Excellent dossier réalisé par Manuel Cudel et Jean-Luc Ferré dans le dernier numéro de l’Express, daté du 30 novembre. On ne présente plus ici Manuel Cudel, qui fut le patron de la rédaction narbonnaise du Midi Libre et à qui on doit, après avoir succédé à Jacques Molénat dans l’Express, de précédents dossiers sur des personnalités régionales de premier plan. Je pense notamment à celui, épatant, qu’il avait consacré « aux secrets de l’empire Nicollin. Cette semaine, c’est la jeune présidente de la Région Occitanie-Pyrénées-Méditerranée qui fait l’objet de tous ses soins. Avec une question en titre : « Carole Delga est-elle à la hauteur ».
Remarquable dossier signé Manuel Cudel dans le dernier numéro de l’Express. L’ancien rédacteur en chef de l’agence narbonnaise du Midi Libre y déploie un sens aigüe de l’enquête sans tomber dans le travers habituel, s’agissant de Robert Ménard, de l’invective idéologique ou morale. Dans son style habituel, tout en souplesse et profondeur, rien n’est cependant laissé dans l’ombre des relations, emportements, postures et provocations politiques de son personnage. Son premier cercle de conseillers, leurs rôles et leurs origines politiques, de l’extrême droite à la gauche bitteroise, sont notamment bien mis en lumière. Comme le rôle de son épouse avec laquelle il entretient des rapports fusionnels: « Plus qu’une épouse, Emmanuelle Duverger est perçue aujourd’hui comme la femme qui murmure à l’oreille du maire.
Quel nom pour la nouvelle Région ? Votez ! C’est le concours lancé par la Dépêche, l‘Indépendant et Midi Libre, notamment. L’Express déjà l’avait fait, ainsi que Gauthier Langlois, mon ami blogueur de Villemoustoussou : ici sur son site ( remarquable!). J’en avais tiré un billet (1) qui montrait toute la difficulté de l’exercice. Et, sur d’autres supports, j’avais notamment critiqué un fort courant d’opinion en faveur de « Occitanie », proposition illogique et incohérente. Ses propres partisans concédant que ce territoire – qui n’a jamais existé sur le plan administratif – couvre une zone beaucoup plus large que la future collectivité, allant de l’Aquitaine à la Provence, et même jusqu’aux vallées italiennes du Piémont.
Formidable dossier dans l’Express de cette semaine, conçu et écrit de main de maître par Manuel Cudel, le rédacteur en chef de l’agence narbonnaise du Midi Libre. À sa lecture, rien de nous est plus étranger des relations de toute nature de « Loulou », le « roi des poubelles », avec ces mondes du sport, de la politique et des affaires aux frontières disons poreuses . Sarkoziste militant au vocabulaire puissant et dévastateur, Nicollin , la larme à l’oeil, ne se rend-il pas deux fois par an sur la tombe de l’ancien président socialiste de Région, George Frêche? Il est vrai cependant que ces deux fortes personnalités entretenaient de réelles et sincères relations d’amitié. Et à bientôt 72 ans, le président du MHSC est bien connu pour avoir fait d’un ancien club de quartier de Montpellier un champion de France de football. Un investissement et un succès fondé sur un principe simplissime résumé par l’intéressé « Je sponsorise dans les villes où je travaille ». Sponsoring auquel il consacre un budget de 2 millions d’euros par an. Une arme d’une efficacité redoutable dans la conquête de nouveaux marchés qui l’amène à dire, le 3 novembre 2014: « On aurait les poubelles à Béziers, ça me déplairait pas de m’occuper à nouveau de l’ASBH». Ce que le maire, Robert Ménard, confirme à demi-mot. Manuel Cudel résume ainsi l’art de Loulou: « Dans ses relations avec le pouvoir, le patron du groupe Nicollin se montre, malgré sa corpulence, aussi habile qu’une danseuse étoile. » Homme de réseau, ce dossier nous éclaire aussi sur ses relations avec tout ce qui compte, à Montpellier notamment. S’il demeure, par exemple, le plus vieil apprenti maçon de France, il n’en est pas moins un des plus influents dans cette petite galaxie des quelques clubs gravitant aux frontières de l’économie et de la politique. De tout cela, comme du management de son entreprise, de la gestion de sa succession, de sa réussite et de ses échecs; de ses coups de coeur et de ses coups de gueule, rien n’est laissé dans l’ombre par Manuel Cudel et Sylvain Morvan. Le tout dans un style clair et imagé, qui ajoute un vrai plaisir de lecture à cette enquête approfondie, sans être pour autant à charge. Un dossier qui restera comme une référence pour tous ceux qui s’intéressent à la vie économique, politique et sportive de cette région… Du très bel ouvrage!
Dans cette émission de Radio Barques du 29 novembre, il est question du dossier de l’Express comparant Narbonne et Béziers, de la friandise réservée par Didier Mouly aux retraités narbonnais, du licenciement sec d’un entraîneur de Volley, du covoiturage raté de Michel Py et Didier Mouly, de l’évènement Sportfolio et de ses folies…
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