Un(e) candidat(e) député(e) ne peut représenter que la Nation tout entière, pas l’Occitanie ni la Narbonnaise !
La microscopique association « Païs Nostre », comme à son habitude avant chaque élection, locale ou nationale, exige des candidats proclamés ou investis qu’ils se présentent devant elle afin que soit vérifié par son jury d’experts leur degré de compatibilité avec son « occitanisme » militant. Une prétention arbitrale sur des critères ethno-linguistisque qui a le don, j’en conviens, de m’exaspérer au delà du raisonnable ( l’origine de ce sentiment remonte sans doute à mon enfance où je me faisais traiter de « sale espagnol » dans cet idiome régional… Et puis hier, le hasard faisant mal les choses en l’occurrence, je rendais un petit et dernier hommage à ma tante tant aimée Dolorès !) Lundi dernier, donc, à Narbonne, « Païs Nostre » soumettait à la question les candidats à la députation. Un de mes lecteurs, parisien d’origine, y était et m’a fait part, par la voie d’un commentaire, de sa surprise après qu’il eut écouté un discours de présentation de l’un des candidats en occitan l’excluant de fait de cette réunion – il ne parle ni n’entend l’occitan ! Moi non plus, d’ailleurs. L’espagnol, des bribes d’anglais et surtout le français me suffisent pour vivre en bonne intelligence avec mes voisins venus d’un peu partout de France, et d’ailleurs. J’ajoute, plus sérieusement, que la langue officielle de la République étant, jusqu’à nouvel ordre, le français, un(e) député(e), même virtuel, représentant la Nation tout entière, ne peut, sans s’exclure du commun républicain, s’exprimer autrement qu’en en faisant le plus bel usage possible. Quitte à ce que son propos soit ensuite traduit en occitan, bien entendu ! Mais, le plus stupide, si je puis dire, était le thème proposé, ce soir là, aux candidats et candidates députés : « Quelles sont vos propositions économiques, sociales et culturelles pour le Narbonnais dans l’Occitanie ? ». Qui ne dira jamais à ceux qui formulent ce genre de questions de réviser leur manuel d’instruction civique ! Un député, chers messieurs, n’est pas un « agent de développement territorial » ou un président d’agglomération. Ni un assistant(e) social(e), et encore moins un(e) « développeur culturel » (l’horreur du langage contemporain !). Je me répète, il représente la Nation tout entière et son « métier » est de participer à l’élaboration et au contrôle de la loi. Et la loi, messieurs, est de portée universelle. Ses effets concernent tous les sujets de droits que nous sommes, où qu’ils résident… en Occitanie, ou en Île de France…
Mots-clefs : narbonnaise, Occitanie, Païs Nostre
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Alphonse MARTINEZ
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Sans doute Michel mais un député doit en priorité défendre les intérêts de sa circonscription, c »est pour cella qu’il est élu. Ceux qui pointent à Pôle Emploi se foutent complètement de ces micro phénomènes que sont l’Occitanisme ou les traditions régionales. Ce dont nous avons besoin ce sont des députés compétents capables de comprendre et d’accompagner les acteurs de l’économie . Hélas ce n’est pas le cas nous avons affaire à des « personnalités » embourbées dans des appareils de partis et dont la seule ambition est de conserver un mandat souvent acquis par des concessions ou des soumissions pas toujours honorables. Notre département en crève Michel . « Sale Espagnol » ? Le terme le plus souvent qui nous désignait était « Espagnol de Merde » as-tu oublié ?
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Michel Santo
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Non Alphonse, j’insiste, un député est le représentant de la Nation tout entière, pas d’une fraction de son territoire. Sur ta dernière remarque, tu aurais pu signaler aussi que cela nous était dit, pour cette insulte en particulier, comble du mépris, en espagnol…
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Raynal
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J’abonde totalement dans ton sens, Michel,…Salutaire mise au point….Moi, je suis occitan, je parle et je comprend l’occitan, je suis très attaché au maintien de ma langue et de ma culture, je soutiens toutes les initiatives qui vont dans ce sens….Mais au delà de mon origine occitane, je suis français, européen et même citoyen du monde…Alors ne mélangeons pas tout….Les vieilles romantiques chimères des autonomistes et les institutions démocratiques de notre république….Garder et conserver sa culture n’empêche pas de s’ouvrir sur le monde….Il n’y a pas d’intérêts économiques spécifiquement occitans, il n’y a que la France, notre pays….!
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Xavier VERDEJO
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Ayant été quelque peu « écorché » par votre propos, je me permets de clarifier un certain nombre de points.
Contrairement à ce que vous écrivez, je n’ai pas fait « un discours de présentation » en Occitan lors du débat organisé par País Nòstre. J’ai seulement remercié les organisateurs, en trente secondes, dans cette langue, et j’ai d’ailleurs traduit tout de suite ces quelques mots en Français.
Pour le reste, cette invitation a été la seule qui a permis à l’ensemble des candidats déclarés (sauf un, excusé) à ce moment, de pouvoir s’exprimer. Il ne m’appartient pas de juger de la ligne éditoriale de la radio sur laquelle vous intervenez, je respecte la liberté des journalistes, mais je constate qu’un nombre restreint de candidats y a été invité. Je ne fais pas partie de ceux-là, tant pis.
Enfin, je ne peux que partager vos écrits sur le rôle d’un député, même si je trouve qu’ils revêtent une forme assez doctorale. Je précise simplement que, pour ma part, sans nier le rôle national d’un député, il est important qu’il connaisse un tant soit peu la réalité du territoire de la circonscription où il se présente Pour terminer, la question des langues régionales, auxquelles nous ajoutons les langues minoritaires, a fait l’objet de débats et de décisions au Parlement et ce n’est pas un crime de vouloir les défendre…
J’espère que vous comprendrez le sens de ma réponse qui ne se veut absolument pas polémique.
Bien à vous.
Xavier VERDEJO, député « virtuel ».
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Michel Santo
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Bonjour Monsieur Verdejo ! Non seulement j’ai bien compris le sens de votre commentaire, courtois et argumenté, mais, de plus, au risque de vous surprendre, j’en partage l’esprit. Et ce d’autant que, rapportant un propos d’un de mes lecteurs, j’ignorais qu’il s’agissait de vous dans sa remarque sur : « des discours en occitan » etc. Mais vous l’aviez bien compris, mon billet posait la question sur un autre plan, plus général, que la seule question des langues régionales et minoritaires, et interrogeait plutôt des pratiques habituelles chez vos hôtes du moment… Je profite de la circonstance pour vous préciser aussi que je ne suis pas maître et ne participe pas à la définition de la ligne éditoriale de la Radio sur les ondes de laquelle je chronique. Croyez le bien, j’aurais aimé pouvoir vous rencontrer et débattre à cette occasion… Bien à vous !
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Xavier VERDEJO
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Merci de votre prompte réponse dont je prends acte.
Cordialement
XV
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