Narbonne ! Une si belle place aussi grossièrement fardée !
C’était je ne sais plus quel jour de la semaine passée où un froid soleil magnifiait la place de la Voie Domitienne. Un couple dont la langue signalait une origine manifestement espagnole s’émerveillait à haute voix de son caractère italien et de sa minérale beauté. Leurs paroles, leurs « images », venaient naturellement à moi qui les côtoyais tous deux, assis à la même terrasse. Rien dans cet espace ne venait troubler son unité formelle et symbolique. Il y régnait aussi une atmosphère féconde à la contemplation et à la rêverie. Bref, la place était dans un état qui la faisait admirable, jusqu’à ce qu’apparaisse, un matin, une disgracieuse fontaine de pétunias posée sur un misérable tapis herbeux qui, depuis, la rend parfaitement ridicule. Ridicule et disgracieuse. Comment peut-on encore oser une telle esthétique de jardin pavillonnaire, bêtasse et vulgaire, au coeur patrimonial et historique de notre cité ; faire subir cette offense à cet emblématique lieu ? Nue, cette place ne demande qu’une chose : le rester. Son élégance, sa mesure, sa simplicité suffisent à son éclat. Que l’on ôte donc vite ce grossier apprêt qui attente à sa dignité et blesse la nôtre à la voir aussi vilainement fardée…
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dengis
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Eh oui ! On vois bien que Frank Roturier n’est plus là pour s’occuper des « plantations » de la ville !
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Jean Pierre VIALLE
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Ouah ! Quelle créativité ! Il suffit de sortir un peu, de visiter d’autres villes au riche patrimoine, afin de comprendre jusqu’où se niche la créativité, la vraie! Il manque le distributeur de sachets noirs, afin que les propriétaires de chiens laissent le « monument » propre. Indigne d’une ville ayant ce passé.
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Anna
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Et les affiches (mal) posées sur la façade de la mairie ? Et les panneaux d’information légales. Ils sont, à mes yeux, au moins aussi hideux que les pétunias…
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Thierry Pfister
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Il est bon de combattre des enlaidissements éphémères mais que dire des atteintes durables au patrimoine que les édiles narbonnaises, fidèles en cela à l’histoire de la ville, ne cessent d’autoriser ? Rue Emile Zola, au chevet des Halles, la fermeture d’une droguerie avait permis de faire disparaître la verrue créée à l’arrière du chœur de l’ancienne église des Jacobins, un édifice du XVème siècle.
Quelques mois durant, nous avons pu découvrir l’édifice en majesté et suivre sa restauration. Or voici qu’un hideux blockhaus de béton va masquer, de manière pire encore, ce patrimoine brièvement retrouvé.
Comme si une simple terrasse en ces lieux n’aurait pu suffire à satisfaire les compromissions clientélistes qui se nouent au comptoir des Halles sous la double tutelle de l’ovalie et de la franc-maçonnerie ? Que les copains et les coquins ne viennent pas clamer ensuite leur amour de Narbonne.
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