Mais jusqu’où iront-ils?

Quatremer


Trouvé ceci dans l’excellent blog « Les coulisses de Bruxelles » de Jean Quatremer : «Toute honte bue, les conservateurs et les socialistes du Parlement européen, qui détiennent la majorité absolue à eux deux, ont voté aujourd’hui, en commission des budgets, une augmentation de 1500 euros de l’enveloppe mensuelle destinée à payer leurs assistants, enveloppe qui se monte déjà à 19.709 euros par mois. »

Sur la route de Madison.

 

 

 

 

Dans un de mes récents « billets », je notais la pertinence des analyses du lieutenant colonel américain, Nathan Freier, professeur à l’US Army War College, sur les « surprises stratégiques ». Analyses confirmées par les révoltes populaires affectant aujourd’hui le «  monde arabe ». Mais notre lieutenant colonel allait plus loin. L’un de ses chapitres est en effet consacré aux Etats-Unis eux-mêmes (“Dislocation stratégique violente à l’intérieur des Etats-Unis”, territoire “largement inexploré”). Il pensait aux catastrophes naturelles (l’ouragan Katrina…) mais aussi et surtout aux “ dysfonctionnement de l’ordre politique et légal, à la résistance ou aux insurrections domestiques ”. Et là encore, ce qui se passe au Wisconsin témoigne de la perspicacité intellectuelle de notre professeur américain. Dans cet Etat, historiquement Démocrate, gagné par les Républicains et à la tête duquel sévit un jeune  gouverneur « tea party », la révolte gronde. Depuis le 16 février les manifestants, qui font référence à l’Egypte, sont installés à Madison, la capitale, devant le Capitole. Et 17 Représentants démocrates se sont “réfugiés” en Ohio pour éviter que le gouverneur Walker (“Hosni Walker”, disent les pancartes) ne dispose du quorum nécessaire au vote de coupes budgétaires sévères et de la vente de centrales électriques à de grands groupes privés. Il est vrai que cet Etat est en quasi faillite ! Mais peu importe les causes, constatons simplement la similitude d’évènements politiques qui, sous des formes différentes, manifestent le rejet d’un « système politique » fermé au débat démocratique. La leçon du professeur Nathan Freier devrait être étudiée et longuement méditée par l’ensemble de nos « élites politiques ».

L’Europe sans voix ni stratégie.

  

 

 

 

Je voudrais, en prenant appui sur les révoltes populaires dans le monde arabe, sortir de mon « registre » habituel, si je puis dire ( encore que…), pour pointer le caractère obsolète du  » point de vue  » géopolitique et stratégique occidental. Un contre-regard qui s’inspire des travaux de Nathan Freier.

 

Commençons par ceci : «  Les  plus vraisemblables chocs futurs seront non conventionnels. Ils ne viendront pas d’avances foudroyantes d’armées ennemies. Ils se manifesteront plutôt d’une manière très éloignée des conventions traditionnelles établies. La plupart seront non militaires par leur origine et leur caractère, et non pas, par définition, des événements classiques favorables à l’emploi conventionnel des moyens du Département de la défense.

 

Cette réflexion, publiée en 2008 par le Strategic Studies Institute (SSI) est celle d’un lieutenant colonel américain, Nathan Freier, professeur à l’US Army War College.Il ajoutait, de manière assez paradoxale, que ces menaces pouvaient être corrélées à un dessein hostile ou pas. La seconde proposition étant la moins comprise et donc la plus dangereuse » (!!!)

Illustration et pertinence de son analyse :

 

1° «  dans le système international, certains Etats comptent plus que d’autres. Le fonctionnement stable d’un certain nombre de ces Etats est essentiellement important pour les Etats-Unis et leurs intérêts. La plupart d’entre eux représenteraient des dommages potentiels considérables s’ils venaient à succomber à une instabilité soudaine, catastrophique ou à se trouver en faillite. Ceci est vrai quelles que soient leurs dispositions préalables envers les Etats-Unis – amicales, bienveillantes ou neutres ”.

 

2°Leurs caractéristiques ? Soit qu’ils possèdent des armes de destruction massive, des ressources stratégiques et/ou une position géographique dominante, des populations proches des USA et susceptibles de migrer en masse, soit qu’ils puissent “ par une déstabilisation imprévue déclencher une instabilité contagieuse dans une région importante ” en étant “ des alliés clés ou des partenaires stratégiques ”.

Lire ces lignes aujourd’hui, à la lumière des révoltes imprévisibles qui ont fait tomber, en moins de deux mois, les deux régimes “amis” tunisien et égyptien, secouent le Yémen, la Jordanie, la Libye, Bahreïn, contaminent l’Iran et peut-être la Syrie, s’étendent en Afrique (Soudan, Djibouti (3), Algérie, Maroc) et inquiètent la Chine (4), est très éclairant. Pour les Etats-Unis mais aussi pour l’Europe, qui n’a pas de pensée stratégique unifiée sur les « menaces » potentielles qui pourrait l’affecter et qui n’a anticipé aucunement les événements actuels (rien n’était imaginable il y a moins de deux mois).

 

Qui en effet aurait pu imaginer un mouvement des populations civiles pour plus de liberté, pour une distribution des richesses plus équitable, moins de corruption, plus de possibilité de choix de leurs dirigeants. Bref, plus de démocratie…

 

Un mouvement dont l’ampleur n’est pas de nature à être dirigé ou contenu par une réponse militaire ou diplomatique unilatérale, même pas par une aide économique… Une “surprise géopolitique et  stratégique” inouïe qui remet en cause les plans et les rôles de chacun des Etats, sans exclusion. Qui explique aussi l’embarras de Washington et de l’Europe. Une Europe sans voix…

 

Qu’en sera-t-il de la suite ? La seule chose que l’on puisse en dire est qu’on en sait rien, et constater que l’envie de libertés secoue comme jamais les dictatures qui les écrasent. Et c’est tant mieux ! Restera-t-elle pacifique ? Quels régimes pour les faire vivre ? L’histoire est ouverte et rien ne garantit qu’un mouvement nourrit par l’esprit de démocratie ne finisse par accoucher d’un Etat qui, sous de nouvelles formes, place les libertés en régime surveillé. Voire pire… L’histoire de notre siècle en porte de nombreux témoignages…

Moins sexy?

banniere

 

Mais où est donc passée Ségolène ? Et Martine ? Ne parlons d’Eva! Et que viennent faire sur la scène présidentielle Carla et Anne, devenues depuis peu les chouchous des médias ? La première dame de France peaufinant une reprise de « Douce France » et celle qui voudrait la devenir canardant Nicolas dans son blog. Une première dans l’histoire des présidentielles : Carla ou Anne ? Et dans l’histoire du journalisme politique où Gala est désormais la référence. Mais qu’attendent donc Ségolène et Martine pour montrer leurs hommes ? Moins sexy, hélas!…

 » C’est l’incertitude qui est ma certitude. »

photoTESTAMENT

« Je lègue à mes amis, un bleu céruleum pour voler haut, un bleu cobalt pour le bonheur, un bleu d’outremer pour stimuler l’esprit, un vermillon pour faire circuler le sang allégrement, un vert mousse pour apaiser les nerfs un jaune d’or : richesse, un violet de cobalt pour la rêverie, un garance
qui fait entendre le violoncelle, un jaune barite : science-fiction, brillance, éclat, un ocre-jaune pour accepter la terre, un vert Véronèse pour la mémoire du printemps, un indigo pour pouvoir accorder l’esprit à l’orage, un orange pour exercer la vue d’un citronnier au loin, un jaune citron pour la grâce,
un blanc pur : pureté, terre de Sienne naturelle, la transmutation de l’or, un noir somptueux pour voir Titien, une terre d’ombre naturel pour mieux accepter la mélancolie noire, une terre de Sienne brûlée pour le sentiment de durée. »

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