Je pousse la porte de son salon et la trouve comme d’habitude devant son écran à regarder un documentaire animalier sur la 5. Quelques instants plus tard, « C à dire » et son invité : le directeur des opérations d’une ONG. Des chiffres, des commentaires, des images sur la situation en Somalie. 750 000 personnes menacées de mort. Guerre civile, famine, épidémies. Le tout dans un format de 5 minutes ! Immédiatement suivi par l’annonce de « C dans l’air » sur « Les niches de l’UMP » et ses Raffaninades pendant plus d’une demi-heure. Michel ! quand même ! Oui Maman ! C’était son jour anniversaire. Et devant nous une caricature du monde réel…
Voici un billet qui m’évitera de trop me torturer l’esprit. Et plutôt que de mal dire en peu de mots sur ce sujet tant de fois rebattu, lisons donc ceci:
« En définitive, le bruit médiatique devient inversement proportionnel au contenu factuel qu’on nous propose. On me dit que la finance s’est déconnectée de l’économie ? Je crois pour ma part que les médias se sont déconnectés de l’information. Ils fonctionnent en roue libre, alimentant leur propre folie, dans une dérive tout à fait comparable à celle de nos chers financiers. Vous n’en avez pas marre de cet immense bavardage ? Même ma propre opinion sur les choses finit par m’écoeurer. J’ai soif d’information factuelle, de longs reportages, bref de journalisme au sens noble du terme. J’en ai assez de remplir les vides en subodorant, glosant, discutant jusqu’à l’épuisement. »
Je rentre de Vichy et les « nouvelles » ne font état que du retour de DSK. Il paraît qu’il « doit des explications aux français ». Ce sont ses « communicants » qui le disent. Après sa « condamnation » médiatique, les voilà donc engagés pour écrire sa « rédemption » publique. L’emprise déjà se met en place et l’envie me prend de repartir rêvasser dans ce merveilleux parc Napoléon III que je viens de quitter. Il était 13 heures aujourd’hui, un couple d’écureuil s’y amusait au pied d’un séquoia planté au milieu d’un superbe tapis vert.Seuls, dans une quiétude au léger parfum de violette déposé là par une dame à l’élégance surannée, que je n’ai pas quittée des yeux jusqu’à ce qu’elle se perde dans l’ombre d’une allée de terre rose...Un autre temps qui donne la mesure de la vulgarité du nôtre.
Une salle d’attente : celle de mon médecin ! Ses murs gris et sa table basse recouverte de magazines défraîchis. L’ambiance y est un peu lourde, inquiète. Entrent deux personnes accompagnées d’un enfant. Elles s’assoient, le petit garçon entre elles. Pressé, il plonge sa main dans un sac en plastique, en sort un livre et le tend à son « papy ». Puis un autre qu’il offre à sa « mamie », tout sourire. Cela fait, il se cale bien droit sur sa chaise, inspecte une dernière fois le fond de son sac, et en tire un jeu vidéo. Trois personnes me font face, plongées dans des « imaginaires » discordants. Deux mondes aussi qui s’éloignent rapidement l’un de l’autre…
Sénateurs et députés cumulant des mandats vont pouvoir continuer à distribuer une partie de leurs revenus parlementaires aux élus de leur choix. La majorité sénatoriale a supprimé, lundi 11 juillet, un amendement passé quelques jours plus tôt à l’Assemblée par le député René Dosière, qui obligeait les élus qui dépassaient le plafond légal d’indemnités perçues au titre de leurs différents mandats à reverser le surplus à leur collectivité. Et ce après que le Sénat a décidé d’attribuer une prime de 3 531,61 euros aux sénateurs, somme correspondant, selon un document de la questure, « à un rattrapage exceptionnel sur un complément d’indemnité représentative de frais de mandat (IRFM) versé en une seule fois fin juin ».
L’explication de Gérard Larcher, président UMP du Sénat :« . « La démocratie, ça a aussi un prix ! Il faut que des parlementaires soient indemnisés ». Ben voyons ! A ce niveau d’aveuglement on se demande si, au-delà d’un certain seuil de cumuls et d’indemnités on accorde encore du prix à la décence la plus élémentaire. Qu’on en finisse donc avec cette exception politique française du cumul des mandats ! Qui, pour l’heure, hélas !, ne figure dans aucune des propositions présidentielles des très nombreux candidats potentiels. Le signe manifeste d’une caste qui ne craint plus quelque « nuit du 4 août ». Jusqu’à quand ?