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Moment de vie : Ce cinéma là reste un cinéma de vieux !

 
 
 
 
 
 
 
 
 
Sa.5.11.2022
 
Moments de vie. Quel cinéma ?!
 
Dans ma petite ville, je ne fréquente qu’une seule salle de cinéma. Labellisée « Art et Essai », elle est gérée par le Théâtre Scène Nationale du Grand Narbonne. Je peux m’y rendre à pied sans quitter les berges de la Robine, ce qui soulage ma mauvaise conscience de vieux « boomeur » écoresponsable de tous les malheurs du monde, sa programmation « élitiste » s’accordant en outre avec un vague désir « petit bourgeois » de distinction intellectuelle et sociale, que je refuserais d’admettre selon mon ami resté à 60 ans passé indécrottablement trotskiste, mais culturel, s’empresse-t-il de préciser. La semaine dernière, j’y suis allé voir « la conspiration du Caire ». Un film plutôt bien fait et distrayant que j’ai cependant trouvé un peu long. Dans la salle, comme toujours, seuls les fauteuils des rangées les plus hautes étaient occupés. J’ai aussi remarqué que les femmes étaient de loin les plus nombreuses et que les rares hommes qui les accompagnaient avaient leurs têtes couvertes de cheveux blancs, ou partiellement nues – l’une d’elles, devant moi, gênante, l’était complètement. Elle brillait ! Pour les autres mâles, je me suis aussi demandé s’ils n’étaient pas déjà allongés, sous terre, ou vautré dans leur canapé, face à la télé, à s’échauffer devant un match de foot, ou partis avec des amis cueillir des champignons – c’est la saison des cèpes ! J’ai aussi pensé que nous constituions ainsi un public de fonctionnaires à la retraite, avec certainement une forte proportion d’enseignants. L’avenir du cinéma, avec lui, me semblant très incertain. Un constat général d’ailleurs confirmé par Jérôme Seydoux, lu ce soir-là dans un entretien donné au journal « le Monde » sur le thème de la « crise du cinéma ». Loin des vanités des différents acteurs de cette industrie qui, sans jamais se remettre en cause, sont toujours à la recherche de bouc-émissaires, le coprésident du groupe Pathé, lui, énonce tranquillement et froidement sa vérité :  » […] ce cinéma reste un cinéma pour vieux. Avec des sujets, des thèmes, une façon de filmer, de monter, je dirais gentiment… un peu à l’ancienne. C’est la raison pour laquelle les jeunes ne vont pas voir de cinéma français.[…] Après le Covid-19, les jeunes sont revenus en salle regarder des films américains. Les retraités sont revenus aussi. Ceux qui manquent, ce sont les 25-59 ans. »
Ce soir, je n’irai pas dans ma salle attitrée. Rien d’intéressant au programme, en effet. J’ai donc loué sur « Prime vidéo », pour 1€99, les « Illusions perdues ». Un film qui, lors de sa sortie, avait été projeté dans une salle du complexe CGR. Un complexe situé dans le misérable décor urbain d’une zone commerciale, à la périphérie de la ville. Et que je fuis à l’idée de m’y rendre en voiture et de devoir, dans une de ses salles, aspirer par le nez des effluves de pop-corn et des odeurs de vieilles moquettes souillées. J’ai aussi promis à ma petite fille, hier, une soirée ensemble devant notre écran de télévision. Elle choisira un film sur une plate-forme de vidéo, m’a-t-elle assurée… « Ça sera bien, papy ! »
 
 
 
 
 

« C’est sympa ! C’est vraiment très sympa ! cette place… »

 
 
 
 
 
Di.30.10.2023
 
Au débouché de la rue du Pont des Marchands, un couple, marchant devant moi, s’est arrêté pour admirer la place de l’Hôtel de Ville et son ensemble monumental. Des touristes assurément. Leurs vêtements en témoignaient : blousons près du corps, pantalons de randonnée, chaussures de sport et sacs à dos. Stupéfaite par la beauté du lieu, la dame s’exclamait, : « C’est sympa ! C’est sympa ! Vraiment, c’est très sympa ! », tout en sortant de sa poche un smarphone pour faire une photo de ce site, il est vrai admirable. Sans doute, dans d’autres villes, trouvera-t-elle aussi « géniales » une église et sa nef, ou « très intéressants » des formats de Soulages entrevus au musée de Rodez, pensais-je : la richesse de son vocabulaire montrant bien que j’étais là en présence d’une amoureuse informée des arts et des mots. Continuant mon chemin, j’ai pu l’entendre aussi s’extasier : « Super ! Cool ! » devant des photos qu’elle faisait défiler sur son smarphone…
 
 
 
 
 

L’effondrement climatique de Servigne et Chapelle et la tortue de Mila…

 
 
 
 
 
 
 
 
Ve.28.10.2022
 
Je lis, dans le Monde des livres, la recension, par Roger-Pol Droit, de « L’Effondrement (et après) expliqué à nos enfants… et à nos parents », de Pablo Servigne et Gauthier Chapelle, édité au Seuil, et j’apprends que, pour ces auteurs collapsologues militants, j’appartiens à la génération « des grands-parents, boomeurs qui persistent à ne rien comprendre ». Une hypocrite et sournoise façon de nous présenter pour de dangereux imbéciles, insouciants et aveugles, par intérêt ou ignorance – ou les deux à la fois – au risque d’un effondrement planétaire encouru par notre espèce. Des boomeurs donc dramatiquement irresponsables, des figures emblématiques du Mal que nos deux apôtres opposent à celles du Bien que seraient « des adolescents, atterrés et apeurés, et des jeunes adultes, militants radicaux désireux d’agir ». En attendant l’heureuse et bénéfique extinction de ma génération de boomeurs, Servigne et Chapelle enseigne aussi aux enfants et à leurs parents qu’il leur faut susciter la peur et l’angoisse, qu’elles seraient nécessaires pour agir et renoncer aux manières de vivre actuelles. Des leçons données aux enfants… et à leurs parents qui, je dois le dire, pour n’avoir jamais rien lu sur ce sujet d’aussi pervers, m’ont effrayé. D’autant que, circonstance aggravante, pendant que j’écris ces lignes, Mila, 12 ans, est près de moi, un stylo à la main, en train de préparer un exposé sur les tortues marines. Je lui donne, à sa demande, quelques conseils pour son « plan » et la guide pour se documenter. Je lui ai suggéré notamment un dernier chapitre sur les dangers qui menacent ces reptiles. Leurs prédateurs, certes, mais aussi la pêche industrielle et le réchauffement climatique. Elle est encore trop jeune, mais, plus tard, j’espère avoir le temps de la mettre en garde contre ces missionnaires « verts » qui ne cessent de nous annoncer l’Apocalypse et prônent la « guerre » entre générations, la « guerre » entre elle et moi ; le temps aussi de pouvoir cheminer encore un peu ensemble, sans peur ni angoisse.

Moments de vie chez mon gastro-entérologue.

 
 
 
 
 
 
 
 
Je.27.10.2022
 
Moments de vie chez mon gastro-entérologue.
 
Chez mon gastro-entérologue, les consultations se déroulent toujours selon le même protocole. Après les salutations d’usage, très courtoises et très décontractées, je lui expose d’abord les raisons et les symptômes qui m’ont amené dans son cabinet.

Des Verts pris dans la colle par un garagiste, contre le gré, durant 42 heures !

 
 
 
 
Ma.26.10.2022
 
Il est des matins où, dans l’actualité abondante concernant le dérèglement climatique et ses effets, certaines actions « coups de poings » d’activistes Verts prennent involontairement l’aspect théâtral d’un comique de Boulevard. Comme celle de militants du groupe Scientist Rebellion de Wolfsburg qui se sont collé la main au sol dans le garage d’un concessionnaire Porsche pour protester contre l’inaction climatique des responsables de la filière automobile et du gouvernement allemand.

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