Le boeuf sur la langue…

 

 

 

La langue est un organe mou situé à l’intérieur de la bouche. Elle peut être chargée, blanche, bien affilée. Mais aussi râpeuse, braisée, fumée ou extensible. Il arrive parfois, selon son humeur ou celle de son interlocuteur, qu’on l’avale, la perde, l’altère ou la déconstruise. Qu’elle s’éteigne, se déconstruise, disparaisse. Ou se transforme. Pour n’être plus des hommes, mais de vipère, de sorcière, de serpent, de mouton ou de porc. Mauvaise ou méchante, qu’on la tourne, la coupe, la morde, la tire, rien ni personne ne saurait la retenir. Il fut un temps, hélas perdu, à Rome, dans l’Antiquité, où on achetait le silence des délateurs, des indicateurs en tout genre, en les payant à l’aide de pièces d’or frappées à l’effigie d’un bœuf, qui, moralement, pesait assez lourd sur leur langue pour les rendre muets. Quel silence et quelle paix si tous nos professionnels de la langue pouvaient avoir un bœuf sur la leur…

 

PS : Recette de la langue de bœuf à l’aïoli :

Laisser tremper la langue une nuit dans un grand volume d’eau froide. Verser 2 l d’eau dans une cocotte. Ajouter le verre de vinaigre, bouquet garni, sel, carottes, oignons coupés en rondelles. Porter à ébullition et laisser cuire 1 h à feu doux. Laisser refroidir. Egoutter la langue et la plonger dans une grande casserole d’eau à ébullition. Laisser cuire 10 mn, égoutter et retirer la peau.

 Remettre la langue pelée dans le court-bouillon et porter à ébullition, couvrir et laisser cuire (3 h) à feu doux. Aïoli : mélanger dans un bol l’ail écrasé et le jaune d’œuf, puis verser l’huile peu à peu. Saler et poivrer. Egoutter la langue, la couper en cubes et la servir tiède avec l’aïoli.

 

Le syndrome de l’Elysée.

 

 

 

 

En 1965, presque personne n’a voulu se présenter à l’élection présidentielle. Ni Mendés France, ni Pinay. C’était il est vrai la première. Aujourd’hui, c’est plutôt la bousculade. A gauche, DSK hésite, Royal dit ne pas être candidate en l’état , Fabius encore moins , Valls piaffe d’impatience, Collomb pointe son nez, Martine avance masquée et Hollande s’est déclaré. Quant à Mélenchon, Joly et d’autres encore, ils font tout, ou semblant, pour en être.

Les généralistes sont des spécialistes!

 

 

Depuis 2004, les généralistes ont un diplôme de spécialité. Ce sont donc des spécialistes et, comme tels, ils ont droit aux mêmes honoraires que les autres spécialistes. Spécialistes qui, cela va de soi  pour les généralistes mais assurément pas pour les spécialistes, ont les mêmes honoraires que les autres généralistes. Bref ! entre nos généralistes spécialisés en médecine générale et nos spécialistes spécialisés dans une discipline médicale nous sommes priés de ne plus faire de distinguo. Et d’aller consulter le psychiatre du coin de la rue pour stopper une diarrhée chronique et le toubib du quartier pour éradiquer des convulsions névrotiques. On sait que le français est fier de sa langue, qui, soit dit en passant, n’est même plus parlée dans son hexagone, et qu’il tient celle des autres pour barbare. Une fierté qui tenait à la précision et à la subtilité de notre idiome national devenu depuis, hélas, dans des métiers où la vie d’autrui dépend pourtant de l’exactitude de leur vocabulaire, un affreux baragouin. Un de ces jargons pédantesques universellement répandus sur notre planète, et qui, comme le berlingot de Carpentras, est devenu depuis une de nos spécialités..

On vit dans un monde de fou!

 

 

 

 

 

« Les salariés des Courriers d’Ile-de-France (CIF), réunis au dépôt de Tremblay-en-France au lendemain des caillassages ayant visé trois de leurs bus dans la nuit, ne reprendront pas le travail sans « plan de sécurisation complet », ont-ils fait savoir aujourd’hui. » Et durable, précise Wajid Ben Abdelmalek,  leur délégué du personnel. Ajoutant ainsi, et avec beaucoup d’à propos politique, une touche de vert dans un contexte qui aurait pu virer au rouge. Un vert qui n’a pas la tonalité champêtre et bucolique de nos bobos parisiens puisque, selon le même, la police ne peut rien dans ce genre de situation où ceux qui ont agi étaient cachés à la manière de snipers. Une situation donc tragiquement inextricable pour notre délégué. Ce qui m’amène à suggérer à notre ministre Hortefeux d’envoyer dans cette petite ville gauloise de Tremblay (il y a de ces coïncidences quand même !), un régiment de casques bleus. Un dernier recours pour éviter, peut-être, que cet « incendie » ne gagne tout le département et ne fasse sombrer ses habitants dans une noire déprime. On vit dans un monde de fou !

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