Partage, mélange et solitude !

 

 

 

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C’est Alexandra Schwartzbrod qui nous le dit ,  dans son édito du journal  » Llbération «  , sous le titre  » Partage  » :    » la crise économique et l’omniprésence des écrans en tous genres, qui poussent à réduire la part du collectif dans notre vie quotidienne, n’ont pas altéré l’envie et le besoin de nous mélanger avec de parfait(e)s inconnu(e)s, les beaux jours venus, devant un spectacle vivant ou un écran de cinéma, sur une pelouse, dans des arènes, voire à l’ombre d’une église alors que l’on ne croit en rien.  » Ainsi donc, pour notre Alexandra, dont le style fait écho à celui du rédacteur en chef de  » Nous Deux « , resterait dans notre imaginaire collectif une part du rêve des fondateurs de ce quotidien de la boboïtude avancée, l’esprit de Woodstock et son goût du mélange! A observer cependant les grands mouvements collectifs de ces dernières années , c’est plutôt la revendication identitaire qui semble les caractériser. De la communauté sexuelle, ethnique ou religieuse, à la tribu des  » gothiques  »  et autres joueurs de castagnettes… , ne passe pas une semaine en effet sans qu’un de ces groupes n’affirme son désir de distinction et de reconnaissance – culturelle et parfois même politique ou juridique. Si le partage est souhaité par nos contemporains, ce n’est certainement pas dans le sens de former un mélange comme l’écrit notre chroniqueuse. Le souci et l’envie sont  à l’évidence bien du côté de la division, de la séparation, de la distribution, comme on le fait d’une fortune et de ses bénéfices. De sorte que l’individualisme propre à nos sociétés – fut-il citoyen – s’accommode fort bien de ces diverse formes de réunion d’éléments distincts en un tout aux frontières bien définie. Et dans les festivals d’été, l’envie n’est pas tant de se mélanger avec de parfaits inconnus, Alexandra ! que d’y côtoyer son semblable et de s’en faire reconnaître comme tel. Seul, ou presque… 

Le bonheur, la France et les français…

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Nos amis québécois ont un sens de l’humour et un esprit d’inventivité linguistique qu’il n’est pas utile ici de rappeler. Ecouter Félix Leclerc  suffit pour mesurer la distance qui nous sépare de ces francophones qui surent conserver notre langue commune tout en l’enrichissant de merveilleux idiomes afin d’éviter son envahissement par d’affreux anglicismes…

La politique est une marchandise !

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Evian élimine le PSG. La bonne nouvelle du jour ! La puissance et la gloire, l’arrogance et l’argent, l’image et la communication vaincus par une modeste équipe savoyarde. Par analogie et jeu des correspondances, je ne peux m’empêcher de penser à une autre chute. Celle hier de puissants dont la suffisance bien pensante envahissait nos esprits. Cornaqués par des agences spécialisées dans le travestissement des sentiments et des idées, le spectacle de leur rédemption aujourd’hui ne suffit  même plus à masquer leur absence de sincérité. Nus et glacés sur nos écrans de télé, on ne voit désormais que des gourous, derrière eux invisibles, mais conduisant, en réalité, leurs mots et leurs pensées. Deux défaites symboliques qui devraient nous inciter à ne plus voir le monde à leur façon sous les seuls artifices des « merveilleux » récits qu’ils commandent à leurs agences de publicité. J’écris ces lignes et par un bienheureux hasard, sur France Culture, j’entends en ce moment qu’on cite Baudrillard et son « Système des objets »; et me reviennent à l’esprit ses phrases sur l’emprise de la marchandise, qui me font dire, par analogie et correspondances là aussi, que la politique et le sport, « objets » de ce billet, sont à l’évidence des marchés où règnent simulacre et simulation…

l’appel retentit !

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Ce matin, dans la cathédrale Saint Just de Narbonne, en plein office, les vulgaires stridulations du téléphone portable d’une dame placée à mes côtés. Le temps, interminable, de plonger sa main dans son volumineux sac pour le faire taire, une récitante, au pupitre, lance la parole d’Isaïe : « Écoutez la voix des guetteurs, leur appel retentit, c’est un seul cri de joie ». Confuse et honteuse, je la gratifie cependant de mon plus tendre sourire; elle doit se demander encore pourquoi !