La préfète a percuté, elle. Je la vois demain. En tête à tête. Un approfondissement de mon propos lui serait agréable… (Fiction 4)
>Fiction 4.
Fiction 4.
Fiction 3.
Le repas de midi concocté par les amis guadeloupéens de Joseph avait été somptueux. Lyse s’était surpassée avec son poulet colombo. Une merveille de simplicité gustative ; et les arômes complexes et subtils du vieux rhum de Michel, pour finir, servi sur la terrasse de leur vaste maison coloniale, excitaient encore ses papilles longtemps après qu’il l’eut dégusté à petites gorgées. Joseph, dans cette ambiance paisible et chaleureuse, goûtait à satiété tous ces plaisirs tropicaux. Le moelleux du matelas de plumes qui couvrait son large fauteuil en osier leur ajoutait un sentiment paradoxal d’irréalité.
Fiction 2.
Assise sur un banc encastré dans un des murs du hall, Marie laissait par moments son esprit vagabonder. Sa lucidité en dépendait. À cette heure matinale, la lumière froide des néons creusait d’ombres son beau visage.
Fiction 1
7 heures du matin. Il fait nuit et froid. Le vent souffle par rafales. Les toits métalliques qui couvrent les quais de la gare de N… font un bruit épouvantable. Une lumière jaillie de nulle part voile d’un jaune pale, brumeux et sale, cette architecture vibrante de tôles et d’acier. Sous la grande horloge, était un homme vêtu d’un long manteau noir. Parfaitement immobile. À ses pieds, une grande valise d’un autre siècle. Un train annoncé par une voix artificielle s’arrête sur son quai dans un grincement continue de ferraille ; pour repartir quelques minutes après. Sans lui. Sans cet homme au long manteau noir. Plus tard, beaucoup plus tard, deux hommes l’approchent, le serrent de près ; sans aucune réaction de sa part. Tous trois se dirigent ensuite d’un pas égal vers la sortie. Calmement. Dehors, une voiture blanche, portières grandes ouvertes, les attend. Sur le quai numéro 1, reste une grande valise…
C’était un soir d’octobre 2011. Chez lui ? Peut-être ! Je ne m’en souviens pas. Mais de cette histoire qu’il m’a raconté autour d’une bouteille de « Fino », j’en ai retenu précisément ceci. Il revenait donc de Séville; c’était le mois dernier. Il y était allé chercher des carreaux faïencés dans le quartier de Triana. Les seuls concevables à ses yeux pour le banc « andalou » qu’il avait décidé de construire sur sa terrasse. Sur la route, l’inspiration le prit soudain de s’arrêter à Barcelone où devait se tenir la dernière corrida de l’histoire de la Catalogne.