Le nouvel ordre moral.
Extrait du « Le nouvel ordre moral » par Christophe Carraud, qui signe, hélas !, le dernier numéro (le 47) de la Revue Conférence :
« De même que la propagande va avec le repli (des années noires et anciennes l’ont suffisamment démontré), la tolérance s’accompagne sans coup férir de la chasse aux sorcières. Pas de liberté pour les ennemis de la liberté, comme chacun sait. Que la conséquence en soit le règne de la contradiction, qu’importe ; il suffit que celle-ci soit ludique et libre à son tour. Et du reste, l’individu « l’assume », selon le terme consacré : le tour est joué. Voilà toute une tradition du droit civil passée à la trappe, sur laquelle vient peser de son vaste séant la loi du plus fort, c’est-à-dire de l’opinion dite dominante par les instruments de propagande.
S’étonne-t-on que le président du Comité Consultatif National d’Éthique dise sans sourciller « Je ne sais pas ce que sont le bien et le mal » (sic), et que le Conseil National de l’Ordre des Médecins lui emboîte le pas en proclamant que « l’Ordre ne doit pas être une instance moralisatrice face à une demande sociétale » — à la trappe, le perplexe ! On n’arrête pas si aisément les grands inquisiteurs. Il est vrai qu’ils ont pris soin de s’interroger, par défaut, sur le « bon » et sur le « mauvais », dans la plus pure tradition utilitariste : au service de quoi ? « Science », laboratoires, affaires ? La question est déplacée, ce serait faire preuve de mauvais esprit. « Sociétale », maître mot. Exprime-t-on quelques réserves à l’endroit des ondes (nationales et publiques) servant fidèlement la soupe, cooptation et police de la pensée aidant, à la tolérance sous forme exclusive des LGBT(QI+) — le + signalant le droit de principe à tous les possibles non encore imaginés — à la trappe, ennemi de la liberté ! Imaginons ce qui se passe si l’on avance que le « désir d’enfant », en pareils cas, revient à signer un blanc-seing aux technologies les plus discutables, et signale ce qu’en d’autres temps on eût appelé une « collusion objective » avec l’état marchand du monde et sa réification ; ou si l’on précise que le propre du «désordre», c’est de manier les notions les plus brumeuses et pourtant factuelles (nature, culture) selon la guise exclusive de ses intérêts propres, et donc de vider ces notions de leur sens afin de les remplir de celui qui nous arrange, le déni de réalité tenant lieu de réalité ? ou que la question est essentiellement de savoir quelle forme on donne à la vie en société, qui soit susceptible d’une déhiscence minimale par rapport à la somme absurde des désirs privés ? »
Mots-clefs : Christophe Carraud, Revue Conférence
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Pfister Thierry
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La tolérance ? Il n’existe plus de maison pour cela.
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