Georges Frêche, préside la Région Languedoc-Roussillon. Il est de surcroît professeur des Universités. Ce qui, de nos jours, n’est pas une garantie de clarté et de style. Vous me direz que personne ne lit ses éditoriaux et que l’entendre suffit à nous révolter. Certes! Mais ce Monsieur aime à donner des leçons au monde entier, aussi ne puis-je résister au plaisir de vous livrer son dernier écrit qui, en cours moyen de 2ème année, aurait probablement obtenu d’un enseignant au libéralisme ( bourgeois, évidemment! ) avéré, la note de 2/20.Voici donc ce chef d’oeuvre :
« Dans un contexte de crise financière, économique et sociale, la Régionconstruit un budget adapté en soutenant l’économie réelle. ( Essayez de construire, parce que chez Georges on construit des budgets et on élabore des routes, un budget tout en supportant l’économie!…) Avec une politique de grands travaux, un soutien ( répétition…) à l’économie de la matière grise ( kezaco? ) et à l’économie durable, la Région affiche sa priorité :solidifier l’économie (encore!) régionale pour (manque un verbe: sans doute assurer…) le dynamisme du Languedoc-Roussillon. A la relance de papier (occurence maoïste mal placée, et de mauvais goût) de l’Etat, nous répondons par une relance réelle ”
Malheureusement, ce genre de charabia se lit dans toutes ces feuilles distribuées généreusement dans nos boîtes aux lettres par des élus locaux qui, heureusement pour eux, se dispensent d’y contempler la médiocrité de leur image. Quant à moi, je les envoie directement à la poubelle…
» Mobilisation massive contre la réforme des lycées » , titre Le Monde.Ils étaient en effet entre 130.000 et 160.000 à avoir défilé à travers la France pour réclamer son retrait total.Soit environ 6% d’entre eux,si les chiffres du Ministèresont bons! Ce qui est indubitablement et statistiquement très faible, mais que le rédacteur de cet article, il n’est pas le seul, considère incontestablement et politiquement très fort. Une illustration de la théorie selon laquelle l’information est une représentation inversée du réel…Et l’adjectif qualificatif le signe de toutes les jongleries sémantiques…
Les caisses de l’Etat sont vides, nous dit-on. Et le trou de la sécu se creuse. Quant aux raisons du vide et du creux des solutions invoquées pour les remplir, elles nous plongent dans des abymes de perplexité. Comme ce titre du Figaro économie du 10.12.08 : » Le déficit commercial français atteint un nouveau sommet « . Qui nous ferait presque croire qu’un gouffre puisse s’éléver.
Hier, à Narbonne comme partout en france, les lycéens étaient dans la rue. Peu nombreux il est vrai. Le temps, vent et froid, ne se prêtait pas à la fête et à la drague.Et les deux jeunes profs au style Besancenot ou MJS, tendance OCI( celle qui fabrique des Dray et des Cambadelis, aujourd’hui frères ennemis…), qui » tenaient » la sono au milieu de drapeaux de l’UNSA naïvement brandis en tête de la procession par quelques jeunes filles à qui on avaient oublié de dire qu’elles feraient offices d ‘ » hommes sandwichs » du syndicat de leurs enseignants, avaient du mal à susciter l’attention des quelques passants pressés, dont j’étais, et qui se demandaient, comme le bon Julien ( Dray, évidemment! ), ce matin dans Libé, devant ce rassemblement de très jeunes gens placés en tête de la manif par des parents d’élèves cornéquisés et des enseignants politisés, si, dans un contexte où «Toutes les conditions sont en train de se réunir pour des confrontations sociales très violentes» le rôle de l’opposition n’était pas plutôt « de montrer aux gens qu’il y a une autre politique qui est possible», au lieu de «de prendre nos baskets et d’être de toutes les manifs». Que dire d’autre après cela qui ressemble à un tir d’exocet en direction d’Hamon tout en étant frappé, si je puis dire, du coin du bon sens ( d’Etat )…