Jo-Wilfried Tsonga, Richard Gasquet et Julien Benneteau résident tous les 3 en Suisse depuis plusieurs années. Ils ne payent donc pas leurs impôts en France, mais à l’inverse d’un Gérard Depardieu, qui fut traité de minable par qui l’on sait, ils viennent d’être promus dans l’ Ordre national du mérite.
Chaque année, ils sont 3200 à être décorés de la légion d’honneur ; et tous ne sont pas des aigles ! Quant aux anciens ministres, préfets honoraires, députés ou sénateurs, ils le sont tous de droit ou presque ; et pourtant peu d’entre eux brillèrent. C’est son refus qui retient à présent l’ attention, plutôt que son acceptation. Tardi aujourd’hui, avec Camus, Sartre, Aragon et Marcel Aymé resteront dans l’histoire pour l’avoir refusé. Edmond Maire aussi qui sagement fit observer : « Ce n’est pas à l’Etat de décider ce qui est honorable ou pas ». Une occasion ratée pour Jacques Bascou, notre ancien et modeste député, d’enfin avec panache se distinguer …
V.G.E avait inauguré la « présidence normale » en partageant son petit-déjeuner élyséen avec des éboueurs et en s’invitant chez un transporteur routier pour lui jouer de l’ accordéon .Madame Filipetti fait mieuxen recevant dans « ses musées » 400 bénéficiaires « d’associations caritatives » qui pourront ainsi visiter les expositions Dali et Hopper, notamment. Née fille de mineur lorrain la voici dans le rôle d’une Marie-Antoinette people déclamant : « Ils demandent du pain, je leur donne de la brioche ». Preuve est faite qu’on peut se faire élire sur de prolétaires postures et gouverner en aristocrate…
Madame Dominique Bertinotti est un (ou une !) membre (membreuse!) du gouvernement de la République que personne ne connaît. Voulant sans doute être (enfin!) remarquée, elle a prononcé, il est vrai à propos du mariage gay, à l’Assemblée nationale, le 18 décembre 2012, cette phrase qui vaut définition irréfutable et définitive de la différence et de la discrimination réunies :« Quand une différence fait qu’on ne peut avoir les mêmes droits, j’appelle cela une discrimination ». Seraient ainsi discriminés ma voisine de 85 ans, cardiaque, à qui l’on interdirait la pratique intensive du Fitness, ma petite fille d’un an, que j’ai privée de foie gras à Noël, le voleur de vieilles dames, qu’on a privé pour un temps de liberté et mon ami Jérôme de ne pouvoir faire du ski sur les pentes caillouteuses de la Clape. Quand les mots perdent leurs sens, la pensée devient folle! La réciproque est tout aussi vraie…
« …. Car c’était ça, le journalisme en France, en cette époque: il fallait donner une apparence d’intériorité, une apparence d’unité personnelle (attestée par la signature et par le style soigné) un récit dont la qualité première devait être l’absence d’auteur. Bien sûr, il y avait des exceptions apparentes: les grands reporters avaient le droit de dire «je» et de décrire ce que prétendument ils avaient vu et pensé, en partant de leurs impressions propres – mais ce privilège était suspendu à la condition qu’ils ne pensent pas trop : qu’ils promènent leur regard comme l’œil d’une caméra, qu’ils soient dehors et non dedans, c’est-à-dire observateurs extérieurs et non pas partie, juge, agent de l’histoire en cours. Leur «jeu» n’était qu’une forme rhétorique: ils étaient sujets dans la stricte mesure ou ils avaient cinq sens (voyaient les couleurs et les mouvements, percevaient les bruits, les paroles, les odeurs) pour rendre les apparences extérieures, mais ils perdaient ce privilège dès qu’il fallait en venir au fond des choses. Et il en allait de même du journalisme dit personnel que Jeannot avait pratiqué avec brio pendant quelque temps: ça consistait à rapporter avec dérision les paroles et les gestes de grands personnages, selon la technique du valet de chambre: vous contestez les propos élevés du personnage par la description de leur cravate, du mouvement de leurs doigts et des ratés de leur parole: encore la caméra.
C’était ça qu’il trouvait pénible: mobiliser toutes les ressources de sa pensée pour produire une pensée dont sa pensée fût absente; forger avec les mots de tout le monde une micro-histoire qui ne devait être son produit que par la réussite technique plus ou moins grande de sa mise en forme. «Je n’existe pas», proclama un jour une pancarte collée avec du scotch sur la porte vitrée d’un bureau. La consigne, inconsciente de son ironie sinistre, résumait bien la condition de journaliste. «Ce que tu penses, on s’en fout, avait dit Phil. C’est pas pour ça qu’on te paie.»