Nicolas Bouvier, dans « Les chemins de Halla San », note que « les trois divinité de l’île de Chedju (Corée du Sud) s’appellent Ko, Yang, et Puh. Puh, comme on le devine à l’oreille, est le dieu du pet… et l’ île la fille d’un pet marin : l’éruption originelle… Ce qui n’a rien de scabreux pour des Coréens : les traditions extrêmes orientales n’ont jamais humilié le corps et ses fonctions, en effet. Hokusaï, lui même, dans son « Encyclopédie » dessinée, représente non seulement d’hilarant concours de grimaces, mais aussi des concours de pets : les candidats sont fesses en l’air, concentrés, « leur prestation fusant comme autant d’étoiles. » Lisant ce passage du texte de Bouvier, je me disais, sans l’avoir lu avant, que c’était à ce genre de cannonade que me faisait souvent penser les commentaires et courtes publications publiés sur les réseaux sociaux. A la différence près toutefois qu’ils ne fusent pas comme des étoiles. Quant à leurs odeurs…
NB : Il suffit de lire Saint Simon et tant d’autres auteurs du XVIII siècle (Rousseau, Diderot…) pour mesurer à quel point l’univers d’alors, à la Cour, comme dans les salons, notamment, était étoilé de ces pets aujourd’hui proscrits en société ; au point de se demander d’ailleurs comment un Mozart pouvait se faire entendre… Je crois que c’est la jeune reine Victoria qui a mit fin à ces pétarades mondaines. Le silence a ensuite gagné toute l’Europe. Fort heureusement !
*Illustration tirée d’un rouleau illustré japonais datant de l’époque d’Edo ( 1603-1868 ). Université de Waseda
Dans son dernier livre « l’illusion régionale : la réforme territoriale en question » (éditions Cairn, mai 2019), le géographe Georges Roques revient sur les bouleversements récents de l’organisation territoriale, consécutifs à la réforme engagée voilà cinq ans sous la présidence de François Hollandeet le passage, notamment, de vingt-deux à treize régions. Nous connaissant depuis longtemps et ayant travaillé ensemble sur des questions de stratégie régionale et d’aménagement du territoire concernant l’ex-Languedoc-Roussillon, les analyses qu’il développe dans son dernier ouvrage ne me sont pas inconnues, comme ses plus récentes, d’ailleurs, sur la réforme territoriale — le sujet de cet ouvrage —, analyses que je partage dans leur ensemble.
Chaque année, un jour de la même semaine du même mois de novembre, je m’arrête quelques instants devant la tombe du cimetière de Bages où, selon la formule consacrée que je n’aime guère, gisent Pierre Dumayet, sa femme et son fils. Elle est située à une dizaine de mètres du caveau devant lequel Simone dépose un petit vase de fleurs blanches — comme le faisait sa mère depuis toujours —,en mémoire de sa petit soeur morte en bas âge et de celle qui les avait toute deux mises au monde. Longtemps j’eus malheureusement à déplorer l’état dans lequel je la trouvais — elle me semblait tristement abandonnée — , jusqu’à m’en plaindre, à l’occasion,auprès de la maire du village qui, dépourvue de moyens légaux d’agir, ne pouvait hélas que m’entendre. Aujourd’hui, la voilà donc comme j’espérais qu’elle fut à jamais : simple, discrète, élégante,comme l’étaitce grand homme de télévision et cet écrivain pudique et réservé, rencontré jadis,par hasard, dans les rues de Narbonne. Il cherchait alors, un peu perdu, une pharmacie de garde, et me suis proposé de l’accompagner tout en ne lui cachant pas la joie que me procurait cette fortuite circonstance. Je ne sais évidemment pas à quelles mains l’on doit cette bienheureuse transformation tombale, mais le fait est que l’année prochaine, un jour de la même semaine du mois de novembre, je m’arrêterai désormais devant la sépulture de Pierre Dumayet le sourire aux lèvres.
*On lira avec profit, et plaisir, le beau dossier réalisé par les éditions Verdier (Lagrasse) en hommage à Pierre Dumayet (ici)
Dans notre société hyper démocratique et ultra moralisante, il semblerait que le pardon, le repentir, la réparation, la rédemption ne soient plus permis, acceptés !
Le 26 août, comme chaque année, les socialistes narbonnais et les amis de la famille Madaule, se sont réunis pour commémorer l’action de Louis Madaule, l’ancien maire SFIO de Narbonne (1948/1958), qui créa le quartier balnéaire de Narbonne Plage.
Samedi. Ou peut-être jeudi. Je terminais mon tour de ville. À hauteur du café « Le Duplex », je pensais à Pierre. Partager :ImprimerE-mailTweetThreadsJ’aime ça :J’aime chargement… […]
Hier midi, au début des Barques. Là où la ville se raconte qu’elle est un décor. Ils étaient trois. Un couple de cols verts et leur petit. Neuf et maladroit. […]
Ce matin, aux Halles. Chez Laurent Chamayou. À l’heure où l’on se retrouve. Des amis qui aiment l’Espagne. Qui aiment Jerez, le flamenco et ses bodegas. Séville, son élégance et sa féria. Sanlúcar […]
Lu dans l’Indépendant du jour : « l’Occitanie résiliente entend proposer un nouveau modèle de développement pour assurer la souveraineté économique, énergétique, sanitaire et alimentaire […]
La pluie tombait. J’étais près de la fenêtre. La rue était vide. Des feuilles mortes couvraient la chaussée, mouillées. Partager :ImprimerE-mailTweetThreadsJ’aime ça :J’aime chargement… […]