De mémoire de paroissien, jamais la basilique Saint Paul Serge, n’avait accueilli autant de monde. On se serrait sur les bancs, dans les travées, les chapelles et les coins les plus obscurs et reculés de l’église. Faute de places, de nombreuses personnes attendaient dehors la fin de la cérémonie. Une bénédiction conduite de très belle manière. Sobre et bien rythmée par les officiants, le rituel touchait le cœur comme l’esprit. Le mien en tout cas : je suis sensible à la beauté de certaines liturgies ! Adossé à l’un des piliers, près de l’entrée, j’écoutais l’hommage émouvant rendu à Solange. Le célébrant était doté d’une voix de chantre, chaude et profonde qui sonnait juste dans un silence parfait. Jusqu’à ce qu’une voix étouffée, très proche, hélas ! se fasse entendre. J’ai mis un certain temps avant d’en trouver la source. Les sons qui en sortaient, pareils à des lamentations murmurées, étaient ceux d’un vieil homme, petit, chétif, le nez collé à la jointure du grand portail et d’un mur latéral. La tête penchée sur son gros portable vert, le corps ramassé, crispé, il avait l’attitude d’un pêcheur à confesse. Rien au monde ne pouvait le distraire : il marmottait insolemment dans sa bulle numérique. Lorsqu’un employé municipal chargé du protocole s’est approché pour lui demander de se taire, j’ai pu apercevoir, devant moi, par-dessus les têtes qui m’entouraient, son visage. Ses yeux écarquillés et sa bouche ouverte exprimaient son incompréhension et glorieuse bêtise. La circonstance m’offrait ainsi,en ce moment de célébration et de receuillement, la figure contemporaine, brutale, de l’abruti connecté. Je ne suis pas prêt de l’oublier !
Le 26 juin, un peu avant le deuxième tour des municipales de Narbonne, je concluais ainsi le court billet que je lui avais alors consacré : » […] sur la base des chiffres obtenus par les différents concurrents lors du premier tour et à taux d’abstention inchangé, ou un peu plus faible, la liste conduite par le maire sortant devrait être reconduite dimanche soir. Dans un billet précédent, je notais que, dans ce cas, et compte tenu des résultats enregistrés dans les autres communes, la candidature de Didier Mouly à la présidence du Grand Narbonne (GN), clairement exprimée, contrairement à d’autres déjà élus qui discrètement font campagne, était « jouable ». Un bon score dimanche, la rendrait, cette présidence du GN, gagnable ! […] « . Comme prévu, la liste conduite par Didier Mouly a donc remporté ce deuxième tour et le premier conseil municipal de cette nouvelle mandature l’a élu maire. De plus, dans ce deuxième temps de cette séquence électorale qu’est l’installation du nouveau conseil communautaire de l’Agglo, la présidence du Grand Narbonne, qui se jouera le 15 Juillet, est désormais à la portée de sa main, gagnable donc. Certes Didier Codorniou et Edouard Rocher, tous deux PRG, et leurs proches, ont tout fait pour rompre le bloc majoritaire d’élus communautaires qui, à ce jour, sont prêts à jouer la carte du maire de Narbonne. Mais force est de constater que la partie est désormais perdue pour le maire de Gruissan. Car, bien qu’il ne l’ait jamais publiquement exprimé, tel était bien son désir de prendre la tête de l’exécutif de l’Agglo. Dans cette « bataille de l’ombre » on retiendra que c’est précisément dans le Ginestacois que la bascule en faveur de Didier Mouly s’est faite. De nombreux maires de l’ancienne majorité communautaire de Jacques Bascou, en effet, n’ont pas suivi Didier Codorniou dans sa conquête de l’Agglo et sa stratégie d’affrontement politique avec le maire de Narbonne. Réalistes, et conscients du rapport réel des forces en présence – même sans leurs voix, D.Mouly aurait probablement gagné cette présidence – ils ont choisi, toutes tendances politiques confondues, le compromis autour d’un pacte de bonne gouvernance et d’une transition politique apaisée. Un choix qu’incarne, notamment, Guillaume Héras, le jeune maire de Saint Marcel, à qui devrait revenir la première vice-présidence du Grand Narbonne. Une première vice-présidence anciennement exercée, faut-il le rappeler, par Didier Codorniou qui, dans ce scenario perdrait tout, si je puis dire. On ne manquera pas de noter aussi le rôle décisif joué par Henri Martin, le maire de Port la Nouvelle, dans la mobilisation des conseillers communautaires des Corbières Maritimes en faveur de Didier Mouly, mais « pas que » ! Dans ce contexte, la seule question qui se pose aujourd’hui, est celle de savoir si Didier Codorniou ira jusqu’au bout de son dessein, et ce jusqu’à vouloir compter « ses voix » le 15 juillet prochain ? Ce qui serait, me semble-t-il, un très mauvais calcul politique. L’intérêt et la sagesse devraient l’en dissuader. Quels bénéfices tirerait-il en effet d’une défaite programmée à quelques mois d’élections régionales où il entend rester encore le premier vice-président de madame Delga ? Je risque donc l’hypothèse que, le 15 juillet prochain, ne devrait être présentée au conseil communautaire qu’une seule candidature, disons sérieuse, à sa présidence, celle de Didier Mouly. Idem pour la première vice-présidence et pour Guillaume Héras, etc… Une « procédure » de fait involontairement idéale pour des élus qui, très majoritairement, veulent tirer un trait définitif sur la mandature précédente et ses conflits permanents.
Didier Mouly vient de déclarer qu’il serait candidat à la présidence de l’Agglo s’il était réélu maire de Narbonne le 28 juin prochain. Candidature logique depuis le revirement de son adjoint Bertrand Malquier et l’absence, dans son équipe, de profil à la « hauteur » de la fonction.
Nous n’aurons jamais vu autant de « transferts » politiques croisés que dans cette dernière « campagne » des municipales. Impossible ici d’en dresser la liste complète : il me faudrait quadrupler le format habituel de ces textes. Je n’en présenterai donc que quelques uns, particulièrement représentatifs, pour en montrer l’importance.
Ce matin, depuis ma terrasse, l’ordinaire s’est tu. La cathédrale Saint-Just et Saint-Pasteur de Narbonne se dressait. Pierre médiévale, chœur seul à 41 mètres, nef jamais construite. Le ciel, pêche […]
Shein n’est pas cher. Et l’indignation s’arrête là où commence l’intérêt du porte-monnaie. On crie au scandale, on dénonce l’exploitation, la fast fashion, les produits jetables. […]
Ai sorti de ma bibliothèque Kindle 𝑳𝒆 𝒅𝒆́𝒋𝒆𝒖𝒏𝒆𝒓 𝒅𝒆𝒔 𝒃𝒂𝒓𝒓𝒊𝒄𝒂𝒅𝒆𝒔, 𝒅𝒆 𝑷𝒂𝒖𝒍𝒊𝒏𝒆 𝑫𝒓𝒆𝒚𝒇𝒖𝒔. Je le dévore, et je ris. Rarement un roman m’a paru aussi vif, aussi cruel et délicieux à la fois. Le décor : le […]
𝐇𝐮𝐦𝐞𝐮𝐫 : 𝐋𝐞 𝐩𝐚𝐲𝐬 𝐝𝐞𝐬 𝐦𝐨𝐝𝐞̀𝐥𝐞𝐬 𝐩𝐞𝐫𝐝𝐮𝐬. Le modèle social français se meurt à petit feu. Trop cher, trop lourd, trop lent. On l’entretient à crédit, comme une vieille maison dont les murs craquent. Et […]