Madame Taubira et le poète !

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Hier, en ouverture du débat sur le projet de loi sur « le mariage pour tous », la garde des sceaux a achevé son discours devant l’Assemblée, au demeurant de qualité, par ces vers du poète guyanais Léon-Gontran Damas ( il fut aussi député ) : « L’acte que nous avons à accomplir est beau comme une rose dont la tour Eiffel assiégée à l’aube voit s’épanouir enfin les pétales. ». Comment dire ! Quand un poète est convoqué dans ce genre de circonstances, sa poésie perd tout son pouvoir d’émancipation spirituelle. Le poète n’a besoin de rien prouver : « sa seule preuve réside dans l’intensité de son émotion » ( M. Kundera ). Et quand son souffle achève le discours d’un ( e ) professionnel ( le ) de la politique, pour orner ou clore son argumentation, il en sort, souvent, pour ne pas dire toujours,  par sa bouche, tristement ridicule. Comme un cygne hors de l’eau. Laissons donc la parole à ce même Léon-Gontran Damas pour conclure : « Citez-m’en / citez m’en un / citez m’en un / un seul de rêve / qui soit allé / qui soit allé / jusqu’au bout du sien propre. » (Névralgies : page 78, Présence Africaine). Le poète a toujours raison: le rêve est son royaume ! Laissez le donc, Madame Taubira, nous faire rêver encore.

 

Bonne santé, Monsieur le Député !

 

 

 

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On connaît la propension de certains de nos députés à donner des leçons de morale et de vertus à tous les français. Quand ce n’est pas des conseils de gestion aux chefs d’entreprise et aux dirigeants du monde entier. J’ai fréquenté de près ce genre d’engeance à qui l’onction du suffrage universel fait miraculeusement oublier son « seuil d’incompétence ». La modestie ne l’étouffe guère non plus, surtout quand elle se couvre de principes et valeurs humanistes. Ce qui donne ceci, dans le style patron de choc et anti-social : « Je ne souhaite pas une bonne année aux agents qui ont un poil dans la main et qui font faire le travail aux autres ». Une menace « républicaine » proférée par le Député-Maire de Carcassonne, par ailleurs champion incontesté de l’ absentéisme parlementaire ! Un retour du refoulé que nos feuilles locales ont négligemment et généreusement omis de relever.Comme dit l’autre : « ça parle là où ça souffre ». Bonne santé, Monsieur le Député !

 

Toute élection est en partie  » trahison  » !

 

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L’alternance démocratique n’est pas sans vertus. Des propositions contestées par les opposants d’hier sont, au pouvoir installés, dès le lendemain appliquées. Celles qui engagent durablement l’avenir d’un pays ou d’une cité, mais qui par leur électorat étaient refusées. Toute élection est en effet , pour l’essentiel, une « trahison ». Hollande ne voulait pas du pacte de stabilité budgétaire, par sa majorité il le fait sans états d’âme voter. Dans ma cité, Bascou contestait la piétonisation du centre ville, aux affaires, il la décide sans hésitation. Deux décisions qui reçoivent sans conteste mon approbation. Une confirmation aussi de la rusée raison qui, en politique, tourne fréquemment la morale en dérision…

 

Une carte de voeux au sens platement inédit !

 

 

 

 

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La valeur d’un produit de grande consommation est directement proportionnée à l’ idée que s’en fait l’acheteur et à l’intensité du désir de se l’approprier. Il en est de même pour les « offres » proposées par les politiques, leurs partis et les institutions dont ils détiennent les clefs. La qualité de « leurs produits » et leur crédibilité importent moins que leur image. La communication conduit le monde, et son langage ( images et sons ) en est « la vérité ». Un langage hors sol et sans âme; un langage qui tord, traficote et manipule la réalité. Comme dans cette carte de vœux, virtuelle ou sur papier glacé, de la Région Languedoc-Roussillon. On y voit des yeux ! que des yeux, des regards et des noms : Benjamin, Jeanne, Marina… ; des yeux de mannequins belges, autrichiens et tchèque achetées à une société de New-York, en vérité ! Un concentré de jeunesse régionale de toute pièce fabriqué pour illustrer la vie dans nos villages et nos cités ! Avec ce message, au verso, qui nous est adressé : « Offrons à notre jeunesse la vision d’un avenir meilleur ». Une image qui expose à nos yeux un présent artistiquement niée. Cette carte, le Président Bourquin aurait pu l’adresser au monde entier. Elle porte la langue universelle de la publicité et s’adresse, en dehors de l’espace et du temps, au plus grand nombre. Une pauvre carte, insignifiante, plate et banale sous des airs modernes et avancés, comme ceux des cuistres prétendument éclairés qui l’ont commanditée. Quant à l’agence qui l’a conçue, son nom est un programme.  » Sensinédit « ! Une offense au bon goût, à l’élégance et au bon sens, puisque c’est d’elle, paraît-il, dont il s’agit…

 

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