Non Monsieur Bourquin, la région n’est pas dans votre patrimoine !

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Selon Bourquin, Malvy « veut le magot » ! Venant d’un président de Région condamné pour délit de favoritisme, la saillie ne manque pas de sel . Elle en dit beaucoup aussi sur le rapport qu’entretient ce monsieur avec l’institution qu’il préside. Une cagnotte, une cassette, un bas de laine, un trésor dont il n’entend pas être dépossédé.

Fallait-il implorer la clémence d’Obama pour sauver le « bon soldat » BNP-Paribas ?

  affaire-bnp-paribas-hollande-ecrit-a-obama-web-0203541973991               Il y a deux ans à peine, au Bourget, François Hollande voulait faire rendre gorge à la  » Finance « , au pouvoir de l’argent ! Et ce 6 juin, il implorait la clémence  auprès de Barack Obama pour BNP-Paribas . Comme si le président américain pouvait arbitrer une décision de justice qui menace d’une amende record cette banque française coupable d’avoir gravement détourné les lois de son pays .

Les Chambres de Commerce et d’Industrie (CCI) la diète ou la fin !

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Dans un précédent billet, j’avais, à la suite de Gérard Borras – ancien Président de la CCI de Montpellier – analysé la place de ces organismes consulaires dans le dispositif régional et montré que leur organisation, leur fonctionnement, leurs ressources … bref ! leur existence et leur utilité même , si leurs responsables ne se mettaient pas radicalement en question, seraient un jour clairement posées…

Eh bien, nous y voilà ! Elles ont été l’objet d’une mission conjointe de l’Inspection générale des finances (IGF), des affaires sociales (Igas) et du Conseil général de l’économie (CGEIET).

Selon les auteurs du rapport les concernant, il leur est fait le reproche ( euphémisme ! ) d’être mal gérées, d’intervenir « dans des champs où agissent parfois de multiples acteurs », de disposer encore d’un réseau « très atomisé » et, surtout, de bénéficier d’une « situation financière confortable ».

De 2002 à 2012, le produit de la taxe affectée aux CCI (taxe pour frais de chambre) aurait bondi de 19 % en euros constants. « Depuis 2002, l’Etat a affecté au réseau des CCI un financement qui excédait ses besoins, ce qui a permis l’accumulation de réserves financières très conséquentes. » , est-il précisé par leurs auteurs qui évaluent le « trop versé » aux CCI entre 132 millions et 206 millions en moyenne par an.

Parmi les recommandations exposées, le rapport prône aussi une refonte du réseau avec l’objectif de ramener le nombre de CCI de 145 aujourd’hui à… une par région d’ici à 2017 ! ; et de «mieux encadrer» les rémunérations des cadres dirigeants.

Sur ce dernier point , une anecdote . Le préfet de Région de l’époque et le président de la Région décidèrent, dans des circonstances un peu particulières,  de me confier la restructuration du Centre Régional de Transfusion Sanguine de Montpellier en pleine déconfiture suite à « l’affaire dite du sang contaminé » ( 350 millions de CA et 350 salariés ). Le premier me convoque dans son bureau et , au cours de notre conversation, me dit  « vous vous rendez compte monsieur Santo, son Directeur Général bénéficie d’un salaire de 30% supérieur au mien … comme celui de la CCI de Montpellier ! »

Un détail certes, mais un détail révélateur de pratiques où la prétendue bonne gestion entrepeunariale de représentants d’entreprises en région peut masquer en réalité la jouissance de confortables rentes financières.

Plutôt que de donner tous les jours des leçons de vertus aux « politiques », nos présidents de CCI feraient mieux de les appliquer à eux mêmes …

 

La fin programmée des chambres consulaires , en Languedoc-Roussillon et ailleurs !

 The sun sets on the coast at Gruissan, Narbonne, France

Très bon article de Gerard Borras !  Pas de complaisance dans ce jugement, pour ceux qui pourraient croire  aux liens qui nous unissent de l’époque où il présidait l’Union patronale de 34, ou , un peu plus tard, la CCI de Montpellier, quand j’assumais mes fonctions de DGA à la Région Languedoc-Roussillon … Non, son diagnostic est imparable ! Déjà, en 1990 , la division du monde des entreprises en trois filières institutionnelles différentes : Chambres des Métiers, CCI et professions libérales , et leur dispersion en de multiples chapelles administratives départementales étaient relevées ! Qui m’entendait alors quand je proposais une seule structure départementale, avec des aides à l’appui … Personne ! Comment pouvait-on justifier alors des services aux entreprises gérés de manière aussi cloisonnés, quand ils ne l’étaient pas dans la concurrence institutionnelle la plus absurde ?

À présent, la situation est encore plus inconfortable avec le développement des régions, des communautés d’agglomération et des futures métropoles. Aux compétences économiques étendues, et avec des moyens financiers que ces organismes n’auront jamais, ces collectivités territoriales et intercommunalités, ont déjà  » avalés  » une part  considérable du champ couvert par ces institutions patronales ; et leur potentiel d’expansion est considérable . Un phénomène renforcé par la fin du monopole administratif et technique qui leur était de fait accordé dans la gestion des ports, aéroports et zones d’activités économiques. Le droit de la concurrence communautaire est en effet passé par là !

Devant ces réalités, la seule issue, pour elles, et leur seule utilité , serait de revenir  à leur vocation d’origine d’instances de représentation et de consultation … Seulement ! Et ce serait déjà beaucoup … Mais à la condition toutefois qu’elles se bougent, et vite !

On ne peut pas , en effet , au plan national, faire le procès aux politiques de ne rien faire pour diminuer le coût de notre système institutionnel et politique, et constater que les socio professionnels, au niveau départemental et régional, ne font rien pour rendre plus cohérent et plus efficient les structures qu’ils  » gouvernent  » … 

De quoi s’interroger sur la capacité réelle de ces chefs d’entreprises  à gérer des institutions consulaires selon les mêmes critères de gestion en vigueur dans leurs entreprises. Ou peut-être malheureusement constater que le vertige de petits pouvoirs locaux annihilerait chez ceux qui les occupent tout esprit …d’entreprise . En ce cas, qu’ils ne s’étonnent pas si un jour la redistribution des pouvoirs entre eux, l’Etat et les communautés d’agglomération se fait sans eux ! Elle a déjà bien commencé, et elle va s’accélérer …

Article de Gérard Borras dans la #gazette de Montpellier !

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