« Brice Hortefeux a oublié qu’un ministre doit représenter à chaque instant les valeurs de la République. Et mesurer dans chaque mot ce qu’il peut contenir d’irrespect, de violence et d’humiliation. » nous ditEric Fottorino, en conclusion de son éditorial du 11 septembre. Un texte respectueux et équilibré. Et qui, par sa modération même, frappe fort les esprits précisément là où ça fait mal. Là où les élus, les ministres passés et présents de tout bord, ne veulent pas être jugés ; dans ce domaine où rien ne s’inaugure à coups de ciseaux et sous les flashes des caméras ; ne se « liste » dans les bilans présentés en fin de mission ou de mandat ; ne se négocie lors d’une passation de pouvoir ou la constitution d’une coalition électorale. Dans ce domaine invisible de toute pratique politique et pourtant nécessaire à la santé civique d’une nation que tous les « machiavels » peuplant nos institutions démocratiques refusent de prendre en considération. Cet espace symbolique où se structurent, à travers des valeurs, les actes et les comportements d’une citoyenneté éclairée. Un espace que l’on définira, pour aller vite et à l’essentiel, comme celui d’une « certaine éthique républicaine », et qui, par ce genre de petite phrase concédée à la foule militante est revenue en boomerang sur le visage de Brice Hortefeux. Comme une énorme baffe dont l’empreinte n’est pas prête de s’effacer. Une énorme baffe qui ne saurait cependant faire oublier, dans le même registre, le livre-pavé envoyé sur la façade du PS qui, désormais, lui, ne peut plus dissimuler que sa « démocratie interne », à l’inverse des principes éthiques qu’il affiche, a servi jusqu’ici de couverture à des pratiques frauduleuses et claniques. Un retour du refoulé dont les traces marqueront durablement son visage jusqu’à ce qu’il soit mis fin, enfin et le plus tôt possible, à ce double jeu éthique. Car, comme Fottorino aurait pu l’écrire, un parti et ses dirigeantsdevraient représenter à chaque instant, dans leur dire et leur faire, les valeurs de la République…
Hegel prétendait que la lecture des gazettes était la prière matinale de l’homme moderne. Que dirait-il, aujourd’hui, notre précieux prieur philosophe.
Selon les textes en vigueur l’ouverture générale de la chasse tombe ce dimanche 13 septembre. Il n’aura cependant échappé à personne qu’elle a commencé depuis belle lurette dans le champ politique et que la liste des espèces chassables est largement ouverte. L’éléphant n’est plus considéré comme une espèce protégée de même que la caille, la tourterelle (turque et des bois), la bécasse, le lapin, le sanglier ou le cerf. Quant à la hase (femelle du lièvre) il ne serait défendu de lui tirer dessus que dans les seuls cantons de Lille. De l’avis des spécialistes, les cheptels de gibiers semblent, selon les espèces, assez conséquents cette année, et il est à peu près certain d’envisager une ouverture officielle réussie. La seule inconnue sera la couleur du temps. Pour faciliter le travail des chiens, une bonne pluie de rumeurs et de petites phrases dans les médias, la veille, serait la bienvenue.Feu!
Samedi dernier, je signalais,sur Facebook, un commentaire de Véronique Maurus, la médiatrice du journal «le Monde», qui soulignait le ras le bol d’une partie de son lectorat, pourtant modéré, quant au » politiquement correct sociétal » longtemps assumé de ce quotidien. Ce qui m’amenait à m’interroger sur un éventuel changement de ligne éditoriale, voire une amorce d’autocritique, de ce « grand journal du soir ». Et voilà que je lis ceci dans les pages de son concurrent direct «Libération» : »Les autorités ont appelé au calme et mis en garde contre le « risque communautariste » lundi au Pontet, au lendemain d’une rixe en pleine rue entre des jeunes d’origine turque et marocaine qui a fait un mort et quatre blessés. » Des jeunesd’origine… ! qui, sous la plume d’un journaliste du «Figaro», par exemple, aurait valu à ce dernier, il y a quelques mois encore dans les colonnes du journal de Laurent Joffrin, le doux qualificatif de « raciste honteux ». Serait ce le signe que « le risque communautariste » est enfin pris au sérieux et qu’à le masquer sous couvert d’euphémisme du style « jeunes de banlieues ou de villages » on finissait par l’entretenir ? J’ose le croire pour, enfin, oser l’exposer et en analyser les sources et toutes ses conséquences…
Mercredi soir,18 heures 30 environ, assis à la terrasse d’un café place de l’hôtel de ville, à deux pas de chez moi, j’assiste à une scène surréaliste. Un colosse et son ami portant tous les deux les attributs du « SDF » estival. Pas de chiens en laisse cependant, mais, pour chacun, une canette de bière à la main. Le premier, pris d’une pulsion irrésistible, sort ostensiblement un « pétard », éloigne brutalement de son site deux jeunes gens qui voulaient s’asseoir sur un banc de pierre pour y manger un sandwich, tandis que le second prend le temps de se coller gaillardement un portable à l’oreille ( La modernité au coeur de la marginalité et de sa misère physique et morale! ). A quelques mètres d’eux, au milieu de nombreux promeneurs, deux policiers municipaux dans une discussion animée avec le propriétaire d’une pizzéria: » l’ Ago.a « , se marrent. Quelques instants auparavant, ils venaient d’houspiller nos mangeurs de sandwichs qui se tenaient assis trop près des vestiges de l’antique voie domitienne… C’était mercredi soir, 18 heures 30 environ, j’étais assis à la terrasse d’un café place de l’hôtel de ville, et il ne s’est rien passé. Seulement un petit acte de barbarie, au sein d’une petite société indifférente goûtant les derniers instants d’une chaude et lourde journée d’août. Ce soir là, j’ai espéré l’orage que tout le monde attendait. En vain !