Quadrige à Narbonne!

 

 

 

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 Photo: Pascal Montagnac.


 

Dans l’ Indépendant, ce matin, l’annonce par Michel Py, Maire de Leucate et patron de l’ UMP, d’une liste « ouverte à la société civile » conduite par Frédéric Pinet. Rien de surprenant, ce parti prenant acte d’un phagocitage  de son électorat, de ses forces militantes et de sa « marque » par un « Moulysme » hégémonique depuis les années 65. Un « Moulysme » à présent fragilisé par la défaite de son représentant aux dernières municipales : le maire sortant Michel Moynier, et la division depuis entre son « canal historique » : Nouveau Narbonne et Didier Mouly, et son « canal dérivé » : Narbonne Oxygène et Patrice Millet  (ancien Directeur Général des Services du père de ce dernier et de Michel Moynier) . Pour l’UMP, qui n’a plus rien à perdre et n’enregistre que des défaites aux législatives, 2014 se présente donc comme l’occasion de rompre cette hégémonie politique à droite. Un investissement sans doute risqué, mais qui prend acte aussi du fait que sans leader et présence autonome sur Narbonne ville, ce parti n’enverra jamais un de ses représentants à l’Assemblée. Stratégie de « marque » clairement affichée qui, de plus, compte sur un retournement du « marché » national au détriment du PS. Rien que d’assez classique ! Quand le Front National, ou son avatar, pointera son nez, c’est un quadrige serré auquel il nous sera prié d’assister. Avec pas mal de bousculades, coups de coude et pieds écrasés. L’espace n’est pas assez grand pour tous y « danser », en effet . L’air y sera rare et la chorégraphie, sur une musique de Charles Trenet ( Y’a de la joie, par exemple ), pour l’heure, reste à imaginer… Ah !, hier, belle petite randonnée au dessus du Fort de Salses. Grand soleil, 20 degrés…et amandiers en fleurs. J’ai rêvé, comme au Japon pour les cerisiers, un pays tout entier communiant devant ce symbole d’une éternelle et éphémère beauté…Celle d’une vie si courte, dont chaque instant devrait être savouré. Aimé aurais je du écrire !… Oui aimé…

 

Michel Sapin n’est plus de bois!

 

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C’est le ministre Sapin qui l’affirme :  « l’Etat est totalement en faillite » ! Le stress, sans doute, et sa langue n’est plus de bois. Une vérité, surtout désagréable, finit toujours par s’imposer ; et les feuilles mortes d’une novlangue faite de banalités, de clichés, de pléonasmes, d’expressions pompeuses, superflues ou redondantes de tomber. Mais Moscovici, en bon pompier, est arrivé pour éteindre ce feu qui menaçait la forêt de poncifs où vivent et prospèrent nos faiseurs d’opinions. « C’était une image, que Sapin exposait ! ». Une autre manière de dire : «  C’était pour rigoler, il ne fallait l’entendre qu’au troisième degré ».  Ainsi font, font, font nos habiles marionnettes, trois petits tours et puis s’en vont… Comme des guignols. A la télé ! 

A Narbonne, Mouly est une « marque » !

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Dans un récent billet, je rappelais que le marché politique obéissait aux mêmes lois que les autres, les grandes marques ayant la préférence des électeurs. Peu importe en effet la « qualité » intrinsèque du produit, c’est la « marque » qui conditionne l’acte d’achat et , en l’espèce, détermine le vote pour un candidat. Une marque qui  symbolise une histoire, des référents sociaux, des personnages historiques… A Narbonne, par exemple, ce peut être le nom d’un parti : PS, UMP…, ou le nom d’une éminente personnalité : Mouly. Ce qui me faisait dire à un ami, samedi dernier, à l’heure du thé, que le sondage lancé pour apprécier le rapport des forces au sein des forces d’opposition à J. Bascou,   entre Mouly ( le fils ), l’ U.M.P et Millet serait très largement favorable au premier; et que si les élections avaient lieu demain, ce seraient Bascou et ses alliés du PS qui les gagneraient. Ce qui vient d’être provisoirement confirmé. Dans l’imaginaire narbonnais, le nom de l’ancien maire possède en effet, pour longtemps encore, une importante « valeur ajoutée » ; il est associé, à tort ou à raison, peu importe, à des principes, une méthode et des valeurs qui sont toujours d’actualité. Il suffit donc filialement, comme Didier, de le porter pour spontanément capter une part importante de la demande du marché électoral narbonnais. Il serait vain de le nier! Nouveau Narbonne ne signifie rien, mais son créateur et son nom, à l’inverse, signifient tout: c’est un capital de notoriété à forte productivité. Autant dire que pour Narbonne Oxygène et Patrice Millet, pour inverser cette tendance lourde du marché , il va lui falloir de bons vents, de solides équipiers et beaucoup ramer… 

Demain dimanche, Gide ne sera pas dans la rue!

 

 

 

 

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Demain Dimanche, les partisans du « mariage pour tous » seront dans la rue. Permettre aux couples homosexuels de convoler en justes noces devant « monsieur le maire », serait du plus grand chic progressiste, il paraît. Ce qui, indépendamment d’une juste égalité en droits revendiquée, est pour le moins, disons paradoxal. Les mêmes, ou leurs pères et leurs mères, dans les années 60 et 80, leur Marcuse et leur Gide dans la main, brocardaient en effet cette hypocrite et bourgeoise « union ». En elle, ils y voyaient le temple infernal du conservatisme le plus rance, l’origine sociale de toutes les névroses et le symbole absolu de toutes les aliénations. Comment donc aujourd’hui ne pas sourire devant ce curieux retournement de valeurs autrefois incarnées par le « beauf » de Cabu, sa baguette et son béret. Encore une ruse de l’histoire qui voit triompher la cellule mère, si je puis dire, d’un capitalisme castrateur et honni, qui fut de ce fait violemment contestée par les « progressistes » du temps passé. Demain, seront donc célébrées les noces d’ une union au libéralisme avancé, quand d’autres militent pour qu’elle soit beaucoup plus régulé: étrange situation où chaque camp, armé de solides et sonores convictions, lutte à fronts renversés ! En espérant qu’elles soient, enfin !, avec délicatesse, respect et dignité, dimanche et lundi, exprimées. Pour tous ! 

Pitié pour Florence Cassez!

 

 

 

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Mercredi soir, les JT du 20h grondaient : un événement inouï se préparait. Des nuées d’envoyés spéciaux excités, le visage et la voix graves, nous alertaient : sur les côtes mexicaines, les premiers signes annonciateurs d’un violent tsunami médiatico-politique se formaient. Et la déferlante, hier, dans un dégorgement d’émotion visuel et sonore a envahi tous les foyers, noyant sous des flots de larmes poussés par des vents de folie le reste de l’actualité. Florence Cassez a été libérée ! Comment taire ma gêne, et ma colère ensuite, devant cette immense et grossière clameur médiatique aux airs de fête nationale ? Des heures d’antennes avec les mêmes témoins, les mêmes mots, les mêmes images ; toujours les mêmes séquences sans cesse recommencées … Des vagues de pathos d’une insoutenable vulgarité ! Au mépris de toute raison et de toute dignité … Comme d’habitude, me direz-vous . Certes ! mais comme d’habitude, nous reste encore le refus de suivre cette injonction à vivre dans la liesse collective programmée et l’émotion artificieusement suscitée. Et de les dénoncer. Par respect et par pitié: pour nous et pour Florence Cassez !

 

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