De l’utilité du latin, du grec et… de la poésie. La leçon de Fabrice Luchini…

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En pleine contreverse sur le réforme des collèges et le contenu des programmes, cette petite leçon de Fabrice Luchini donnée à des millions de téléspectateurs lors du « 20 heures » de David Pujadas, hier…

PS: Fabrice Luchini est actuellement au théâtre des Mathurins où, tous les soirs, il récite pendant deux heures les plus grandes poésies françaises : de Paul Valéry à Rimbaud, en passant par Baudelaire, Flaubert et Proust.

« Les mots sont des planches jetées sur un abîme, avec lesquels on traverse l’espace d’une pensée, et qui souffrent le passage et non point la station. » Paul Valéry. C’est en découvrant un texte de Paul Valéry sur le langage et la poésie que j’ai eu envie de me confronter de nouveau à des textes de pure poésie, des textes de Laurent Terzieff et en souvenir des dîners qui prolongeaient nos représentations, j’ai eu envie de lui rendre un hommage discret, lui qui disait  » être un poète, c’est une manière de sentir. »  Fabrice Luchini 

 

Chronique de Narbonne. De l’air, et au large, bon sang!

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Radical changement de cap à la Société nautique de Narbonne ! La dynastie Déjean ayant repris la barre du petit port de la Nautique, son comité directeur a décidé de ne pas organiser les championnats de France d’Extrême glisse de windsurf, à la fin du mois d’août, et ce pour la troisième année consécutive. Trop de monde, trop de jeunes, trop de tout dans ce petit monde protégé où ne sont tolérés, par une majorité de nauticards semble-t-il, que les effluves de grillades et les jurons de pétanqueurs;  et encore… Peut-être y verrons-nous, un jour prochain, l’apparition de jardinières de pétunias et de nains de jardin. L’annulation de cet évènement, dans ces conditions en tout cas, est tout à fait symptomatique de la « culture » dominante dans notre petite cité. Auto-centrée, jalouse des « autres »… Conservatrice, pour l’essentiel, elle reste fermée, malgré quelques petites concessions, à la « prise de risques ». Pour tout dire, elle est l’expression d’une petite-bourgeoisie provinciale satisfaite d’elle-même et qui , par dessus tout, ne supporte pas le « dérangement ». L’entre-soi comme planche de salut dans un monde ouvert à tous les vents… Suicidaire. De l’air, et au large, bon sang!

Photo: l’Indépendant. Pasquier Caroline.

 

Mes Contre-Regards sur Radio Grand Sud FM (3) – Radio Barques – du 2 Mai 2015: invité Jean-Pierre Grotti écrivain…

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Un écrivain « du terroir », comme il se définit lui-même: Jean-Pierre Grotti. 

Orwel ou l’horreur de la politique: un essai de Simon Leys.

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C’est une citation de Simon Leys publiée par Fabien Sanchez sur sa page Facebook qui m’a incité à rouvrir l’essai – 1984, réédité en 2014 – du même Leys consacré à Orwel: « Orwel ou l’horreur de la politique » . Il commence par ces remarques:

Ce qui fait que les gens de mon espèce comprennent mieux la situation que les prétendus experts, ce n’est pas le talent de prédire des événements spécifiques, mais bien la capacité de saisir dans quelle sorte de monde nous vivons[4]. » Et en effet, c’est bien sur cette perception-là que se fondait son autorité : à la différence des spécialistes brevetés et des sommités diplômées, il voyait l’évidence ; à la différence des politiciens astucieux et des intellectuels dans le vent, il n’avait pas peur de la nommer ; et à la différence des politologues et des sociologues, il savait l’épeler dans un langage intelligible.

Cette si rare capacité l’armait d’une certitude qui, pour être dénuée d’arrogance, à l’occasion pouvait néanmoins se montrer assez férocement barbelée. Il lui est arrivé de prendre lui-même conscience de sa propre « brutalité intellectuelle[5] », mais il en considérait l’exercice moins comme une faute que comme un devoir. Il pouvait d’ailleurs s’y abandonner sans verser dans le dogmatisme ni pécher par bonne conscience, car la certitude qui l’habitait n’était pas le fruit d’une simplification arbitraire, mais d’une authentique simplicité – celle de l’enfant qui, au milieu de la foule des courtisans, s’écrie que l’Empereur est tout nu. (Notons entre parenthèses qu’il avait une prédilection pour le conte d’Andersen, et qu’il songea même à en faire une transposition moderne[6].) Cet aspect de sa personnalité n’échappa d’ailleurs pas à de bons critiques contemporains ; ainsi dans le mémorable portrait qu’il fit de lui, V.S. Pritchett concluait qu’il avait l’« innocence d’un sauvage[7] ».

Simplicité et innocence sont des qualités qui peuvent naturellement orner les enfants et les sauvages, mais nul adulte civilisé ne saurait y atteindre sans se soumettre d’abord à une assez rigoureuse discipline. Chez Orwell, ces vertus couronnaient une honnêteté massive qui ne souffrait pas le moindre écart entre la parole et l’action. Il était foncièrement vrai et propre ; chez lui, l’écrivain et l’homme ne faisaient qu’un – et dans  ce sens, il était l’exact opposé d’un « homme de lettres ». On peut d’ailleurs voir là une explication de l’amitié paradoxale, mais solide, qui le liait à un Henry Miller par exemple. En apparence, rien de plus incongru que ce commerce entre le sévère prophète de l’apocalypse totalitaire et le chantre rabelaisien de la libération sexuelle : en fait, chacun avait reconnu l’authenticité de l’autre – chez tous les deux, les écrits étaient cautionnés par les actes.

 

Extrait de: Simon Leys. « Orwell ou l’horreur de la politique. » iBooks, format Epub, pages 5,6 et 7 sur mon Ipad!

Principes de sagesse et de folie à l’usage de ceux qui les ignorent…

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Je reprends ici, in extenso, la « critique » de mon ami blogueur Argoul (son site est ici ) du petit – 122 pages à peine – mais passionnant, livre de Clément Rosset: Principes de sagesse et de folie. Un peu de respiration philosophique, en compagnie d’Horowitz à l’écoute, ne peut pas faire de mal en ces temps troublés…

Voici un philosophe du réel, qui se méfie de l’illusion. Il croit avec Parménide que «ce qui existe existe, et ce qui n’existe pas n’existe pas».

L’être humain est condamné à la seule réalité : être, c’est ne rien être d’autre, exister ici et maintenant. Il ne peut changer les choses, faire que ce qui est advenu n’ait pas eu lieu. «Mais que diable allait-il faire dans cette galère ?» se lamente Géronte, dans Les Fourberies de Scapin.

Le tragique est de s’apercevoir de l’enchaînement des conséquences – mais trop tard- et de l’accepter, puisqu’on ne peut pas faire autrement. Le sentiment de l’existence est «un coup de foudre , le «sentiment fulgurant d’une présence».

Clément Rosset analyse trois modes d’appréhension affective de l’existence : la nausée, la jubilation, la surprise.

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