Narbonne ! Une « guerre » des mémoires déplacée…
Le 26 août, comme chaque année, les socialistes narbonnais et les amis de la famille Madaule, se sont réunis pour commémorer l’action de Louis Madaule, l’ancien maire SFIO de Narbonne (1948/1958), qui créa le quartier balnéaire de Narbonne Plage.
L’occasion pour Nicolas Sainte Cluque, le candidat du PS aux élections municipales pour, enjambant les 71 ans qui le sépare des premiers travaux engagés alors, de nous dire que de « nouveaux défis…nous attendent dans les années à venir pour donner à notre ville la place qu’elle mérite dans le concert des stations européennes. » Bigre ! Que ça ! Et de nous blâmer en des termes très sévères : « Je pense que si Louis Madaule était là, il nous dirait avec force : « Mais qu’avez-vous donc fait ? Que voulez-vous faire de Narbonne ? une belle endormie ou bien une ville dynamique, durable et solidaire ? » Ben ! en tous cas pas la faire « jouer (au-dessus de ses moyens !) dans le concert des stations européennes. » La modestie, fille de la lucidité, lui sied beaucoup mieux…
Le député de la REM, s’est lui aussi fendu d’un communiqué sur sa page Facebook. Il participait à cette cérémonie qu’il présente comme : « Un passage de témoin entre le passé et l’avenir afin que Narbonne occupe la place qui doit être la sienne sur le pourtour méditerranéen. » Pas le même avenir que celui incarné par Nicolas Sainte Cluque, évidemment. Ces deux là ne dînent plus ensemble dans la même maison. Ils s’affronteront en mars prochain lors des municipales… Quant à la place (de Narbonne) qui doit être la sienne… Je ne vois pas laquelle et en concurrence avec qui : Montpellier, Marseille, Rome, Gênes, Athènes, Alger, Barcelone etc. etc.
Bref ! en 71 ans, les maires qui se sont succédé n’ont rien fait de bon, de bien et de durable. Notamment, celui qui exerça pendant 28 ans de 1971 jusqu’en 1999, la direction de cette cité, Hubert Mouly. Et quoi qu’on pense de ses engagements et de sa personnalité. Il est vrai qu’il fit tomber en 1971 le dernier maire SFIO de l’histoire narbonnaise. Curieuse conception de l’Histoire tout de même. Elle me rappelle celle pratiquée dans certains pays où les dirigeants bannis étaient purement et simplement effacés des manuels officiels…
Le 31 août, ce sera au tour des amis et militants de Nouveau Narbonne (NN) de se rendre au pied de la statue Avenue Hubert MOULY, pour honorer son souvenir et son action. Les intervenants ne manqueront pas de rappeler l’esprit et l’action conduite par le père de Didier Mouly, lui aussi à présent maire et souhaitant le rester en 2020. Est ce que David Granel, anciennement NN, qui devrait conduire la liste de la REM, participera, invité ou pas, à cette cérémonie ? S’inscrira-t-il, au moins symboliquement, dans cette histoire là, aussi…
Rendre hommage à une personnalité ayant marqué de son empreinte une ville est honorable. Instrumentaliser sa mémoire à des fins partisanes et électorales ne l’est pas. Et puis, s’il est vrai que la politique n’est pas un roman, « Le fait d’avoir associé son nom à une oeuvre ne donne pas droit au souvenir et qui sait, au demeurant, si les meilleurs, justement, n’ont pas disparu sans laisser de traces » W.G. Sebald. Les anneaux de Saturne. Actes Sud Babel, page 35
Mots-clefs : David Granel, Didier Mouly, Hubert Mouly, Louis Madaule, Perea, Sainte Cluque
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Couriaut
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Merci d’avoir cité W.G. Sebald, un brillant écrivain, trop peu connu, disparu trop tôt…
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Martinez
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Merci Michel pour ce commentaire objectif . Il faut en conclure que même montés au pinacle n’ont fait que le minimum vital , sauf pour eux bien entendu, mais ceci est une autre histoire.
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