Le professeur et la burqua.




Dominique Rousseau est professeur des Universités. Il enseigne le droit. Il parle sur France Culture et ses « réflexions » sont régulièrement publiées par Libération et le Monde. Le dimanche, il dispose de trois colonnes dans le Midi Libre qui ne l’est pas trop, où il bâcle des chroniques (dans la dernière, cette perle parmi d’autres : « l’Etat veut une loi… ». L’Etat en lieu et place du gouvernement ou de députés de l’Assemblée !!!) qu’il termine régulièrement en « appelant » à la révolte du peuple. Pas dans la dernière de ce jour, où il nous assène à propos du port de la burqua : « Rajouter une loi serait aussi ridicule qu’interdire la mort par une loi. »  (Midi Libre du 24/01/10, page 8) Ainsi, pour notre expert, cette prison vestimentaire serait du même ordre qu’un phénomène naturel et irréversible. Une fatalité. C’est fort ! Ça sonne ! Et c’est c… Rappelons lui, quand même, à notre éminence professorale, que Badinter, lui, a osé l’interdire, la mort, quand elle était donnée au nom de la justice. Et que je ne vois pas pourquoi on s’interdirait le droit de légiférer contre ceux et celles qui ont décidé de « tuer symboliquement » un certains nombre de valeurs propres à notre démocratie. La loi n’est pas en effet qu’une norme technique, elle a aussi et surtout une portée culturelle et symbolique. Qu’il faut avoir le courage et la lucidité d’utiliser quand les adversaires de la République ont décidé de l’attaquer sur ce terrain là.

Le cumul indigne de Proglio.




« 
Le ministre du Budget Eric Woerth a justifié mercredi la double rémunération d’Henri Proglio
qui a une « double responsabilité » en tant que Pdg d’EDF et président du Conseil d’administration de Veolia, tout en déclarant comprendre la polémique sur ce sujet. », nous dit l’ A.F.P. Eh bien moi, je ne comprend pas cette double rémunération et trouve justifié qu’on s’en indigne. Comment en effet défendre l’idée que l’on puisse diriger deux ensembles industriels de cette importance pour expliquer cette double « rémunération »? Non, cela n’est pas sérieux et démontre, encore une fois, que nos dirigeants ne se rendent pas compte, dans une société ouverte comme la nôtre, de l’importance d’actes et de pratiques aux effets « symboliques » désastreux. Et qui minent et « désespèrent » la communauté nationale. Dans nos sociétés en crise, il appartient à nos « élites » , aussi et surtout, de donner l’exemple par le respect d’un certain nombre de valeurs éthiques constitutives de notre vivre-ensemble. Au risque de légitimer tous ceux qui s’en réclament pour contester le principe même d’une république démocratique fondée sur « l’économie de marché ».

Le Triangle d’Oc désormais légitimé.

Nous ne ferons pas de commentaires particuliers sur l’attribution par l’Europe d’une subvention de 5 millions d’euros aux deux agglomérations de Narbonne et de Béziers à la condition de mettre en œuvre un projet urbain intégré, d’élaborer une stratégie commune et de construire un dispositif de gouvernance et de pilotage à l’échelle du territoire concerné. Rappelons seulement que ce territoire, cette stratégie et ce dispositif de gouvernance expérimental et modeste existaient depuis 1999. Que, pendant la campagne des régionales qui a précédé l’accession de Georges Frêche au pouvoir, son futur vice président, Eric Andrieu, déclarait que ce territoire (le Triangle d’Oc) n’était pas «  pertinent ». Qu’en cours de mandat, il le redevenait sur le fondement d’analyses et de textes que j’avais en son temps produits, pour gagner un angle et devenir un « carré régional stratégique » ! Que cela prouve, encore une fois, qu’il y a des réalités que le « politique » ne peut ignorer au prétexte qu’elles auraient été diagnostiqué et prises en compte par le « parti d’en face », et qu’il n’y a rien d’offensant pour l’intelligence à l’admettre. Que les présidents de Région et de Communautés d’agglomérations passent au gré des alternances, mais que le fond des stratégies et des programmes établis avec leurs équipes techniques restent. Et que, de cet « écart » entre le « dit » et le « fait », résulte une opinion « citoyenne » qui ne fait plus confiance (près de 65% selon les derniers sondages) à la gauche comme à la droite pour résoudre les problèmes auxquels se trouve confronté notre pays. Cela dit, revenons à nos affaires régionales et réjouissons nous de cette reconnaissance tardive (et désormais bien établie dans les cerveaux politiques rouges et bleus) de ce Triangle d’Oc pour lequel j’ai, un temps, pas mal œuvré…

Le crime de Dati!


Afficher l'image en taille réelleSur les méthodes de voyous utilisées par des journalistes qui ne se prennent plus seulement pour des flics de la pensée mais qui n’hésitent plus dans leur course à la notoriété et au buzz à faire gicler le « sang », je recommande la lecture du papier d’E.Lévy dans Causeur.fr. Et ceci pour aller voir le reste : »Examinons le crime de Rachida. Elle est au boulot, elle s’ennuie et elle téléphone à une copine, activité pratiquée par la France entière et en particulier par sa moitié féminine. Et elle lui dit qu’elle est là pour se montrer et parce qu’elle doit pointer sous peine de ne pas être payée. Et tout le monde lui tombe dessus à commencer par ses collègues qui montent sur leur petits poneys en brandissant le respect dû à l’institution et aux peuples qu’elle est censée représenter – à la notable exception de Jean-Luc Mélenchon qui a pris sa défense avec panache. Il y a dans cette vertu civique une bonne dose d’hypocrisie. Dati s’emmerde à Strasbourg et à mon avis, elle n’est pas la seule. Et pour tout vous dire, certains de ses collègues m’ont déjà dit des horreurs bien plus grandes. De plus, beaucoup sont là exactement pour les mêmes raisons qu’elles : les indemnités et l’espoir de se montrer. Le jour où on supprimera la règle qui impose de voter personnellement pour être enregistré comme présent et être indemnisée, on verra si les professeurs de vertu publique sont aussi assidus.« 

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