Ce matin, le fou rire m’a pris à la lecture d’un article de l’Indépendant, au titre pourtant anodin: « les gendarmes auront leur caserne à Montplaisir fin 2016 ». En photo, Didier Mouly, le maire de Narbonne, qui offre le terrain pour cette caserne, et des logements de fonction – il peut, et est en droit de le faire, et Jacques Bascou, le président du Grand Narbonne, qui garantit l’emprunt contracté par la société Alogéa, alors qu’en droit il ne pouvait le faire. Une garantie de plus de 10 millions d’euros qui m’a mis de fort bonne humeur pour la journée. Des logements de « pandores » financés par une caution au titre du logement social, qui est une compétence de l’Agglomération, fallait oser, tout de même… Comme si les gendarmes et leurs officiers appartenaient à la catégorie des attributaires de logements sociaux. Ce qu’ils ne sont pas, évidemment. Bref, et pour aller droit au but, cette garantie d’emprunt est fortement entachée d’illégalité; le seul argument du caractère spécialisé dans le logement social de la société Alogéa, anciennement Aude-Habitat, maître d’oeuvre de cette construction, à Montplaisir, ne tenant pas, en effet, si je puis dire, la route … Mais bon, comme l’État n’a plus un sou en caisse, le préfet et ses services ont gardé leurs sifflets à la main; et ce dérapage jurico-administratif n’a pas été « verbalisé » par une demande de retrait de cette délibération du Grand Narbonne, ou son annulation par le tribunal administratif. On retiendra donc, finalement, que nos gendarmes seront logés dans une caserne haut de gamme, si j’en crois sa présentation, grâce à une caution du Grand Narbonne au titre de sa politique en faveur du logement social… Ubuesque! Madame Pinel, notre ministre, elle qui vantait récemment, ici même, les bienfaits de la « mixité sociale » aurait sans doute goûté ce joli cas d’école…
J’ai récemment publié un billet d’humeur sur la scandaleuse augmentation des indemnités des élus départementaux du Tarn et Garonne. Une décision d’élus pour des élus que l’on peut constater dans de nombreux autres départements. De gauche ou de droite. Hier, encore, dans celui de l’Hérault, présidé par un socialiste, qui conserve de surcroît son mandat de député, cela fut fait aussi, avec les voix de tous les conseillers, tous! Je ne vais pas revenir sur ce que j’ai déjà dit du caractère indécent de ces décisions, sinon pour rajouter que pour des collectivités en charge du « social » en général et du RSA en particulier, lever l’impôt à des hauteurs jamais atteintes dans ce pays pour assurer, entre autres, le train de vie de nos élus, voilà qui est en effet proprement insupportable. Et allez donc expliquer à un salarié qui gagne le SMIC, qui se lève tous les matins tôt et rentre tous les soirs tard, qu’un élu départemental de base, dans mon département, par exemple, perçoit son équivalent majoré de 30% , alors qu’il ne pointe pas tous les jours de toutes les semaines au siège de son Assemblée pour y subir des « cadences infernales », que je sache… L’on me rétorquera, évidemment, que ces majorations indemnitaires ne sont qu’une goutte d’eau dans le budget départemental et qu’il ne faudrait pas en faire tout « un fromage ». Certes, mais il en est de même, toutes proportions gardées, pour l’Impôt sur les Grandes Fortunes dans l’ensemble du budget de l’État ou des « retraites chapeaux » des grands patrons du CAC 40 dans le Chiffre d’Affaires de leurs multinationales… Et que n’a-t-on entendu dans le débat public sur ces deux sujets! Pour finir par nous expliquer qu’il s’agissait bien de « décisions symboliques », et que la politique était justement la gestion « du symbolique » en question. Ce qui est vrai! Mais force est de constater que cette gestion là s’arrête aux frontières des intérêts de nos seuls élus. L’autogestion en pratique, en quelque sorte! 8% d’augmentation pour les conseillers de l’Hérault, plus ou moins 1% pour le Smic! Une proposition cependant, dans un silence politique total, a retenu mon attention; celle avancée par le Parti Communiste: indemnité alignées sur le SMIC et demi-indemnité pour les retraités ou les salariés qui ont d’autres revenus. Voilà qui, si elles étaient mises en pratique, à tout le moins mises en discussion, permettrait d’avoir, sur ces indemnités d’élus , toutes collectivités confondues, un débat bigrement intéressant. Mais « circulez donc », il n’y a rien à voir! En attendant, nous voilà condamnés à ce spectacle de gros et petits matous jamais satisfaits de leur pâtée…
Une armada de nauticards conduite par Robert Déjean a fini par couler une grande partie de la « flotte » emmenée par Jacques Heurley, le président sortant de la S.N.N (1). Un coup de Trafalgar orchestré par Didier Mouly qui ne supportait pas que ledit Jacques n’obéisse pas à ses orientations navales concernant le petit port de la Nautique – Une vraie petite perle en bord d’étang… Les chantiers validés par l’équipage de Jacques Heurley et le précédant maire, Jacques Bascou, n’étaient pas à son goût: trop ambitieux peut-être, trop commerciaux sans doute, contraires à l’esprit du lieu, si j’en crois les raisons des « anciens » embarqués dans cette décisive offensive maritime. Des anciens dont l’audace, à lire ce qu’en rapporte la presse locale, ne dépasserait pas celle qu’exige le pilotage gentiment pépère d’une « catalane » ou l’organisation d’une grillade-party. Le grand large n’est pas leur horizon, il n’est pas non plus, à première vue, celui de Didier Mouly qui, en « délégant » de la concession donnée à la SNN, a fixé son cap – essentiellement terrestre! D’abord, sécuriser le port en y installant des caméras de vidéo surveillance – encore trop d’individus à « la conduite morale » douteuse navigueraient alentour, fut-il précisé -, ensuite, piétonniser les bords de l’étang, ce qui , en soi, n’est pas une mauvaise idée – à condition de ne pas en faire un « front de mer » à baraques à frites. Un cahier des charges – je n’en connais cependant pas les détails – très loin donc des ambitions d’antan quand Jacques Heurley et son équipage ambitionnaient d’accrocher à la Nautique le pavillon haut de gamme d’un grand chef étoilé. Trop téméraire, Jacques Heurley n’a pas vu arriver le coup de houle qui a mis fin, la semaine dernière, à sa carrière et ses projets… Plus maître à bord, c’est peu de dire « qu’il l’a saumâtre » à la vue du paradoxal drapeau rouge qui , désormais, flotte sur la Nautique.
(1) La Société Nautique de Narbonnea été créée en 1907 par une poignée de négociants et de propriétaires viticoles en 1907.
L’atrocité des naufrages de migrants a fait réagir les médias, notamment sur le rôle des pays membres de l’Union européenne pour secourir les clandestins en mer. Mais qu’en est-il des passeurs responsables de ces atrocités ? Et surtout comment éviter ces drames atroces sinon en intervenant directement sur les lieux où s’organisent ces trafics? C’est à dire dans les ports libyens d’où partent ces cargaisons d’hommes, de femmes et d’enfants, dont beaucoup périssent en mer. Ce qui suppose que les États de l’Union Européenne y envoient leurs forces armées sous le contrôle et avec un mandat clair de l’ONU.
Picasso Pablo (dit), Ruiz Picasso Pablo (1881-1973). Paris, musée national Picasso – Paris. MP72. Partager :ImprimerE-mailTweetThreadsJ’aime ça :J’aime chargement… […]