Ces petits trains de centre-ville qui « cassent » l’image de leurs coeurs…
J’ai toujours trouvé ridicules et grotesques ces petits trains pneumatiques se déplaçant mollement dans les coeurs de villes présentant quelques curiosités historiques ou architecturales. Ridicules parce qu’ils me rappellent ces lieux sans âme de l’industrie des loisirs où les visiteurs se plient volontiers aux aventures et aux déguisements enfantins les plus extravagants ; ridicules et grotesques aussi à voir ainsi ces voiturettes chenillées aux couleurs clownesques emplies de visiteurs fatigués gobant à la volée les commentaires d’un conducteur à l’éloquence d’un voyageur de commerce. Il paraît, me dit-on, que cet anachronisme véhiculaire et esthétique plaît au plus grand nombre – dans une époque comme la nôtre où la télé réalité et le kitsch imposent leurs images, j’en conviens –, mais on me permettra cependant d’en trouver la présence ostentatoire aux abords de grandes oeuvres architecturales du passé, disons d’un très mauvais goût. Et, de surcroît, politiquement, ironiquement provocatrice. Car comment interpréter autrement en effet ces panneaux publicitaires installés sur les toits de ces voiturettes vantant sans vergogne aux yeux du passant et de l’amateur de « terrasses » que je suis, les attraits d’un temple de la mal bouffe et d’une zone commerciale de la périphérie de la ville qui contribue patiemment à la mort lente de son centre… Ma ville est belle, c’est un fait ; il faut en prendre soin. Dans le détail, avec tact et délicatesse ! Son animation et sa mise en valeur ne peuvent être ainsi le prétexte à ce genre d’indigestes fantaisies ; surtout quand elles contribuent sournoisement à en briser le coeur, son image…
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