Alexandre Benalla ! un cas d’école sur les relations complexes – et perverses – entre pouvoir politique, administrations et médias…
En cette période anniversaire de la naissance du « Canard enchaîné », il y a 103 ans, nous est offerte une illustration grandeur nature des relations complexes – et perverses – entre pouvoir politique, administrations et médias. Il est de règle, lorsqu’une nouvelle équipe politique prend en charge l’exécutif, que chacun cherche ses marques. Non sans quelques frottements entre les uns et les autres, entre les « politiques » et les administratifs. Au sein des nouveaux venus au sommet de l’Etat il se trouve toujours quelqu’un qui avait en charge les questions de sécurité du dirigeant nouvellement promu. Lequel se méfie, instinctivement, des policiers et gendarmes chargés désormais de sa protection mais qui, auparavant, travaillaient avec ses rivaux. Un soupçon pèse sur leur loyauté. Vont-ils rapporter à d’autres – et dans ce cas à qui ? – les faits qu’ils seront en mesure d’observer ? En quelques mois, en principe, un équilibre est trouvé quitte à procéder à certains changements d’affectation. Du côté de l’administration cela passe par quelques promotions judicieuses afin de faire place nette. Si, à l’inverse, un collaborateur du nouveau maître se montre trop envahissant, les services de sécurité vont demander à leur ministre d’intervenir. Encore faut-il que celui-ci ait le poids politique suffisant et ne soit pas perçu par ses collègues de l’exécutif comme un poids mort. Lorsque ce biais se révèle inefficace, une faute du gêneur sera opportunément signalée à sa hiérarchie afin de s’en débarrasser. Encore faut-il, là encore, que le message soit entendu. Si la brebis galeuse revient semer la pagaille parmi les services officiels en charge de la sécurité, ce qui était jusqu’alors demeuré confidentiel bascule dans la sphère publique. Le conflit de personne et les tensions administratives se transforment en crise politique. Car personne n’imagine que des journalistes consacrent leurs loisirs à visionner des vidéos d’interventions policières. Les journalistes « d’investigation » découvrent ce qui leur est montré. Ni plus, ni moins. Cette fonction de « boîte aux lettres » a été tenue par « le Canard » un siècle durant. La faute du pouvoir politique est de ne pas savoir – ou vouloir – entendre les messages insistants que ces services officiels lui avaient adressés.
1) Le « journalisme d’investigation ». Dans la lignée d’une mise en scène instaurée par Edwy Plenel lorsqu’il appartenait à la rédaction du « Monde », il convient de donner à penser au lecteur que ce n’est qu’au terme d’un minutieux travail d’enquête que l’élément d’information diffusé a été découvert. Chaque média rivalise dans l’autoglorification. Le phénomène s’est reproduit avec la publication d’une vidéo mettant en cause un chargé de mission de la présidence de la République, Alexandre Benalla. Or, il est apparu sans surprise, en particulier à travers les travaux des enquêtes parlementaires, que cette identification de Benalla avait été effectuée, deux mois auparavant, par les services officiels. Lorsque la bande accusatrice a été transmise à un média, la question n’était pas de savoir qui était le personnage mis en cause. Qu’importe, l’image valorisée du médiateur doit désormais prendre le pas sur la seule description des faits. En complément de : ici
2) Les fuites calibrées. Livrer à un média la vidéo accusatrice avait pour objectif de débarrasser policiers et gendarmes d’un gêneur arrogant et omniprésent. Seulement, comme le paysan qui veut désherber un champ, le risque existe toujours de mettre ainsi le feu à la plaine. C’est ce qui s’est produit. Les apprentis sorciers ne peuvent jamais calculer avec précision les conséquences de leur geste. Une fois l’information mise dans le circuit ils en perdent le contrôle. Médias et groupes de pression divers s’en emparent et la transforment en outil pour atteindre leurs propres objectifs. En complément de : ici
Mots-clefs : Alexandre Benalla, Edwy Plenel, Le Monde, Thierry Pfister
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Pichon
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Si vous avez decidé de ne plus parler de cette affaire, il semble que l’actualité et r conséquence naturelle , les médias en decident fort heureusement autrement.
Et puis, comme dirait l’autre, fallait pas commencé!
A lire Le Monde et d’autres, nous ne sommes pas au bout de nos surprises, et amusant, les commentaires laissent entendre que les Francais-es veulent savoir . Et peu nombreux sont les commentaires qui voudraient que les medias s’arrêtent, comme vous le souhaitez vous-même.
Dénoncer un complot mediatico-politique, pour justifier que vous arreterez de publier sur ce sujet, cela revient a la celebre formule » Circulez y’a rien à voir ».
N’est – ce pas ce qui se faisait dans les temps d’avant , si souvent fustigés par notre President ?
Pour conclure, on a une personne qui dit » C’est moi et moi seul le responsable… » et puis trois petits tours et je m’en vais dans ma piscine de Bregançon, et vous voudriez que les Français disent « ok c’est fini, on a le responsable , on arrête lá ».
Je souhaite bien du courage aux juges dans les mois qui viennent pour juger des » responsables »
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Michel Santo
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Vous devriez prendre des vacances? et lire ?
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Pichon
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Ah! J’oubliais, » perverses » dites vous? Etes vous sérieux là?
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PICHON'
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Bonsoir
Au regard des dernières informations quels sont vos sentiments à propos de ce qu’il faut bien appeler dorénavant une affaire d’état .
Peut être un nouveau post sur votre blog pour donner un point de vue récent
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