Contre-Regards

par Michel SANTO

Mes Contre-Regards sur Radio Grand Sud FM (3) – Radio Barques – du 9 Mai 2015: invités Henzo Lefèvre et Mohamed Bellarbi des MJS.

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Partie 3.  Invités: Henzo Lefèvre et Mohamed Bellarbi, responsables des MJS en Narbonnaise.   

De Ménard, des médias et des « fichiers » de Béziers…

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Robert Ménard, le maire mariniste de Béziers est un pur produit du système médiatique. Il y a fait toute sa carrière. Et encore aujourd’hui d’une certaine manière. La culture qui le régit, les méthodes, voire les réflexes de ceux qui  font vivre ce « système » la concurrence féroce des entreprises qui l’organisent … il connaît. Il en fut longtemps l’icône. Le promoteur inconditionnel avec son association « Reporter Sans Frontières ». Et le « système » aime Ménard: « c’est un bon produit ». L’inviter sur une antenne, un plateau, c’est du buzz au carré garanti. Rentable, l’ex confrère! Avec lui, la déferlante médiatique est au rendez-vous; l’audience et la récupération politique assurées sur tout le spectre « partisan », FN compris. Elles le furent donc à propos de sa sortie sur le pourcentage d’élèves prétendument musulmans scolarisés dans sa commune. « Fichage », « Triage », Pétain et ses milices, déportation etc… On donc a eu droit à toute la gamme des liens sémantiques et historiques autour du « fichier » en question, substantif au demeurant jamais utilisé par Ménard. Alors, fichier particulier ou pas – le juge administratif, en référé, vient de constater que l’existence sous forme matérielle ou informatique de fichiers recensant spécifiquement les élèves de confession musulmane inscrits dans les écoles publiques n’était pas démontrée – pour ces élèves montrés patronymiquement et religieusement du doigt, au fond, le problème n’est pas là, car le Ménard en question, comme tous les maires de France, est tenu par la loi de recenser, au titre de l’obligation de scolarisation, tous les élèves de sa commune. Il dispose donc, classe par classe, des patronymes qui semblent l’obséder , comme ceux  d’élèves d’autres ères, disons culturelles. Non, ce qui est intolérable et condamnable, c’est cet acte violent d’imputation d’identité faite à des enfants en fonction de signes interprétables pratiquement, et sans leur consentement. Voilà le vrai scandale! L’autre étant la réaction pavlovienne et quasi hystérique de l’immense majorité des médias à ses propos qui, ce faisant, paradoxalement, ont entretenu cette violente imputation d’identité tout en imposant dans l’actualité le propre agenda, et ses thèmes idéologiques et politiques, du maire de Béziers. Il faudra bien un jour, quand même, que les médias aussi se posent la question de leur propre responsabilité dans le traitement, et leurs conséquences, de ce genre d’affaire…

Un petit morceau d’histoire familiale et personnelle : Narbonne 1939-1945.

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C’était il y a quelques semaines de cela, je venais de terminer l’enregistrement radiophonique de mes « Contre-Regards » hebdomadaires sur Radio Grand Sud FM, quand, sur un rayonnage de livres publiés par des auteurs locaux, le titre de l’un d’entre eux : « Narbonne 1939-1945 », écrit par un historien du cru : Gilbert Gaudin, a immédiatement éveillé ma curiosité (on comprendra vite pourquoi).

Chronique de Narbonne. Au Château, des économies de bouts de chandelle ont enténébré les débats…

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Ainsi donc, afin de limiter les frais occasionnés par le renouvellement des livrets de famille, une participation forfaitaire de 10 euros sera désormais demandée aux familles par les « services municipaux ». La raison invoquée serait qu’en cas de « perte, vol, destruction ou séparation, pour permettre la confection d’un second livret de famille, les services de l’Etat civil doivent adresser ce nouveau livret à chaque commune où une naissance ou un mariage est intervenu… ». Bien, un argument massue! Mais fort léger, cependant. Le budget annuel consacré à leur achat ne pèse en effet que 3000 euros pour 2000 livrets. 3000 euros! Un poste budgétaire de la plus grande importance qui devrait sauter aux yeux de tous, n’est-ce pas? Rendez-vous compte, 1,5 euro par livret à la charge de la commune… Insupportable, scandaleux!  Et plan, 10 euros!, s’il vous vient l’idée saugrenue d’en demander le simple renouvellement. Une « marge » de 8,5 euros… Bigre! Franchement, tant d’énergie administrative et politique pour obtenir si peu de gains financiers… Mais, mais! finalement, « la raison délibérative » et la démocratie participative ont fini par triompher. En effet, au terme de fructueux échanges où l’audace intellectuelle des différents intervenants s’est hissée à la hauteur de la tour Aycelin, cette participation forfaitaire de 10 euros ne sera plus exigée qu’au deuxième ou au troisième renouvellement. Enfin, je crois! bien que, pour tout dire, les débats furent si confus, que je n’en sais fichtrement plus rien! Bref, au Château, où le conseil municipal ce soir là se réunissait, des économies de bouts de chandelle ont enténébré les débats. Du Kafka, celui du Château!… Dans une version à la Marx Brothers.

Chronique de Narbonne. Une caserne de gendarmerie haut de gamme cautionnée – financièrement – par le Grand Narbonne?…

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Ce matin, le fou rire m’a pris à la lecture d’un article de l’Indépendant, au titre pourtant anodin: « les gendarmes auront leur caserne à Montplaisir fin 2016 ». En photo, Didier Mouly, le maire de Narbonne, qui offre le terrain pour cette caserne, et des logements de fonction – il peut, et est en droit de le faire, et Jacques Bascou, le président du Grand Narbonne, qui garantit l’emprunt contracté par la société Alogéa, alors qu’en droit il ne pouvait le faire. Une garantie de plus de 10 millions d’euros qui m’a mis de fort bonne humeur pour la journée. Des logements de « pandores » financés par une caution  au titre du logement social, qui est une compétence de l’Agglomération, fallait oser, tout de même… Comme si les gendarmes et leurs officiers appartenaient à la catégorie des attributaires de logements sociaux. Ce qu’ils ne sont pas, évidemment. Bref, et pour aller droit au but, cette garantie d’emprunt est fortement entachée d’illégalité;  le seul argument du caractère spécialisé dans le logement social de la société Alogéa, anciennement Aude-Habitat, maître d’oeuvre de cette construction, à Montplaisir, ne tenant pas, en effet, si je puis dire, la route … Mais bon, comme l’État n’a plus un sou en caisse, le préfet et ses services ont gardé leurs sifflets à la main; et ce dérapage jurico-administratif n’a pas été « verbalisé » par une demande de retrait de cette délibération du Grand Narbonne, ou son annulation par le tribunal administratif. On retiendra donc, finalement, que nos gendarmes seront logés dans une caserne haut de gamme, si j’en crois sa présentation, grâce à une caution du Grand Narbonne au titre de sa politique en faveur du logement social… Ubuesque! Madame Pinel, notre ministre,  elle qui vantait récemment, ici même, les bienfaits de la « mixité sociale » aurait sans doute goûté ce joli cas d’école…

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