Les Barques à travers les films de Jean Eustache (1938 – 1981)

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De 1951 à 1957, Jean Eustache habitait Narbonne place Albert Thomas (actuelle place des Quatre-Fontaines). Il se souvient de son adolescence narbonnaise dans un court métrage tourné dans notre ville l’hiver 1965-1966, Le père Noël a les yeux bleus, avec Jean-Pierre Léaud, et dans un film réalisé durant l’été 1974, Mes petites amoureuses avec dans les rôles principaux Martin Loeb et Ingrid Caven.

Découvrir Narbonne, l’été ! Horizon Méditerranée.

 

 

 

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Mercredi 10 juillet, au théâtre de Narbonne , un magnifique hommage était rendu au grand poète palestinien Mahmoud Darwich. Que dire de ce qui nous fut offert en deuxième partie de cette soirée d’un   » Horizon Méditerranée  » à la programmation remarquable – et qui restera longtemps gravé en nos mémoires et nos coeurs ? Que dire, sinon que Rodolphe Burger et ses musiciens, Ruth Rosenthal et  Rayess Bek nous ont emmené dans un ailleurs où se noue, dans le plus grand secret , ce lien fraternel auquel aspirent tous les êtres épris de justice et de paix. Sur la scène, une récitante israélienne véritablement habitée par un Cantique des Cantiques traduit en hébreu et un rappeur libanais d’origine palestinienne déclamant  en arabe, corps et voix mêlés, le poème de Darwich  « S’envolent les colombes ». Au centre, superbe et profond, le maître d’oeuvre, metteur en musique et chanteur  Rodolphe Burger, puissant et d’une douceur inouïe, dirigeant de sa guitare électrique et de sa voix, en français, musiciens et récitants dans une éblouissante mise en miroir de ces deux grands textes. Deux langues, deux peuples aussi… Le symbole vivant du pouvoir de la culture, de la musique et du chant en particulier, à unir, par delà toutes les peurs et les haines, ce qui, tous les jours, nous est pourtant présenté comme relevant de l’irréconciliable. Un dernier mot, peut-être, pour préciser que ce Cantique musicalisé par Burger, le fut d’abord à la demande de son ami Alain Bashung pour la célébration de son mariage , peu avant son décès . Et puis non! laissons encore vibrer ces vers, les premiers, de ces deux somptueux poèmes : l’émotion est toujours là, intacte. Comme ces trois voix qui ce soir là d’un bel été les sublimèrent :  » Regarde l’hiver est fini / la pluie a cessé elle s’en va / On voit des fleurs dans ce pays / le moment de la chanson est arrivé  » ( Cantique des Cantiques ). Le moment de la chanson est arrivé, oui ! et :   » J’ai vu avril sur la mer / J’ai dit : Tu as oublié le suspens de tes mains, / Oublié les cantiques sur mes plaies. / Combien peux-tu naître dans mon songe / Et me mettre à mort, / Pour que je te crie: Je t’aime .  » ( S’envolent les colombes ) Mahmoud Darwich est mort un 9 août , en 2008. Ce jour là, chaque année, on fête la Saint Amour…

L’expérience intérieure à contre-courant !


 


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Dimanche ! Le temps du repos et du retour sur soi. Pour qui ? A peine un peu plus d’une heure pour écouter cette paisible et intelligente conversation entre P. Sollers et J.Kristeva aux Cordeliers ; une heure hors du temps réel. Mais qu’est ce donc que ce temps là ? Un flux continu d’ informations propres à lessiver des cerveaux qui voudraient apprendre quelque chose par eux mêmes. A contre courant, de ce mouvement perpétuel, se placer résolument dans le temps de l’expérience intérieure, qui est une connaissance… On n’y perd jamais son temps !
 

Bonne écoute ! 

 

J’oubliais ! Merci à Marie Françoise Hourcq pour ce petit cadeau…

Lire André Blanchard, un dimanche: « Et ne nous faîtes pas honte, hein, votez bien! »

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« Ni fielleux, ni bilieux, il joue jusqu’au bout du rouleau la partition du désespoir gai, du nihilisme fugueur. Il est rare qu’on sente autant, en pleine lecture, la chance qu’on a d’être un lecteur. » C’est pour ces lignes de Beigbeder, que je lis en ce moment, le matin, tôt de préférence, les derniers « carnets 2009-2011 » d’André Blanchard publiés sous le titre « À la demande générale », aux éditions « Le Dilettante ». On y trouve ceci, à la page 101 :

Peu de mots et beaucoup de sottises.

 

 

 

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Monsieur Jerphagnon a rassemblé dans un petit livre disponible en format de poche les meilleures pensées des esprits les plus vifs sur ce continent en expansion continue qu’est la sottise.Vingt-huit siècles qu’on en parle! Et les raisons qu’on continue d’en parler encore dans les Vingt-huit siècles prochains et ceux qui suivront ne sont pas  près de disparaître. Les médias modernes s’en chargent! On se souvient peut-être de cette phrase désormais célèbre de l’ancien patron de TF1, qui disait de son métier qu’il consistait à occuper le maximum du temps disponible des cerveaux tout entier fixés sur des écrans à absorber continûment des images; son objectif, comme celui de ses confrères, étant de former les esprits à l’imprégnation spontanée et inconsciente des injonctions publicitaires de sa chaîne,  et partant de maximiser ( c’est son vocabulaire ) sa rentabilité financière et les ventes de ses entreprises clientes. Il n’est pas trop exagéré de dire aussi que ce langage publicitaire, fait de peu de mots qui ressemblent à de vagues images, est devenu celui  d’une classe politique tout entière formatée par les nouvelles techniques de la communication, et d’une large part de l’opinion publique. Twitter en est la forme la plus aboutie, et son succès planétaire témoigne de cette extension de l’empire du peu sur nos consciences . De sorte que les  » idées reçues « , qui,  jadis, étaient recensées et voyageaient dans un fameux dictionnaire,  circulent aujourd’hui , si je puis dire, à la vitesse de la lumière. N’allez pas croire cependant que je serais rétif à toute forme d’expression littéraire courte et ramassée. J’éprouve ainsi le plus grand plaisir, par exemple, à lire les nouvelles en trois lignes de Félix Fénéon. Hilarantes, elles sont un parfait antidote au langage fats foot contemporain et aux sottises qu’il véhicule. Pour vous en donner le goût, en voici deux, en guise d’entrée   :

   ― A Oyonnax, Mlle Cottet, 18 ans, a vitriolé M.Besnard, 25 ans. L’amour, naturellement. (Havas) 

et celle ci :

  ― Mal en prit à Renaud de se hasarder à portée de fusil du professeur Thalamas, qui chassait à Gambais. A cette heure, il agonise. 

Et puis quand même celle ci encore, plus en rapport avec notre sujet :

 ― Les filles de Brest vendaient de l’illusion sous les auspices aussi de l’opium. Chez plusieurs la police saisit pâte et pipes. (Havas) . 

Bonnes lectures et bon dimanche !

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