Le festival de Cannes ! trop chic, trop cher, trop toc …

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Bruno Frappat, dans « L’humeur des jours », sa chronique – remarquable – du samedi 16 mai 2009 de « la Croix« , écrivait ceci : « … C’est trop, Cannes. Trop loin, trop cher, trop chic, trop convenu, trop smoking, trop hypocrite, trop tapis rouge… Ce ne sont que sourires, mais carnassiers. Amabilités feintes et, en coulisses, vacheries élégantes ( dans le meilleur des cas )… »

Ils avaient rasé les maisons qu’ils avaient héritées de leurs pères.

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Ce texte de Pascal Guignard:

« Ils avaient rasé les maisons qu’ils avaient héritées de leurs pères.

Ils ne leur élevaient plus de tombeau.

Les trésors qu’ils avaient entendu léguer à la joie de leurs fils, ils les mirent dans les greniers, dans les caves, derrière les grilles des parcs, à l’intérieur des musées, dans les coffres des banques puis, comme ils avaient cessé d’en apercevoir la beauté, l’intelligibilité se retira d’eux. Même la réthorique, au bord de la langue, qui permet de distendre le lien qui étrangle l’âme de chacun par l’usage de la langue du groupe, fut jetée à la voirie.

La vie est une cavalcade, jeune homme…

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En 2005, dans un entretien accordé par Edmonde Charles-Roux à Christophe Ono-Dit-Biot, pour l’hebdomadaire Le Point (1), à la première question qui lui fût posée:

Vous présidez la Société des amis de L’Humanité, mais vous vivez rue des Saint-Pères; vous avez obtenu la croix de guerre, et puis dirigé le magazine « Vogue »; vous êtes la patronne de l’académie Goncourt, mais vous adorez le rap ! Vous êtes quand même une drôle de femme, Edmonde !,

cette grande dame répondit ceci:

Mais non! Faire beaucoup de choses, c’est la meilleure façon de ne pas s’ennuyer! Et puis j’ai simplement eu la chance d’être née pour la liberté et de faire un métier – le journalisme – qui m’a permis d’approcher ce qu’il y avait de plus nouveau dans mon époque, d’Orson Welles à André Derain, de Genet à Anna Magnani, et de Dutilleux à Akhenaton, du groupe IAM ! La vie est une cavalcade, jeune homme, le tout, c’est de ne pas perdre les étriers!

Des lignes qui paraîtront légères à beaucoup. Mais ce matin, elles font ma joie…


(1) « La femme est l’égale de l’homme, pour ne pas dire l’avenir ! » (ici)  

Ces quelques lignes pour dire merci à tous mes ami(e)s qui, en ce 9 avril, prirent la peine de m’adresser un petit mot…

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Hier, dans une « joute » qui m’opposait à Alain Juton et Jacques Raynal – le prétexte en était mon billet sur #DeboutLaNuit -, dans sa séquence littéraire et citations contre citations, j’ai sorti mon Michaux, toujours à portée de main, et « tiré » ceci:

Dans une époque d’agités, garde ton andante. en toi-même redis-toi toujours: « davantage, davantage d’andante », tâchant d’amener où il faut que tu arrives. Sinon précipité, tout devient superficiel. Les indignés du moment n’y échappent guère, pressés comme ils sont, afin de n’être jamais en retard d’une indignation. Leurs voix aussi ont trop d’aigu. (page 45)

Aujourd’hui, 9 avril, il y a soixante neuf ans, je venais au monde. Et ce sont les premières variations de Michaux, dans ce même ouvrage – Poteaux d’angle – que je lis ce matin:

C’est à un combat sans corps qu’il faut te préparer, tel que tu puisses faire front en tout cas, combat abstrait qui, au contraire des autres, s’apprend par rêveries.

N’apprends qu’avec réserve. Toute une vie ne suffit pas pour désapprendre, ce que naïf, soumis, tu t’es laissé mettre dans la tête – innocent! – Sans songer aux conséquences.

Avec tes défauts, pas de hâte. Ne va pas à la légère les corriger. Qu’irais-tu mettre à la place

Voilà! C’est le petit cadeau que je vous offre, amis et lecteurs, sur Facebook et ailleurs, qui avaient eu la gentillesse de me souhaiter ce bon anniversaire. Bon 9 avril!

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