Sud « blanche » et à son État fondé sur la ségrégation raciale, territoriale et sociale. Les terroristes islamistes ne pouvaient pas rêver mieux: un premier ministre qui parle leur langue et nourrit leur propagande et leur mythologie. Comme s’ils « possédaient » le cerveau de nos élites et dirigeants. La « guerre » des mots est très mal engagée. Serait-elle déjà perdue?
Le culte de la personnalité et les phénomènes d’idolâtrie autour d’un personnage n’ont plus aucun sens dans la France du XXIème siècle; et comme Maxime Tandonnet, je crois que M. Manuel Valls a pris la mesure de la « dévalorisation » de la fonction présidentielle. À sa manière d’ailleurs, il y contribue aussi en occupant sans complexe l’espace politique que François Hollande répugne à franchement assumer.
Séquence politique tragico-comique à Montpellier en ce début de semaine. Manuel Valls y était lundi où il a « signé et paraphé » la fusion du Languedoc-Roussillon avec Midi-Pyrénées, décidée par le législateur. Tous les élus régionaux, à commencer par Damien Alary leur président, vaincus, y sont cependant toujours opposés. Le mot fusion, dans leur bouche, n’est jamais prononcé, et tous stupidement d’ergoter sur une fumeuse « association », qui n’a aucun sens en la circonstance, tout en exhibant une « monstruosité » institutionnelle, un cinquième niveau de gouvernance, tout droit sorti du cerveau intéressé d’Alary, dont le seul souci semble bien être de conserver pouvoirs, ne serait-ce que symboliques, et privilèges, eux bien réels. Pathétique! et dérisoire…
Martine Aubry, dans une tribune au « Monde » appelle à s’opposer au projet de loi « Macron »; et se place en leader de l’opposition au sein du PS. Manuel Valls a donc deux solutions: abandonner, ou déshabiller la loi Macron pour satisfaire aux exigences de l’aile gauche de son parti ; ou accepter le rapport de force, en utilisant le 49-3. Nous sommes à la veille d’une grave crise politique!
À Créteil, un fait divers abominable, une jeune femme de 19 ans violée dans un appartement devant son compagnon sur un mobile antisémite. Un faits divers misérable, un crime qui souligne le climat de violence communautaire et religieuse qui s’est emparé des banlieues populaires du pays. Et quelques centaines de personnes seulement pour se réunir dans le quartier du Port, pour dénoncer cet acte odieux commis contre ce couple tenu pour être riche par leurs agresseurs parce que juifs, évidemment! Pourquoi donc ce silence relatif au tintamarre médiatique habituel, à l’exception des fortes paroles du Ministre de l’Intérieur : »Derrière ce crime, il y a un mal qui ronge la République et que nous devons combattre à tout prix. »