En écho à mes derniers billets, un large extrait de celui publié dans son blog parPhilippe Bilger: » Nous ne serions pas dans des temps troublés, l’intervention du Premier ministre devant la promotion 2008 des jeunes polytechniciens ne serait même pas remarquée puisque ce qui va de soi, ce qui donne à une démocratie sa respiration naturelle et exemplaire n’ont pas vocation à être mis en évidence. Eprouve-t-on le besoin de faire un sort à l’air, à l’eau, à la familiarité de notre quotidien ? (Le Parisien).
Pourtant, quand François Fillon « vante les devoirs moraux des élites » de la nation et qu’il rappelle avec force « qu’il ne faut pas chercher uniquement à s’entourer de gens qui vous ressemblent », il met en émoi, ce qui montre à quel point nous nous éloignons de ce qui, hier ou avant-hier, aurait été perçu comme une bienheureuse banalité. A quel niveau sommes-nous tombés pour que cette injonction pertinente adressée aux « élites » apparaisse presque comme une provocation, le message officiel mais aujourd’hui surprenant d’un honnête homme qui perçoit que le pouvoir n’a pas au fond d’autre justification que l’exemple qu’il donne et l’influence vertueuse qu’il diffuse ? Comme j’aimerais être sûr que cette adresse solennelle ne soit pas qu’une manière suprêmement élégante de se dispenser, une fois l’hommage verbal rendu, de l’effectivité de la mise en oeuvre ! Si cette crainte se réalisait, quel dommage ce serait non seulement pour la contrariété que suscite toute distorsion entre l’idéal et le réel mais pour la politique elle-même. En effet, je suis persuadé que la morale authentiquement assumée va devenir le « must » de ceux qui s’offriront à nos suffrages. Le citoyen ne supporte plus les fausses habiletés et les vraies tromperies. Il a besoin de vérité. Le Premier ministre a eu raison de faire la morale. Ce n’est pas un gros mot. Ce n’est pas ringard ni ridicule.Juste une espérance, un défi, une chance. » Voilà qui est dit. Et bien dit!
Depuis le 7 octobre dernier, et après sa défaite aux dernières européennes, Benoît Hamon est désormais professeur associé à l’université Paris 8. Il est censé y intervenir sur «les grandes organisations internationales». Je précise bien : professeur associé (je le fus). Un statut particulier qui valorise l’expérience professionnelle des personnes cooptées – cinq ou dix années doivent être justifiées.
Dominique Rousseauest professeur de droit constitutionnel à l’Université Montpellier I et a été membre du Conseil Supérieur de la Magistrature (2002-2006). Il tient chronique aussi régulièrement dans « le Monde » et l’édition dominicale du « Midi Libre ». Dans sa dernière, de ce dimanche, il nous explique (!!!) que l’élection du fils du Président de la République à la présidence de l’EPAD se ferait certes « dans le respect du seul principe qui fonde la légalité républicaine : le respect du suffrage universel. », mais que ce principe ne serait que « l’apparence » de la légalité. Oubliant au passage son liminaire rappel sur « la réalité de la légalité » dans une République qui ne pratique plus le suffrage censitaire (par l’argent, les diplômes, l’âge, l’expérience, et que sais je encore). Bref, dans cette affaire, on n’est pas dans le droit et son respect mais dans l’éthique et la convenance (voir mon billet précédent).Et notre professeur, pour asseoir sa crédibilité, aurait du citer à la suite de sa longue liste de dynasties républicaines ointes par le suffrage universel la dernière en date, celle de Delors-Aubry (sa fille). Mais là, son logiciel politique s’est curieusement bloqué. Comme il semble incapable ou impuissant à traiter la réalité de son quotidien politique montpelliérain où une Claudine Frêche, qui est directrice d’ACM (nommée et non élue), est aussi l’épouse de Georges Frêche, le président de l’agglomération de Montpellier et du Conseil régional. Rappelons, pour des lecteurs peu informés des réalités régionales, qu’ACM est une Société d’aménagement et de construction et qu’elle est désormais le plus important des bailleurs sociaux de la région Languedoc-Roussillon. Qu’elle gère un patrimoine de plus de 20 000 logements, soit plus de 50 000 habitants répartis sur la ville de Montpellier et le territoire de la Communauté d’Agglomération. Et qu’en 2009, son budget global s’élève à360 millions d’euros. Cette pratique là du pouvoir, Dominique Rousseau et le « Midi Libre » l’ont pourtant sous les yeux, mais ils ne veulent pas la voir. Dans ces conditions, quelle valeur attribuer à leurs « papiers » sur « cette noblesse politique ou d’Etat, qui se reproduit et se transmet le pouvoir. », sinon celle de masquer et de justifier « le cynisme de parvenus » de « nos » hobereaux de province. En l’occurrence la leur. Et la mienne…
Comme le dit si bien Guillaume Goubert, dans son éditorial : « L’accession de Jean Sarkozy à la présidence du conseil d’administration de l’institution qui gère le plus important quartier d’affaires d’Europe n’aura rien d’un crime. Elle n’enfreindra aucune loi. Elle sera juste inconvenante. » Rien d’illégal, en effet, dans cette affaire qui sans doute fait l’objet de critiques excessives. Mais quand même, qui peut penser qu’à 23 ans le fils du Président aura la distance et le recul nécessaire à l’exercice de ce genre de responsabilités ? Personne. Sauf à objecter que dans les faits l’EPAD est géré par un Directeur Général (sans doute un polytechnicien ingénieur des Ponts) à la compétence avérée. Ce qui reviendrait à dire que cette Présidence n’est qu’un fauteuil de complaisance et un tremplin politique. Pour d’autres ambitions… Ce qui serait doublement inconvenant ! Mais ce que révèle cette affaire, après celle de Mitterrand-Polanski, c’est l’inaptitude mentale de certains de nos élus à prendre en considération la part du « symbolique » dans la gestion de la Cité. Comme si nos concitoyens ne « vivaient » qu’en fonction de l’évolution de la courbe du chômage ou du nombre de TGV mis en circulation. Comme si les « valeurs » (je sais, c’est un gros mot pour certains esprits…) étaient toutes relatives et nos élus des hommes comme tous les autres. Eh bien non ! A l’heure des bilans, ils auront aussi à rendre compte sur cette partie là, certes « immatérielle », de leur action. Dans un contexte économique et social, où les marges de manœuvres, pour toute coalition au pouvoir, sont quasi nulles, j’ai tendance à penser que les français se détermineront plus sur ces questions que sur des points de PIB. En Languedoc-Roussillon tout autant, où gouverne encore l’icône même de l’inconvenance morale et politique.
«Le non cumul des mandats, tout le monde en parle,tout le monde le réclame (plus de 70 % de votes favorables lors de la dernière consultation du PS début octobre et une proposition de loi à l’Assemblée déposée par l’UMP en juin), et pourtant personne n’en veut.»En Languedoc-Roussillon, comme partout en France où seuls 68 députés et 68 sénateurs n’ont qu’un seul mandat.
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