C’est dans la tête que se  » gagnent  » les combats!

 

Davos, dans les Grisons Suisses ! Où 2500 délégués vont participer à la 41ème édition du Forum Economique mondial. Avec des délégations nourries venues de Chine, d’Inde ou d’Afrique du Sud. Signes d’un basculement géo-économique et géopolitique vers l’Est et le Sud. Au menu, un rapport énumérant « 37 risques globaux » pour la décennie ! Pressions démographiques, rareté des matières premières, surendettements publics, terrorisme etc. De quoi donner le vertige ! Le fondateur de ce forum en rajoutant dans la noirceur des temps à venir. Pour lui, «  les systèmes politiques et les institutions sont débordés par la complexité qu’ils doivent affronter ». Ce qui amène les français (33%) à considérer qu’il faut abandonner le système capitaliste. Un record, avec l’Italie ! A l’inverse des chinois, 3% seulement, officiellement communistes. On croit rêver ! Un fossé grandissant entre les opinions des pays émergeants et les vieux pays industrialisés. Mais que l’on retrouve aussi en Europe entre les pays du Nord (Allemagne, Pologne…) et ceux qui restent encalminés dans le chômage de masse et les déficits publics. Et qui ne présage rien de bon, pour nous français, dans la compétition acharnée que se livrent les entreprises et les Etats. Le résultat d’un matraquage d’un discours dominant qui depuis vingt ans consiste à accompagner les peurs, voire à les encourager. Oubliant que c’est dans la « tête » d’abord, que se gagnent ou se perdent les combats…

Irresponsables!

    images-1 

Résumons ! La dette souveraine des états européens a progressé dans des proportions que n’a jamais connues notre continent en dehors des périodes de guerre. Une dette que leurs épargnes ne permettent pas de financer. Ce sont les pauvres du monde, les paysans chinois, qui financent notre train de vie. Comment en sortir ? L’inflation : c’est la ruine des épargnants et des classes moyennes ; la guerre : impensable ; trouver un tiers pour la payer : il faudrait créer un Trésor européen et un seul ministère des finances, difficile à horizon électoral présidentiel. Restent la baisse des dépenses publiques et sociales, la hausse des impôts et la croissance. En réalité un cocktail des trois. Et le prochain Président (e) n’aura le choix qu’entre austérité ou moratoire sur la dette. En réalité, pas de choix du tout : l’austérité. La seule question qui demeure en débat est : qui va payer ? Le reste, c’est pour amuser la galerie et récolter des voix. Irresponsable !

Forces et faiblesses du Languedoc-Roussillon | Contre-Regard.com

header


On se contentera de reproduire ici, pour l’essentiel, l’article consacré à notre région par Anne Isabelle Six ( La Croix ). Il synthétise parfaitement une situation que nous avions établie avec Roger Brunet, à l’époque où il était le Directeur de la Maison de la Géographie, et avec qui j’avais lancé la réactualisation de l’Atlas Régional. Georges Roques était du « groupe » aussi. C’était il y a plus de 15 ans. Et depuis rien de changé…

Le travailleur chinois fait la paye du fonctionnaire français.

 

 

 

 

 

Que les 2,4 millions fonctionnaires d’Etat se rassurent, ils seront bien payés en décembre. Mais le gouvernement peine à trouver les fonds nécessaires. Et pour cause, les dépenses de l’Etat des deux derniers mois de l’année ne  sont pas couvertes par ses recettes propres. Mais, grâce au ciel et aux épargnants du golfe et de la Chine et des retraités américains, le bouclage financier sera quand même assuré. Un des effets de la mondialisation peu connu mais bien réel : Une partie des  2/12 ème de la rémunération annuelle de nos fonctionnaires (de nos dépenses de fonctionnement plutôt) dépend de l’épargne accumulée (certes de force) par les travailleurs chinois !…

 

Résumons la situation dans laquelle nous nous trouvons pour comprendre cet étrange phénomène !

 

Premièrement, la France n’a plus de « bijoux de famille » à vendre pour réduire massivement la dette publique. Ceux qui restent ne valent plus que 214,4 milliards d’euros. Et quand bien même l’Etat français vendrait la Joconde, le château de Versailles, l’Elysée et que sais je encore, il n’arriverait même pas à rembourser son stocks de dette.

 

Deuxièmement, en 2010,  la  charge d’intérêts de la dette devrait avoisiner les 3 % du PIB, soit environ 0,5 point de plus que la croissance en valeur (c’est-à-dire la progression annuelle du PIB augmentée de l’inflation). Autrement dit, ce sera la troisième année consécutive que la France ne générera pas assez de croissance pour simplement couvrir les intérêts de sa dette publique. Pour payer ces derniers, il faudra donc encore augmenter la dette publique !!!

 

Et enfin troisième point, la dépendance du Trésor français vis-à-vis des investisseurs étrangers. 70% des  OAT (Obligations Assimilables du Trésor) est détenue par des non-résidents (Chine, Pays du Golfe, USA…) Un niveau comparable à celui observé en Grèce et largement supérieur aux 50 % enregistrés en Allemagne, notamment.

 

Conséquences ? Notre dépendance à l’égard des agences de notation. Aujourd’hui, elles nous gratifient d’un triple A. Bien ! Et les taux demandés à la France sont bas : 4%. Mais combien de temps cela va-t-il durer ?  Question de confiance qui, demain, pourrait devenir une question de défiance si on suivait le raisonnement de ceux qui voudraient encore augmenter les dépenses publiques. Avec, à la clef, in petto, comme en Irlande, un doublement exigé des taux d’intérêts par nos non-résidents. Pas besoin de faire ici un dessin des effets en chaîne (baisse de l’investissement, donc moins de croissance, moins d’emplois, plus de déficit et plus de dette.)

 

C’est à l’aune de ces réalités toutes simples qu’il convient donc d’évaluer les propositions politiques des partis de gouvernement. Une manière toute simple aussi d’évaluer le taux de démagogie dans le discours politique quotidien. A vue de nez, il n’est pas très loin de 70%.

 

Les vieux préjugés sont moins funestes que les nouveaux!

 

Ce soir, je le disais à une amie, je n’avais pas le coeur ( ni l’esprit ) à l’écriture. Aussi me suis je plongé, un peu au hasard, comme d’habitude, dans la lecture du  » Jardin d’Epicure « . Le livre refermé, je note ces deux extraits.

 

 

 

Extraits du  » Jardin d’Epicure  » d’Anatole France

 

 

 

« Je suis persuadé que l’humanité a de tout temps la même somme de folie et de bêtise à dépenser. C’est un capital qui doit fructifier d’une manière ou d’une autre. La question est de savoir si, après tout, les insanités consacrées par le temps ne constituent pas le placement le plus sage qu’un homme puisse faire de sa bêtise. Loin de me réjouir quand je vois s’en aller quelque vieille erreur, je songe à l’erreur nouvelle qui viendra la remplacer, et je me demande avec inquiétude si elle ne sera pas plus incommode ou plus dangereuse que l’autre. A tout bien considérer, les vieux préjugés sont moins funestes que les nouveaux: le temps, en les usant, les a polis et rendus presque innocents. »

                                      .°.

« Quand on dit que la vie est bonne et quand on dit qu’elle est mauvaise, on dit une chose qui n’a point de sens. Il faut dire qu’elle est bonne et mauvaise à la fois, car c’est du mauvais. La vérité est que la vie est délicieuse, horrible, charmante, affreuse, douce, amère, et qu’elle est tout. Il en est d’elle comme de l’arlequin du bon Florian: l’un la voit rouge, l’autre la voit bleue, et tous les deux la voient comme elle est, puisqu’elle est rouge et bleue et de toutes les couleurs. Voilà de quoi nous mettre tous d’accord et réconcilier les philosophes qui se déchirent entre eux. Mais nous sommes ainsi faits que nous voulons forcer les autres à sentir et à penser comme nous et que nous ne permettons pas à notre voisin d’être gai quand nous sommes tristes. »