Chaque année, un jour de la même semaine du même mois de novembre, je m’arrête quelques instants devant la tombe du cimetière de Bages où, selon la formule consacrée que je n’aime guère, gisent Pierre Dumayet, sa femme et son fils. Elle est située à une dizaine de mètres du caveau devant lequel Simone dépose un petit vase de fleurs blanches — comme le faisait sa mère depuis toujours —,en mémoire de sa petit soeur morte en bas âge et de celle qui les avait toute deux mises au monde. Longtemps j’eus malheureusement à déplorer l’état dans lequel je la trouvais — elle me semblait tristement abandonnée — , jusqu’à m’en plaindre, à l’occasion,auprès de la maire du village qui, dépourvue de moyens légaux d’agir, ne pouvait hélas que m’entendre. Aujourd’hui, la voilà donc comme j’espérais qu’elle fut à jamais : simple, discrète, élégante,comme l’étaitce grand homme de télévision et cet écrivain pudique et réservé, rencontré jadis,par hasard, dans les rues de Narbonne. Il cherchait alors, un peu perdu, une pharmacie de garde, et me suis proposé de l’accompagner tout en ne lui cachant pas la joie que me procurait cette fortuite circonstance. Je ne sais évidemment pas à quelles mains l’on doit cette bienheureuse transformation tombale, mais le fait est que l’année prochaine, un jour de la même semaine du mois de novembre, je m’arrêterai désormais devant la sépulture de Pierre Dumayet le sourire aux lèvres.
*On lira avec profit, et plaisir, le beau dossier réalisé par les éditions Verdier (Lagrasse) en hommage à Pierre Dumayet (ici)
Dans notre société hyper démocratique et ultra moralisante, il semblerait que le pardon, le repentir, la réparation, la rédemption ne soient plus permis, acceptés !
Le 26 août, comme chaque année, les socialistes narbonnais et les amis de la famille Madaule, se sont réunis pour commémorer l’action de Louis Madaule, l’ancien maire SFIO de Narbonne (1948/1958), qui créa le quartier balnéaire de Narbonne Plage.
C’est la rentrée, hélas !, politique et littéraire. Pour la première, une image suffit. Elle dit tout de la façon dont elle est mise en scène par les médias. Comment se fabrique l’information et se fait l’actualité. Ici le contrechamp d’une manifestation…Deux « intermittents » qui, sur les écrans, plein champ, feront « masse »…
Quant à la seconde, je lis sous les doigts du« critique » littéraire d’un grand quotidien, qu’il a distingué — comme ses confrères — dix titres. Dix titres sur 524 ouvrages à paraître ! Et dix titres« comme dix coups portés au plexus. Mais que c’est agréable d’être KO debout. »Admirable lecteur — où trouve-t-il le temps ? — admirable styliste — que de clichés en si peu de mots ! Commentaire d’Arthur (le vilain, le méchant !) : « Le temps destiné à la lecture, accordez-le exclusivement aux œuvres des grands esprits de toutes les époques et de tous les pays, que la voix de la renommée désigne comme tels, et qui s’élèvent au-dessus du restant de l’humanité. Ceux-là seuls forment et instruisent réellement. »
À la « corbeille », l’indignation et les pleurnicheries font la côte des médias de masse et des réseaux sociaux : leur valeur boursière est à « gauche »…
La machine à laver les cerveaux, faire du « clic » et du chiffre, ne tourne qu’avec sa dose quotidienne de lamentations. Elle crée la meute, comme la bourse la côte. Son capital monte quand les consciences se couchent.