Qui connaît Lézignan ? Les audois, peut-être ? Et pourtant cette petite cité où résident de nombreux retraités et de rares actifs mérite le détour. Y habite, en effet, par quel hasard ? René Depestre, romancier et poète qu’il est inutile de présenter ici tant est grande sa renommée. S’y concentre aussi, depuis hier, tout ce qui en politique ne peu plus être entendu. A l’exemple de Pierre Tournier, son maire sortant socialiste qui, dans une envolée où la métaphysique a rejoint la mathématique, a décidé de porter à quatre le nombre de ses mandats. Une façon très originale d’appeler à la « la nécessaire rénovation des hommes et des idées ». Il est vrai, que nous ne sommes pas à La Rochelle, ni à l’Université d’été du Parti Socialiste. Ici, en terres cathares, on est du genre sérieux. Les femmes n’ y font que de la figuration, le plus tard possible, et les jeunes de la conspiration, le plus tôt possible. Plus d’un siècle que cela dure dans ce département où se construisent des carrières au nom d’un socialisme de posture, comme le dit si justement Michel Rocard. Je n’ai rien contre Pierre Tournier.C’est un brave et honnête homme. Mais comment proclamer dimanche dernier : « Pour moi, la politique est une morale » après s’être tu quand son camarade Frêche en dépassait les bornes. Quel prix à ce silence de sa conscience morale ? Un lycée démagogiquement promis par le Président de la Région? C’est ainsi que les valeurs meurent…
Pour la première fois dans l’histoire de la cinquième République, le département de l’Hérault envoie un sénateur de droite siéger à la Haute Assemblée. En l’occurrence,Raymond Couderc, le maire UMP de Béziers. Qui succède, excusez du peu, àAndré Vézinhetle président du conseil général, élu récemment à l’Assemblée Nationale. Voilà donc un sénateur de droite élu avec des voix de gauche. Celles de grands électeurs ne voulant pas d’une candidate choisie par l’ex- socialiste Frêche et son homme de main le toujours socialiste Navarro. Une candidate anonyme et dévouée dont la mission était de garder au chaud ce confortable mandat pour le refiler à son patron en 2008.Manœuvre grossière et annoncée, mais qui, enfin, s’est retournée en gigantesque gifle sur l’arrogante trogne de celui qui préside, hélas, aux destinées de cette région.
La guerre est désormais ouverte et publique. Et j’ai toujours pensé que les premiers coups de pioche viendraient de Vezinhet. C’est fait, et avec quelle force ! Elle sera aussi sans pitié. Car comme le dit le même Vézinhet,aujourd’hui dans le Midi Libre : « ne nous voilons pas la face, nous vivons ici sous le règne du clientélisme et de la terreur ! »
La ligne de partage à gauche est à présent claire. D’un côté ceux qui soutiennent le Président du Conseil Général de l’Hérault. De l’autre ceux qui, à l’instar du secrétaire fédéral royaliste de l’Aude et vice président de la Région Eric Andrieu considèrent encore ( ?) que Frêche est le meilleur d’entre eux.
A propos d’offrande, celle du Golden Gade Quartet au Château l’ Hospitalet, hier au soir, était de celles que l’on n’est pas prêt d’oublier. Quatre voix à faire chanter les cigales au cœur de la nuit. A réveiller les âmes grises. A renouer aussi avec le temps du désespoir et de l’espérance.
Quatre voix noires et américaines qui chantait une parole anachroniquement chrétienne en ces terres méditerranéennes qui ne le sont plus. Ou presque.
Et pourtant, le plaisir du public et ses manifestations de joie témoignaient que malgré une langue et une culture qui nous sont à beaucoup d’égards étrangères les corps savaient entendre ce que nos esprits ne savent plus distinguer. Un au-delà des textes et des musiques.Une présence rayonnante de simplicité et de sincérité qui si souvent nous trouble en ces temps où les contrefacteurs de la création artistique nous sont démagogiquement présentés comme d’authentiques génies…
C’est l’été! C’est aussi le temps des festivals. En Languedoc-Roussillon comme partout en France, où pas un village, un hameau , une rue n’échappent à cette folie « culturelle « . Dans son dernier « opus », dirait Tartuffe, le journal officiel ( numéro 31, son supplément ) de la Région présidée par G. Frêche, nous en donne la liste. Une liste qui vaut moins pour » les évènements culturels » présentés que pour la nullité des commentaires les accompagnant. Nullité à la hauteur de la pensée et du vocabulaire, ne parlons pas du style, de son éditorialiste ( qui est ce cuistre? ), qui nous précise que » l’ensemble de ces évènements est un atout fort ( évidemment! ) de notre territoire. Un atout d’enrichissement personnel….et aussi un atout touristique » Ainsi nous est-il révélé que la force du » Printemps des comédiens » c’est : » le juste assemblage entre tous les artistes invités et les formes conviées. » ( ?!…).
La tête leur tourne. Aux dirigeants socialistes. Enfin, pas tous. Ils attendaient Sarko à droite toute et le voilà qu’il leur pique hommes et femmes.Et pas des moindre. DSK au FMI et Lang et d’autres sont de la dernière cuvée. Au grand désespoir de la partie la plus réactionnaire de l’UMP.Et de Bayrou aussi.Vidé de ses thèmes de campagne.D’ailleurs, on n’entend plus que B. Delanoe en ce moment.L’homme que Nicolas voudrait voir à la tête du PS.Pendant ce temps, Baylet négocie la réunification radicale.On le comprend! Il en a un peu marre de voir ses amis socialistes occuper des fauteuils ministériels et lui celui de la Dépêche du Midi,seulement…La refondation et la rénovation de la vie politique française est bien partie.Du grand art! Et tous les archaïsmes sont en train de voler en éclats.A droite et à gauche.Ouf!