Un samedi matin avec JL.D à la brasserie CO de Narbonne.

Lu.15.4.2024

C’est au croisement de la rue du Pont des Marchands et du Cours Mirabeau que j’ai rencontré JB.D. Cela faisait de longs mois que je ne le voyais plus en ville. Je m’en étonnai et m’informai de sa santé ; de celle de sa compagne aussi. Compagne qu’il allait rejoindre chez sa coiffeuse, tous deux se portant pour le mieux me répondit-il. À part quelques petits malheurs tenant à mon âge : pertes auditives et insommies surtout que je « soigne » en apprenant par coeur poèmes et chansons. Je n’ai pas trop à me plaindre, quatre-vingt-cinq ans tout de même, ajouta-t-il. En vérité, Michel, l’hiver je ne quitte pas, ou si peu, notre appartement. S’il est très agréable, il est cependant un peu trop éloigné du centre-ville. Je n’ai plus la force, l’envie de m’y rendre en voiture. Trop de désagréments ! Ce n’est pas comme toi qui y habites en plein coeur. Et dans le quartier de ta petite enfance de surcroît, précisa-t-il. Je comprends que tu t’y « sentes » bien ! Je le comprends d’autant mieux que j’ai toujours mon appartement familial à Perpignan. J’y ai grandi et j’y passe, régulièrement, quelques jours, une semaine. Il donne sur la place Arago, entre les rues de la vieille ville et les quais. Là, je suis bien ! Comme toi, je m’attable aux mêmes terrasses de cafés, bavarde avec des amis, de vagues connaissances ou des inconnus que le hasard a mis sur le chemin de mes habitudes sociales. Chaque rue, chaque pierre provoque en moi un flot de souvenirs. Chaque ciel, chaque nuage, chaque accent y fait naître des vagues d’émotions, de sentiments. Et puis surtout j’y respire cette chose indéfinissable, un air, une âme, un « climat » dont mon être est nativement empli. Tu connais ça Michel ? Tu as déjà écrit sur ce sujet, il me semble. Comment, dit-on déjà en espagnol ? Querencia, lui répondis-je. Oui, voilà ! Alors, le temps n’est plus celui de mon âge, Michel. Il me semble plus léger. Oui, plus léger.

Sur ce, nous nous sommes momentanément quittés : N., sa compagne, l’attendait devant son salon de coiffure. Rendez-vous avait cependant été pris autour d’un café à la terrasse de la brasserie Co, près des Halles, afin de poursuivre notre conversation. C’était samedi matin. On se serait cru en plein été

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