Occitanie ! Les parcs d’activités régionaux de Celeyran et de la Béragne, deux gigantesques fiasco !
George Frêche a toujours été présenté comme un grand stratège, un visionnaire qui aurait révolutionné l’économie de l’ex Languedoc-Roussillon, quand il en était le Président. Cette légende, qui va de soi pour nombre d’élus (de gauche, mais pas que !), qui le prennent comme modèle au point même d’y vouer, pour les plus idolâtres, un véritable culte, mériterait cependant qu’on y regarde d’un peu plus près. Ainsi sa décision, en 2009, de créer 18 parcs régionaux d’activités économique. Qui s’interroge depuis, sérieusement, sur ce programme ? Combien d’hectares ont été réellement aménagés et vendus (et à quels types d’entreprises) etc ? Voilà des questions auxquelles il serait bon d’apporter enfin des réponses ; ce qui permettrait de porter un jugement moins passionné, sinon sur l’homme politique George Frêche, en tout cas sur cet aspect particulier de sa politique économique. Dans l’Aude, au moins, ce bilan est vite fait ; et se révèle, tout aussi vite dit, assez calamiteux. Sur les quatre Parcs régionaux : Narbonnaise (Celeyran ), Carcassonne, Castelnaudary et Limouxin, les deux premiers, en effet, n’ont tout simplement jamais vu le jour…
Petite histoire narbonnaise d’abord…C’est donc le 7 avril 2009 que Georges Frêche signait le protocole d’acquisition foncière concernant le domaine de Céleyran (situé entre Salles et Coursan), en vue d’y réaliser le 13e Parc régional d’activité économique (le plus important en superficie, un peu plus de 300 hectares.) À cette occasion, Georges Frêche, époustoufflé par le brillant historique du lieu par son propriétaire Paul Nollevalle, déclarait même : « Votre présentation historique a été d’une grande classe, je veillerai à ce qu’une salle de ce domaine porte le nom de la noblesse de votre famille » (le château a depuis été pillé et frôle un délabrement proche de la « ruine ») Pour rajouter, en « aménageur audacieux » : « Au temps des Romains Narbonne était le pôle d’équilibre de la région, c’était intelligent, je vais m’attacher à redonner à cette région la place qu’elle n’aurait jamais dû perdre. » Jean-Luc Rivel, le toujours maire de Salles-d’Aude, flatté et un brin flagorneur, en rajoutait : « On va façonner le paysage économique et urbain pour les 20 ans à venir ». Un rendez-vous de la Narbonnaise avec l’histoire que confirmait Jacques Bascou en le comparant avec celui, raté, du canal du Midi.
Nous voilà en 2018 et l’affaire qui nous avait été vendue (et payé 8 millions d’euros par G.Frêche) comme celle du siècle, se révèle être un beau fiasco économique et financier. Un château pillé (je me répète) et squatté, pas de liaison autoroutière (démagogiquement promise), pas une seule entreprise, etc. Au point que, de changement de POS en nouveau PLU, les terrains, de constructibles, ont fini par devenir agricoles. Un changement de « destination » qui a permis à Gérard Bertrand d’obtenir du Conseil régional, récemment, par bail emphytéotique, 138 hectares de terres, une immense cave de 250 mètres de long et des bâtiments agricoles, pour un loyer de 15 000 € par an (Le château et la commanderie ne sont pas dans le lot pour l’instant). Une décision illico contestée par 8 vignerons qui occupaient une partie de ces terres, et qui ont décidé de saisir la justice afin de casser cette décision de la présidente Carole Delga. Pour compléter ce tableau, précisons enfin que 159 hectares, sur les 300 au total, ont déjà été cédés à la commune de Salles-d’Aude et à des exploitants agricoles. À quel prix ? Personne n’en sait rien…
Et carcassonnaise ensuite…
Toujours la même année, George Frêche, toujours aussi volontariste et « visionnaire », achetait 90 ha au prix de 3,5 M€ à l’Agglo de Carcassonne qui elle-même les avait repris à la commune de Trèbes (qui voulait faire une zone artisanale !), pour réaliser un deuxième parc régional d’activités économique thématique (au nombre de 18 dans l’ex-Languedoc-Roussillon). Nouveau parc régional donc, dans l’Aude, censé, avec celui de Celeyran, relancer l’économie de ce département. Depuis, cette fabuleuse zone de « la Béragne » se présente sous la forme d’une sinistre et fantomatique « friche » desservie par un rond-point tout aussi surréaliste (qui aura cependant coûté au contribuable 3 M€ alors qu’un équipement normal de cette taille est évalué à 800/900 000 € !) Et comme il fallait bien un jour en finir avec cette belle « cacade », finalement, façon de parler encore, l’Agglo de Carcassonne et la Région Occitanie se sont mis d’accord pour le transfert de ce désertique parc (il n’est même pas aménagé !) à… l’Agglo (oui, oui !) qui devra verser 4 M€ à la Région (oui, oui !) … Un rêve de gabegie institutionnelle pour des terrains couverts d’herbes folles et un rond-point qui dessert… un désert !