Petite révolution, mais à grande échelle dans ma petite ville de province qui fut grande et prétend l’être toujours et encore : le Midi Libre va disparaître des « tourniquets » . Dans le cadre d’un plan de restructuration du groupe auquel appartiennent l’Indépendant et le Midi Libre, des suppressions de postes, des reclassements et la fermeture de l’agence narbonnaise du Midi Libre seraient programmés . C’est l’info qui court sur les Barques de Cité et de Bourg. Si j’en comprend bien la logique économique, de ce plan – rien en effet ne justifie l’existence de deux titres qui déjà partagent un certain nombre de services et de compétences communs -, les personnalités très opposées de leurs rédacteurs en chef et la concurrence éditoriale dans laquelle ils s’étaient engagés, donnaient cependant un semblant de crédibilité à une information pluraliste qui devrait définitivement s’éteindre aux lendemains des fêtes de Noël, me disait-on, sous le sceau d’une confidence largement éventée, en ce matin frisquet de novembre . Autant l’avouer, j’aurais préféré que Plombat – drôle de nom pour un patron de presse ! – taillât dans ses effectifs et son portefeuille de titres après Pâques. Ne serait ce que pour nous donner l’espérance ou l’illusion d’une couverture politique des prochaines échéances électorales à tout le moins décente. J’ai le souvenir de l’époque ou P. Nappez, alors à la tête de l’agence narbonnaise du Midi Libre, avait su, quoique l’on pense encore de son parti pris et de ses engagements professionnels futurs, du tonus médiatique aux précédentes . Et il n’était pas interdit de penser, après tout, que son successeur aurait su donner lui aussi, à sa manière, le même dynamisme, toujours redouté par les pouvoirs en place, à cet intense et passionné moment de la vie publique locale où s’affrontent convictions, programmes et …ambitions . À imaginer le printemps prochain avec le seul Indépendant on peut légitimement s’interroger en effet , les personnes ne sont pas ici en cause, sur le nombre et la variété des nuances et des « couleurs » qui composeront la palette de ses futures compositions journalistiques pré-électorales. Mais peut être que ce que j’en dis, de cette exécution médiatique attendue, pour ne pas en avoir vérifié le sérieux auprès des principaux intéressés, je le confesse, relève d’une désobligeante et méchante cabale. Attendons donc la réaction à ce billet des principaux intéressés ! Cela dit, sans vouloir en rajouter dans la déstabilisation, on raconte, dans les salles de restaurants – pas de pub ici ! – et peut-être même dans le cercle de nos chers « amateurs de cigares », ou les gradins officiels du Palais du Travail , que certain journaliste de l’Indépendant , et non des moindres, serait déjà recasé à la tête du « services communication » d’une collectivité du Grand Narbonne. Une fonction qui désormais semble devoir être intégrée dans le plan de carrière de tout journaliste soucieux de son avenir et de ses intérêts. Et qui montre à quel point les frontières entre l’information politique et la communication institutionnelle sont aussi ouvertes que ne le sont celles qui séparent le patrimoine des élus du droit de leurs électeurs , qui pourtant les font vivre , à les connaître…
Dans ma petite ville de Narbonne, qui se veut grande , le théâtre politique présente, comme au plan national, le même spectacle désolant d’une opposition déchirée par des querelles de personnes et des intérêts partisans, face à un parti socialiste détenant tous les pouvoirs ou presque: celui de la Région, du département, de la Communauté d’agglomération et de toutes les associations gravitant autour de ces collectivités. A croire que certains boutefeux dont l’arrogance et la stupidité n’a d’égale qu’une culture politique tout juste acquise dans le sillage de la défaite de l’ancien maire, n’ont d’autres soucis que de faire gagner leur adversaire de gauche ou de permettre au Front National de figurer au deuxième tour, ce qui au final revient au même. Ces jeunes gens, ils le sont pour la plupart, aiment à se regarder dans une presse locale qui en joue, pourquoi donc s’en priverait elle , tous les jours ou presque, pour le plus grand profit, on ne peut le leur reprocher, du maire sortant. De son donjon, ce dernier apprécie et en redemande. Car si je compte bien, avec l’UMP associée au centre droit, si j’ajoute une liste prétendument apolitique de droite, qui après tout représente par son fils une certaine histoire politique avec celle assurée par son père pendant des décennies à l’Hôtel de ville, puis une autre, qui nous est annoncée samedi, et dont un assureur inconnu nous dira qu’elle représente une société civile aux contours en réalité dessinés par d’anciens prétendants en manque d’oxygène et nourris depuis par une rancune aussi féroce que suicidaire , et celle d’un Front National enfin qui, même coiffé d’un bonnet d’âne et sans faire campagne est assuré d’un bon résultat, cela devrait nous en faire au total quatre et donc deux de trop. Au train où vont les choses, tout et le pire sont en effet possibles. Et comme je n’ai pas envie de voir le parti de Marine le Pen déboucher en tête au soir du premier tour des municipales , il faut , par tous les moyens, créer les conditions d’un affrontement digne et républicain entre la droite et la gauche. C’est d’abord évidemment de la responsabilité des partis dits de gouvernement : l’UMP et le PS. De nous tous aussi. Et que j’assume, notamment en dénonçant, comme aujourd’hui, ces apprentis sorciers qui, sous couvert d’union, de pluralisme, d’apolitisme, de compétences et autres billevesées , dans une conjoncture fortement anxiogène et de profond rejet du pouvoir en place, ne font qu’accroître un sentiment de désespérance favorable à tous les extrémismes. L’heure n’est plus en effet à ce genre de postures, elle exige au contraire que soient affirmés des repères politiques forts et clairs. S’il n’est pas encore trop tard pour que certains esprits se reprennent, par contre leurs heures sont comptées pour en finir avec leurs mesquins et dangereux calculs . Dans l’intérêt de tous ! quelques soient nos appartenance et nos convictions . A Paris , comme à Narbonne !
Si l’on demande aux gens avertis s’il est normal de protéger l’inventeur ou le créateur artistique par des brevets ou des droits d’auteur, il est répondu oui de façon écrasante. De sorte que l’on peut légitiment se demander s’il ne conviendrait pas de breveter aussi les recettes de cuisine. Et la bouillabaisse en premier lieu, qui fait le bonheur des amateurs de bonne chère et la gloire des marseillais. Une recette déclinée sur le terrain politique et présentée par madame Carlotti aux pieds de Notre Dame de la Garde pour expliquer ses reflux gastriques au soir des primaires socialistes marseillaises. Il semblerait cependant qu’elle se soit mélangée les fourchettes en confondant les ingrédients orientaux utilisés avec succès par sa concurrente avec ceux qu’elle mitonnait habituellement dans ses cuisines locales. Pour avoir perdue la main dans cet art tout d’exécution qu’est la politique, la voilà condamnée à regarder passer les plats. Dimanche prochain, au menu et sans elle, bouillabaisse, comme toujours, et peut-être, surprise ! du couscous … Pastis offert !
Ce François là, Umberto Eco dit de lui, dans le journal argentin La Nacion , qu’il représente quelque chose d’absolument nouveau dans l’histoire du monde. Son sourire , son verbe , son humour, sa modestie, sa volonté de réforme ont conquis un auditoire qui dépasse largement celui de ses sympathisants. Il a ce que les professionnels américains des relations publiques appellent le star power. Il parle beaucoup, il téléphone, tweete , écrit des lettres; bref il surprend. De l’avis de tous les commentateurs, un nouvel animal politique est en train de s’imposer sur la scène médiatique mondiale; il aurait tout compris de la globalisation et du pouvoir des médias. Toujours en perpétuel mouvement, il force l’admiration de tous les communicants, au premier rang desquels figurent ceux en charge de l’image de notre Président. Ce François là, on l’aura compris, ne siège pas à l’Elysée. Le sien, saint, est à Rome …
Dans mes notes, ceci piqué dans » Entre chien et loup » d’André Blanchard, le grand solitaire de Vesoul : » Ce serait beau, ce serait crâne aussi, un gouvernement qui abdiquerait l’hypocrisie, celle dont la cause, voire la nécessité, est de masquer l’impuissance à remédier à la crise économique. Ce gouvernement s’adresserait au pays, un beau matin, comme suit : – En désespoir de cause, nous miserons dorénavant sur le cancer, sur le sida, sur l’alcool au volant, sur les crimes et autres attentats terroristes, etc., afin de résorber le chômage : c’est la voie de la sagesse. Que la nature fasse son œuvre où l’homme fait faillite. » Et cette première remarque, plus légère, de Robert Mallet dans son » Apostilles ou l’inutile et le futile « ( édition originale tirée en 2500 exemplaires dont je possède le numéro 1336 trouvé chez mon soldeur habituel . Bonne pioche ! ) : » On peut toujours être plus grand qu’on est : il suffit comme la danseuse de faire des pointes » Qui me fait irrésistiblement penser à tant de ceux qui nous gouvernent . Sans m’épargner pour autant…