« Occitanie » : une Assemblée des territoires pour rien ! | Contre-Regard.com
C’est à L’École des Mines d’Albi, vendredi dernier, que la présidente Carole Delga accompagnée de sa vice-présidente Sylvia Pinel et du président du Bureau de l’Assemblée Gérard Onesta, a officialisé la naissance de l’Assemblée des Territoires. 158 représentants issus de 61 territoires divers ( EPCI, PNR …), étaient donc rassemblés pour s’entendre dire « que ce sont les territoires qui la – madame Delga – guideront dans sa politique… qui resteront les maîtres d’œuvre à l’égard de leurs projets etc… ».
Une enfilade de truismes, au milieu de fadasseries du style : « … la première pierre d’un dispositif visant à promouvoir le dialogue et la proximité… ; appliquer non plus une logique descendante mais ascendante… ; favoriser le vivre-ensemble et l’innovation… » portées au plus haut de l’intelligence collective régionale par un Gérard Onesta lyrique qui n’hésite pas à présenter cette création institutionnelle comme : « un moment historique : le législateur nous regarde et si ça marche, ça pourrait être inspiré ailleurs. » On admirera au passage la beauté grammaticale de sa fin de phrase ! Madame Pinel n’était pas en reste dans le n’importe quoi rhétorique, qui s’est fendue, si je puis dire, de cette magnifique perle et de son : « espoir d’efficacité et d’exemplarité pour que cette assemblée puisse se dupliquer dans d’autres régions ». Bref du grandiloquent ridicule pour cacher un machin d’une extrême banalité. En effet, loin d’une innovation à rendre jalouse l’O.N.U elle-même, cette assemblée n’est que la réplique au niveau régional de ce qu’est l’association des maires au niveau départemental. Mais sans personnalité morale ni moyens financiers ni personnels ; en tout cas pour le moment. Le pire qui pourrait advenir serait qu’à l’instar de son ancêtre départemental elle en revendique le même statut ou que la Région, d’autorité, ne le lui donne. Et pourquoi faire, on se le demande ? Déjà, toutes ces intercommunalités et/ou Parcs naturels régionaux (de compétence régionale) disposent de chartes de territoires et de schémas de cohérence territoriale, notamment – que la loi leur impose d’établir – qui définissent leurs stratégies, à moyen et long terme, en matière de développement économique, d’aménagement, de transports, d’habitat, etc… Tout ce qui est souhaité par les 2 Métropoles, les 18 Communautés d’agglomération et Communautés de Communes de la Région « Occitanie » Pyrénées Méditerranée, est donc sur la « table ». Et je ne vois pas ce qui pourrait être sensiblement modifié de ces stratégies et programmes par une nouvelle instance régionale du type de celle inventée la semaine dernière. On peut même avancer, sans risque de se tromper, que les divers « Schémas Régionaux d’aménagement » – de plus bornés par le contrat État Région en cours – que la loi a confié à la Région seront suffisamment larges d’interprétation pour contenir tous ceux déjà mis en place par les intercommunalités. Bref, dans cet ensemble complexe, ajouter de la complexité en inventant une Assemblée des territoires qui ne servira à rien d’opérationnel, c’est créer de l’entropie supplémentaire dans un système qui a moins besoin de « structures » nouvelles que d’utiliser son « énergie » à en supprimer ou fusionner d’autres… pour plus d’efficacité et de lisibilité.
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Mots-clefs : Albi, Assemblée des territoires, Carole Delga, Gérard Onesta, Occitanie, Sylvia Pinel
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Didier
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Malheureusement, dans le cadre des travaux pour la Collectivité unique en Corse « ils » sont en train d’inventer le même bastringue……
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