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L’Iphone est devenu le  » Doudou  » des temps modernes !

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J’apprends hier, lors d’un dîner sous les étoiles, que nos jeunes gens dorment avec leurs Iphones  ( branchés ! dans tous les sens du terme ) délicatement posés sur  leurs oreillers.  » On se sait jamais « , un copain ou une copine pourrait désirer leur adresser un irrépressible   » té où ? « , entendu encore cet après midi sur la plage alors que volait au dessus de ma tête un U.L.M tirant une énorme banderole vantant les performances de la société  » Orange « . La futilité qui marque l’essentiel des messages et de nos conversations dans l’espace diurne envahit donc désormais, grâce à ces machiavéliques petits objets, le sommeil et les rêves de nos petits et grands enfants. Le smarphone ( et son icônique modèle à la pomme ) est ainsi devenu le  » doudou  » du jeune homme ( et de la jeune femme ) moderne, le sein nourricier sur lequel leurs oreilles précieusement se posent, comme si toute la niaiserie du monde leur était d’une absolue nécessité… Le rêve des marchands  » de temps de     communications  » en tout genre et des vendeurs de réclames  !

L’identité romaine de Narbonne n’existe pas !

 

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La presse locale de ce matin rend compte des résultats d’une étude réalisée ( par qui au fait , et à quel prix ? ) sur l’offre et l’image touristique de Narbonne. Rien pour me surprendre, puisqu’elle valide ce que j’écrivais en décembre 2009 ( ! ), à savoir que son identité romaine  n’existait  pas dans l’esprit de ses visiteurs. En effet, disais je :  » Si la romanité de Narbonne est bien avérée au plan historique, son patrimoine antique réel, lui, est malheureusement très pauvre. Il se résume en une collection de « pierres », certes intéressante, mais qui ne saurait rivaliser avec « la maison carrée » et « les arènes » de la préfecture nîmoise: des trésors qui illustrent tous les livres d’histoire de la planète traitant de la période romaine. S’il doit donc se faire un musée de la romanité en Languedoc-Roussillon, c’est bien dans la capitale gardoise . Narbonne, a bien d’autres atouts, avec notamment son ensemble monumental autour du « palais des archevêques ». Un « bijou » négligé,  mal entretenu et insuffisamment mis en valeur. Alors, plutôt que de courir à grands frais après une « romanité » qui jamais ne pourra rivaliser avec celle de Nîmes, nos élus seraient plus avisés de concentrer leurs énergies intellectuelles, politiques et financières sur le cœur de ville narbonnais . « 

Fallait-il donc consacrer autant de ressources intellectuelles (!) et financières pour se rendre à cette évidence ? C’est dire l’urgence, maintenant que le Musée Régional de Narbonne Antique ( MURENA ) a été lancé par la Région dans un quartier périphérique de la ville – et pas encore sorti de terre – à repenser ses futures  relations , disons culturelles et urbaines, avec son centre historique et son ensemble monumental. Ce qui ne fait aucun doute à présent, pour ceux qui voulaient se persuader du contraire, à gauche et à droite , c’est qu’il est vain de  concurrencer Nîmes sur le thème de  » l’identité romaine « . Le chantier est ouvert…

Le prix des services publics: 6 mois et demi de travail !

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Il est une classe de dirigeants qui n’aime guère communiquer sur sa source de  revenus, son  » chiffre d’affaires  » et la part de ce chiffre qui revient à ses salariés, directs ou indirects. Ces administrateurs ne sont pas choisis par des actionnaires attentifs à rentabiliser leur épargne ou sanctionnés par des consommateurs soucieux du meilleur rapport qualité-prix, n’ont jamais mis en concurrence leurs compétences, sont assurés de toute impunité quels que soient leurs résultats, s’octroient des privilèges exorbitants du droit commun et ne connaîtront jamais le souci de lendemains économiques et sociaux  difficiles. Assurés du soutien inconditionnel de ceux qu’ils rémunèrent ou subventionnent, ils collectent autoritairement le fruit du travail des autres car il est établi que ces autres en question, êtres nativement irresponsables , sont incapables d’affecter rationnellement leurs propres ressources  à des biens et services nécessaires à leurs besoins actuels ou futurs. Une études récente montre que ces  » patrons  » de cette entreprise singulière qu’est l’Etat, captent 6 mois et demi du fruit du travail d’un salarié moyen. De janvier à juillet ce dernier travaille donc pour financer des services publics et sa sécurité sociale, et ne recouvre donc sa liberté de consommer et d’épargner qu’après la fête nationale – amusante cette coïncidence ! Et il nous est seriné tous les jours que nous vivrions dans une société individualiste et ultra libérale…

PS: Il va de soi qu’en dehors des services régaliens et de leur prix, que personne ne saurait contester , pour le reste des dépenses publiques, je ne porte aucun jugement de valeur :  ni moral, ni politique … Libre à chacun de le faire. La visée de ce billet est de casser cette image d’une France qui retrécirait le périmètre de l’Etat et abandonnerait son  » service public « …

 

La France, entre peurs et vanités !

 

 

 

 

 

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Pourquoi donc ne pas se contenter de reprendre ici cette partie d’un texte publié hier dans  » le Monde.fr  » ? Le style de son auteur est aussi élégant qu’est claire sa pensée sur la France, ses peurs et ses vanités…

 

 » Celle-ci ( l’Union Européenne ) doit se renforcer, mais elle ne sera pas une France agrandie, et nous devons chercher avec modestie ce qui nous rapproche, nos capacités complémentaires et nos limites communes, avant de nous flatter de nos différences.

Nous sommes sans doute moins différents des autres Européens que nous ne l’imaginons, mais parce que ce que nous sommes aujourd’hui ne correspond pas à un passé que nous idéalisons, nous paraissons parfois hésiter entre la rhétorique arrogante de la grandeur et les jérémiades du déclin. Or, pour changer, pour définir ce que nous voulons devenir, il faut d’abord nous réconcilier avec ce que nous sommes. Nous tombons trop souvent dans un défaitisme incompréhensible pour un observateur extérieur. Même si la permanente insatisfaction française nous aide parfois à rebondir, elle peut devenir destructrice quand elle devient déni de réalité.

Aujourd’hui, pour paraphraser Churchill, la France ne doit craindre que ses propres peurs, qui l’empêchent de voir le monde tel qu’il est, riche d’opportunités nouvelles avant d’être source de menaces. Elle doit définir des ambitions et un modèle de société à la mesure de ses moyens, qui sont substantiels mais pas illimités. Elle ne doit pas avoir honte de regarder ses voisins et même parfois de les imiter ; elle doit avoir le courage de faire avec eux des choix difficiles, sans prétendre qu’elle peut tout faire, et surtout pas toute seule. Sans arrogance ni défaitisme, pensons un peu plus à la manière dont nous allons peser sur un monde dont nous ne sommes plus le centre mais que nous avons les moyens d’influencer, en définissant avec nos partenaires européens un projet commun. « 

 

Jean-Marie Guéhenno (Ancien président de la Commission du Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale. Professeur à l’université Columbia (New York))