Les cinq grands candidats aux élections régionales de décembre ont été reçus, et certains plus applaudis que d’autres, par la FTRP L-R en clôture de son assemblée générale, le 20 octobre à Montpellier. Au cœur des échanges, évidemment, les moyens de relancer des chantiers alors que l’investissement public, dans des domaines où les entreprises de ce secteur dépendent de la « commande publique », baisse. Une opération de lobbying classique. Et, tout aussi classiquement, une valse de propositions irréalistes de la part de certains invités (1). Mais, ce qui frappe surtout, est la méconnaissance – restons courtois – des conséquences, dans la répartition des compétences et leur exercice, de la loi relative à la « nouvelle organisation territoriale de la république » (loi NOTRe).
Dans les P.O, on perd des têtes, pour les retrouver… (1) Le « LR » Dupont, hier décapité (2), garde finalement la tête de la liste commune LR/UDI. Et l’ex député Mach reste à la barre des LR 66, mais ne figure plus dans le casting des Régionales: sa place, éligible, serait réservée à un UDI, en l’occurrence Fabrice Villard qui, de numéro 1 avant-hier, redevient aujourd’hui numéro 3. Bref, la tête nous tourne…
« Les Républicains » des P.O perdent la tête. En commençant par celle de la liste des régionales. Au profit d’un UDI! Un dénommé Villard, qui sortirait le bien-nommé Dupont. Une exécution signée du couple Lagarde-Sarkozy. Une information parue dans « le Catalan » dimanche. Et qui semble confirmée par l’autre tête, elle, sur un coup de sang, déposée. Celle du secrétaire départemental des P.O et ancien député Daniel Mach.
Ce n’est qu’un « échauffement », mais, le lendemain des résultats des élections régionales de décembre, le phénomène risque de prendre de l’ampleur. Surtout si l’extrême droite lepeniste gagne une ou deux régions: le Nord Pas de Calais et PACA, ou les perd d’extrême justesse du fait d’un retrait des listes du PS au deuxième tour. À coup sûr, jusqu’en 2017, Marine le Pen et le FN seront placés, par l’ensemble de la « classe journalistique » et « culturelle » et la gauche politique, au centre du débat politique national sur les seuls thèmes de la lutte anti-raciste, notamment, et avec elle, dans le même camp du « mal », la droite dite de gouvernement présentée comme son alliée « objective », pour reprendre une rhétorique utilisée jadis par le PCF et l’extrême gauche afin d’expédier leurs adversaires politiques dans « l’enfer » du discrédit moral.
Remarquable dossier signé Manuel Cudel dans le dernier numéro de l’Express. L’ancien rédacteur en chef de l’agence narbonnaise du Midi Libre y déploie un sens aigüe de l’enquête sans tomber dans le travers habituel, s’agissant de Robert Ménard, de l’invective idéologique ou morale. Dans son style habituel, tout en souplesse et profondeur, rien n’est cependant laissé dans l’ombre des relations, emportements, postures et provocations politiques de son personnage. Son premier cercle de conseillers, leurs rôles et leurs origines politiques, de l’extrême droite à la gauche bitteroise, sont notamment bien mis en lumière. Comme le rôle de son épouse avec laquelle il entretient des rapports fusionnels: « Plus qu’une épouse, Emmanuelle Duverger est perçue aujourd’hui comme la femme qui murmure à l’oreille du maire.