Mercredi soir,18 heures 30 environ, assis à la terrasse d’un café place de l’hôtel de ville, à deux pas de chez moi, j’assiste à une scène surréaliste. Un colosse et son ami portant tous les deux les attributs du « SDF » estival. Pas de chiens en laisse cependant, mais, pour chacun, une canette de bière à la main. Le premier, pris d’une pulsion irrésistible, sort ostensiblement un « pétard », éloigne brutalement de son site deux jeunes gens qui voulaient s’asseoir sur un banc de pierre pour y manger un sandwich, tandis que le second prend le temps de se coller gaillardement un portable à l’oreille ( La modernité au coeur de la marginalité et de sa misère physique et morale! ). A quelques mètres d’eux, au milieu de nombreux promeneurs, deux policiers municipaux dans une discussion animée avec le propriétaire d’une pizzéria: » l’ Ago.a « , se marrent. Quelques instants auparavant, ils venaient d’houspiller nos mangeurs de sandwichs qui se tenaient assis trop près des vestiges de l’antique voie domitienne… C’était mercredi soir, 18 heures 30 environ, j’étais assis à la terrasse d’un café place de l’hôtel de ville, et il ne s’est rien passé. Seulement un petit acte de barbarie, au sein d’une petite société indifférente goûtant les derniers instants d’une chaude et lourde journée d’août. Ce soir là, j’ai espéré l’orage que tout le monde attendait. En vain !
Dans un de mes billets précédents, je rappelais la figurede Miguel Torgapour exprimer cette conviction que l’universel de l’humanité pouvait se penser dans l’observation des mœurs en usage dans son village ou sa cité. Où qu’ils se trouvent. Dans la pauvre et secrète province de Trás-os-Montes, dans le dur et sec massif des Corbières ou la capricieuse et molle plaine narbonnaise. Ainsi de l’universelle mauvaise foi qui, dans la bouche des politiques, s’expose sans pudeur dans toutes les langues, avec un identique pathos. Comme à Narbonne, précisément, où son député-maire-président d’agglomération… adversaire déclaré du cumul de mandats mais partisan décidé de n’en manquer aucun, se lançaitlundi dernierdans un plaidoyer sur l’art de l’anticipation alors même que dans l’opposition il pratiquait celui de la conservation. A l’instar de celle obstinée et systématique concernant l’entrée de Port la Nouvelle dans l’agglomération de Narbonne aujourd’hui présentée comme la marque de son ambition visionnaire. Des exemples de ce genre, un lecteur choletais ou polynésien pourrait m’en fournir « à la pelle ». A la condition toutefois d’échapper à cette maladie chronique de nos sociétés du « zapping » qu’est l’amnésie politique. Cette forme d’oubli de soi et du monde entretenu à loisir par tous les spécialistes de l’enfumage médiatique. Et qui requiert, pour s’en protéger et la dénoncer, la plus grande attention. Celle qu’on accorde à la recherche de la vérité. Quel qu’en soit le prix. Même au risque de se tromper…
Il est ( l’heure est imprécise, 5 heures peut-être ), Narbonne (ou Paris, peu importe ) s’éveille, s’éveille.Les journaux sont imprimés.Les ouvriers sont déprimés.Les gens se lèvent, ils sont brimés…Il est… ( 5 heures disions nous ), » la give rauche » ( le nom du bar est discutable ) s’éveille, s’éveille.Les journaux sont commentés. Les lecteurs sont déprimés. Les gens se lèvent, ils sont blindés. Il est ( je ne sais plus…), la rue s’éveille, s’éveille. Les feuilles mortes sont ramassées. Les éboueurs sont consternés. Les gens se lèvent, ils sont frustrés. Il est ?, Narbonne s’éveille (?), s’éveille (?). Les cafés nettoient leurs glaces.Le rosé est dans les tasses ( ah bon!). Les gens s’embrasent, ils sont sidérés…. Avec l’aide de J. Dutronc
Il est tôt ce matin, et je tombe sur ces deux remarques de Sylvain Tesson, toujours dans le même numéro de la NRF, le 588, ( 400 pages quand même! ) à propos de l’Or ( le roman de Cendrars, celui d’un prophète! ). 1° » Et si l’Or était le premier roman de la mondialisation? … le premier ( livre ) à faire entrer dans la littérature ce que Heidegger appelait l’arraisonnement du monde, c’est à dire la mise en demeure adressée à la Nature de nous livrer ses ressources. » 2° » Cendrars savait que la Nature était bonne mais aussi que l’Homme était fou. Et l’Or, en ce sens, est un roman écologique. Non pas un prêche environnementaliste à la Thoreau, ni un appel londonien à la régénérescence dans les vertes forêts des âmes débilitées par la civilisation. Mais une peinture de la démesure de l’homme qui mène à la destruction de la Terre. L’écologie selon Cendrars, ce n’est pas panser les plaies de la Nature. C’est d’abord guérir l’Homme de sa voracité. Pour faire tomber la fièvre. « Ce sera tout pour aujourd’hui!
Je ne sais pas si vous buvez votre café aux terrasses des bistrots ou dans les restaurants de Narbonne, mais, moi qui les fréquente et qui n’attendait pas que son prix baisse en contrepartie d’une TVA réduite offerte par le gouvernement, je ne suis pas déçu.Quant aux serveurs et cuisiniers ( mettez-les au féminin ), tous ceux que j’ai interrogé en attendent encore que leurs conditions de travail soient améliorées. Les saisonniers et les touristes étant, eux, dans les stations balnéaires de l’Aude et du Languedoc-Roussillon, quasiment rackettés.Je n’y met d’ailleurs plus les pieds depuis belle lurette me contentant de les tremper dans la belle bleue, quand elle n’est pas trop froide.En attendant une réaction de l’Etat à la hauteur de cette arnaque bistrotière, je suggère aux maires du littoral audois, pour commencer, de tripler la redevance d’occupation de l’espace public que nos commerçants ne cessent d’envahir et d’occuper le jour et la nuit. Une façon comme une autre, après tout, de récupérer des augmentations de marge qui finiront dans la dernière » Audi « ! Non mais!
La pluie tombait. J’étais près de la fenêtre. La rue était vide. Des feuilles mortes couvraient la chaussée, mouillées. Partager :ImprimerE-mailTweetThreadsJ’aime ça :J’aime chargement… […]
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