L’ardoise laissée par Sapin à Macron : 10 milliards à rembourser aux entreprises…

     

Monsieur Piketty se répand dans tous les médias pour dire à quel point la réforme de l’assiette de l’ISF est une « faute historique », quand le sieur Sapin exige, lui, que la liste des 100 bénéficiaires de cet impôt lui soit transmise. Les deux, complices, passant sous silence (comme une grande partie de la presse reprenant leur propos), un « manque à gagner » fiscal qui pourrait coûter 10 fois plus cher à l’État. Un trou de 10 milliards consécutif à la censure par le Conseil Constitutionnel de la taxe de 3 % sur les dividendes créée par François Hollande (elle avait déjà été retoquée en avril dernier par la Cour Européenne de Justice : un comble quand on sait que le ministre de l’époque était Pierre Moscovici, actuellement Commissaire Européen). Bref, le fisc devrait rembourser 10 milliards aux entreprises, alors que le gouvernement précédent (le dernier de F. Hollande) n’avait provisionné, pour ce faire et pour l’exercice 2018, que… 300 millions (33 fois moins !). Une « petite plaisanterie » qui risque de plomber les mesures prises pour ramener le déficit public à 2,6% du PIB (0,1 point de déficit représente 2,3 milliards d’euros). Sauf à inventer une nouvelle taxe (ce qui la foutrait mal pour un gouvernement pro-investisseurs) ou obtenir des entreprises  qu’elles renoncent à demander le remboursement des sommes indûment prélevées (compter sur leur sens civique, en quelque sorte !) Évidemment, cette sorte de coup fourré aux effets catastrophiques pour les finances publiques, n’intéresse personne (ou presque). Pas de buzz ! Trop abscons, compliqué ! (Ça me rappelle le constat fait à la direction d’une grande collectivité : les dossiers à plusieurs millions passent en général comme une lettre à la poste ; à l’inverse, une subvention de 10 000 euro pour un organisme de formation fait l’objet d’interminables débats, souvent vifs…) Gageons que ce cadeau indirect du camp du Bien aux entreprises restera confidentiel. Il n’est pas « spectaculaire » et sa rentabilité médiatique est nulle, en effet…

Stade, Salle multimodale, MuReNa, Parc des Expos etc. Quelle coordination dans ces programmes ?

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Vendredi, le RCNM reçoit Angoulême. L’occasion (indirecte) de revenir sur les moeurs et pratiques institutionnelles de la « classe » politique locale.  Mais avant d’en venir aux conclusions que je tire de cette préliminaire constatation, il est bon de faire un petit point sur ce que tout le monde ne sait peut-être pas, à savoir que le Stade du Parc des Sports, outre le fait qu’il ne répond pas aux normes du label établi par la Ligue Nationale de Rugby (ce qui prive le RCNM d’une subvention annuelle de 200 000 €), ne dispose ni d’une tribune officielle, ni de loges (si j’en crois les spécialistes de la question)  du niveau de celui exigé par de grands sponsors, notamment. Pour faire court, il faudrait investir environ, au minimum, 5 millions € pour faire de cet actif appartenant à la Ville un outil adapté aux conditions modernes d’exercice d’un sport devenu professionnel et drainant un public de fidèles supporters (sauf à faire du RCNM, un objet d’étude pour quelque « érudit » local, évidemment.)

Delga et Moudenc, avec leurs LGV, nous mènent en bateau.

 

Facebook/Delga

 

Jean-Luc Moudenc et Carole Delga le confirment : il propose à l’État de rétablir l’écotaxe pour financer les LGV Montpellier-Perpignan et Bordeaux-Toulouse (entre 15 et 20 milliards €) . Une écotaxe de sinistre mémoire, puisque aussitôt mise en place par François Hollande et son gouvernement, elle a suscité de véritables révoltes dans tout le pays au point d’être définitive abandonnée en 2013. Avec au passage une facture pour l’État de 10 milliards € ! Croyant jouer au plus fin, madame Delga précise donc que cette taxe concernerait : « le transport routier en transit européen seulement. ». Ce qui, juridiquement, est impossible, cette pseudo proposition se heurtant à un principe fondamental du droit européen : la libre circulation des biens et des personnes (seule une taxe visant l’ensemble des poids lourds – français et étrangers – serait en effet envisageable.) Qui donc peut croire, dans ces conditions et sérieusement, que le gouvernement soit prêt à relancer cette mesure et les jacqueries qui s’ensuivraient ? Personne ! Tirons une conclusion toute simple de ce coup de « com » : Moudenc et Delga, avec leurs LGV, nous mènent en bateau.

Monsieur Baylet (et son groupe de presse) prend le train médiatique et politique des LGV, et déraille …

   
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Photo de Rémi Benoit trouvée sur le mur Facebook de Stéphane Thépot

     

Cette photo se suffit (presque !) à elle-même. Monsieur Baylet, ce spécialiste des allers-retours entre palais de la République et son siège social du groupe La Dépêche, ne se contente plus d’affirmer qu’il est « la voix des média » (au singulier !) – ce que nous savons pour vivre au quotidien (façon de parler) son contrôle monopolistique de la presse régionale –, mais le voilà qui trompette, à coups de sondages « bidons », de futiles publications et de pétitions citoyennes (sans rire !), sur ses propres titres (et sur ses sites en ligne), afin d’obtenir de l’État qu’il revienne sur sa décision de geler la construction de nouvelles LGV (Bordeaux-Toulouse et Montpellier-Perpignan).

Narbonne : vers un élagage de sa jungle publicitaire !

© michel santo

Dans un billet récent :  j’écrivais ceci  sur le thème plus général du « massacre des centres villes » : « les centres de nos villes (j’habite l’un d’entre eux) se meurent… les paysages de leurs abords sont durablement défigurés (à moins d’apprécier les paysages type panneau publicitaire-boite en carton géante qu’offre la périphérie de la plupart des villes françaises. La mienne en offre un exemple particulièrement édifiant ; j’y constate aussi l’envahissement progressif du centre historique par cette lèpre publicitaire – de petits panneaux installés aux passages piétons , arrêts de bus, et carrefours, notamment)…. ».

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