Macron carbonise la langue de bois politicienne…

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Il me plaît bien ce jeune Macron! Il ne parle pas la langue de  guimauve de la gauche « tradi », ce mélange de  mauvaise bonne conscience et de pur pragmatisme mal assumé. De temps en temps, quelques fautes de goût déplaisantes aux professeurs de vertu cependant lui échappent. « Pauvres », « Illettrés » a-t-il récemment lâchés. Des mots que l’on n’entend plus sur les ondes, à la télé. Ils font tâche. Interdits, effacés! Ce qu’ils nomment ne saurait être entendu ni montré. Et les meutes politico-médiatiques de se jeter sur le pedigree de notre jeune ministre, pour l’écharper. Trop diplômé, trop brillant, trop proche des banquiers, trop tout quoi! Pour l’écharper, non pour ces petits mots maladroitement prononcés que pour ceux là, en vérité: « Angela Merkel a la chance d’avoir eu un prédécesseur qui a fait les réformes. Pas nous. Nous savons que les réformes que nous faisons donneront leurs fruits dans deux ou trois ans au mieux, et leur plein effet dans dix ans. Nous le faisons pour nos enfants. Mais elles auront des effets immédiats à deux conditions : recréer la confiance chez les entrepreneurs et les ménages, et investir dès 2015 au niveau européen. » Et de poursuivre en réclamant de nouvelles mesures d’économies sur l’assurance chômage, déficitaires de 4 milliards d’euros cette année; et d’annoncer l’ouverture des professions réglementées à la concurrence, notamment. Du Rocard, lui qui commença en politique chez Chevènement, mais en plus audible! Évidemment tout cela est politiquement « téléphoné ». Le projet de budget 2015 de la France faisant l’objet de sévères critiques de la Commission de Bruxelles, il convient, pour éviter qu’il ne soit retoqué, d’annoncer quelques réformes dites de « structures ». Des réformes qui, pour l’essentiel et non par hasard, visent des milieux électoralement proches de la droite. Mais forcément insuffisantes! C’est dans le dur que l’on attend des initiatives françaises : marché du travail, retraites, dépenses sociales et publiques. Mais en attendant que commence la partie de bras de fer entre la France et la Commission, pour en revenir à Macron, sans vouloir offenser les anciens et certains jeunes, je leur conseillerai, plutôt que de le critiquer, de prendre auprès de lui quelques leçons. Avec ce débutant en politique, ils ont pris en effet un sacré coup de vieux…


Illustration: photo publié dans le Figaro (ici)

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Commentaires (5)

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    Ingrid

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    Bonjour Michel,
    Moi aussi j’aime bien cet homme.
    L’air est tout à coup respirable dans ce monde politique assoupi.

    Bonne journée à vous

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    Raynal

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    quand on est de gauche pure et dure, garantie sans adjuvants, on ne dit pas Macron……On dit le  » banquier Macron  » comme on disait autrefois le Juif Blum….Et ceux qui emploient cet étrange formulation sont des gens qui par ailleurs se dressent contre toute stigmatisation et toute sorte d’exclusion….étrange, non…? Avoir travaillé dans une banque ( travaillé vraiment, lui, contrairement a tous ces aboyeurs, tombés dans le chaudron politicard dès leur plus jeune âge ) devient une tare rédhibitoire que rien ne saurait excuser….Cela devrait faire plaisir aux quelques dizaines de milliers de salariés des établissements bancaires…Les voici désormais au ban de la nation, marqués du sceau de l’infamie….C’est un peu comme avec Ébola, si l’on s’approche si peu que ce soit de l’argent (celui des autres, bien sur ) on doit ensuite subir les procédures de décontamination…Et, bien entendu, les premiers a dégainer sont le tandem Lepenenchon….L’une, fille a papa, l’autre député, sénateur, ministricule, député européen….Bref, deux grandes victimes de l’oppression patronale et de la paupérisation….Il faut se dépêcher d’en rire pour n’avoir pas a en pleurer….

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    Bernard de Vargas

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    Tout le monde le tacle sur son histoire d’autocar mais personne ne relève l’anormalité de la situation: Pourquoi l’autocar est-il moins coûteux que le train?

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    Christmo

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    Malheureusemnt au PS les réalistes ne font pas de vieux os ! Hollande organise un jeu de rôle pour plaire à tout le monde mais il ne prendra pas les bonnes décisions car il ne fait que de la politique au jour le jour. Macron lance des bonnes idées qui font la une mais la machine à broyer du PS est en route !

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    Jacques PERRY

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    La fin d’une époque, souvent décrite ici dans ses prémisses décadentes, se précipite. « Pourquoi le système politique français est à bout de souffle ». En réalité, l’épuisement est général. Il a submergé les « temps modernes », prématurément vieillis par la maltraitance d’élites indifférentes aux plaintes du peuple méprisé. Un cycle s’achève, dans un chaos économique, culturel, sociétal. « Nous avons six mois pour créer une nouvelle donne en France et en Europe », prévient Emmanuel Macron, ministre de l’Économie, qui se sait prisonnier de l’immobile Église socialiste. L’École, qui ne sait plus quelle culture transmettre, en est à organiser une dérisoire demi-journée de consultation avec les enseignants. La société, en rébellion contre l’État lointain et incapable, se fracture.Tout s’écroule.Tout est à reconstruire.Le Progrès, qui croyait pouvoir effacer la mémoire collective pour construire l’Homme déraciné et remplaçable, a du plomb dans l’aile. Ce qui s’observe dans les comportements est, au contraire, un attrait pour la mesure, la protection, la limite. « Il ne s’agit plus de changer ou de transformer le monde, il s’agit de l’épargner et de sauver ce qui peut l’être ».

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