Le coup d’éclat permanent de Robert Ménard, par Manuel Cudel…

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Remarquable dossier signé Manuel Cudel dans le dernier numéro de l’Express. L’ancien rédacteur en chef de l’agence narbonnaise du Midi Libre y déploie un sens aigüe de l’enquête sans tomber dans le travers habituel, s’agissant de Robert Ménard, de l’invective idéologique ou morale. Dans son style habituel, tout en souplesse et profondeur, rien n’est cependant laissé dans l’ombre des relations, emportements, postures et provocations politiques de son personnage. Son premier cercle de conseillers, leurs rôles et leurs origines politiques, de l’extrême droite à la gauche bitteroise, sont notamment bien mis en lumière. Comme le rôle de son épouse avec laquelle il entretient des rapports fusionnels: « Plus qu’une épouse, Emmanuelle Duverger est perçue aujourd’hui comme la femme qui murmure à l’oreille du maire.

La manière dont Robert Ménard use et abuse du système médiatique est elle aussi  bien décryptée. Il puise en effet dans son vécu d’ancien journaliste les ressorts de sa stratégie :  » Le responsable de RSF qu’il était a servi sa cause et construit sa légende en attirant les médias avec force coups d’éclat. Il a recours aujourd’hui aux mêmes techniques pour asseoir son pouvoir en Ménardie, cette terre secouée par les polémiques, loin du ronronnement des années Couderc. Qu’il chasse le linge aux fenêtres, les paraboles ou les crachats, chaque mesure semble ciblée et calibrée pour attirer la presse. Certaines sont suivies d’effet, d’autres non, beaucoup sont décriées, mais l’essentiel est là : la population capte les signaux envoyés – et, souvent, les approuve. « Se dessine une ville où se sentiront bien les Blancs, les catholiques, les Biterrois de souche, les Occitans, les aficionados, un peu moins bien les libres-penseurs, les Maghrébins, les gitans, les SDF », résume son ancien compagnon de route à RSF, Jacques Molénat, dans Notables, trublions et filous. »

Un dossier écrit à froid, distancié, qui en dit plus sur la réalité du pouvoir ménardien, son assise, ses soutiens que bien des articles enflammés sur le thème du « fascisme ne passera pas ». S’en tenir à la seule dénonciation morale anti-racisme, en effet, ne marche plus. À Béziers, comme ailleurs. Béziers qui fait aujourd’hui figure de laboratoire d’essai pour Marine le Pen et son mouvement. Un laboratoire qu’il convient de bien connaître pour en contester les méthodes et les options. De ce point de vue, le travail de Manuel Cudel, y contribue efficacement. J’en recommende donc la lecture…

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