Contre-Regards

par Michel SANTO

Orwel ou l’horreur de la politique: un essai de Simon Leys.

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C’est une citation de Simon Leys publiée par Fabien Sanchez sur sa page Facebook qui m’a incité à rouvrir l’essai – 1984, réédité en 2014 – du même Leys consacré à Orwel: « Orwel ou l’horreur de la politique » . Il commence par ces remarques:

Ce qui fait que les gens de mon espèce comprennent mieux la situation que les prétendus experts, ce n’est pas le talent de prédire des événements spécifiques, mais bien la capacité de saisir dans quelle sorte de monde nous vivons[4]. » Et en effet, c’est bien sur cette perception-là que se fondait son autorité : à la différence des spécialistes brevetés et des sommités diplômées, il voyait l’évidence ; à la différence des politiciens astucieux et des intellectuels dans le vent, il n’avait pas peur de la nommer ; et à la différence des politologues et des sociologues, il savait l’épeler dans un langage intelligible.

Cette si rare capacité l’armait d’une certitude qui, pour être dénuée d’arrogance, à l’occasion pouvait néanmoins se montrer assez férocement barbelée. Il lui est arrivé de prendre lui-même conscience de sa propre « brutalité intellectuelle[5] », mais il en considérait l’exercice moins comme une faute que comme un devoir. Il pouvait d’ailleurs s’y abandonner sans verser dans le dogmatisme ni pécher par bonne conscience, car la certitude qui l’habitait n’était pas le fruit d’une simplification arbitraire, mais d’une authentique simplicité – celle de l’enfant qui, au milieu de la foule des courtisans, s’écrie que l’Empereur est tout nu. (Notons entre parenthèses qu’il avait une prédilection pour le conte d’Andersen, et qu’il songea même à en faire une transposition moderne[6].) Cet aspect de sa personnalité n’échappa d’ailleurs pas à de bons critiques contemporains ; ainsi dans le mémorable portrait qu’il fit de lui, V.S. Pritchett concluait qu’il avait l’« innocence d’un sauvage[7] ».

Simplicité et innocence sont des qualités qui peuvent naturellement orner les enfants et les sauvages, mais nul adulte civilisé ne saurait y atteindre sans se soumettre d’abord à une assez rigoureuse discipline. Chez Orwell, ces vertus couronnaient une honnêteté massive qui ne souffrait pas le moindre écart entre la parole et l’action. Il était foncièrement vrai et propre ; chez lui, l’écrivain et l’homme ne faisaient qu’un – et dans  ce sens, il était l’exact opposé d’un « homme de lettres ». On peut d’ailleurs voir là une explication de l’amitié paradoxale, mais solide, qui le liait à un Henry Miller par exemple. En apparence, rien de plus incongru que ce commerce entre le sévère prophète de l’apocalypse totalitaire et le chantre rabelaisien de la libération sexuelle : en fait, chacun avait reconnu l’authenticité de l’autre – chez tous les deux, les écrits étaient cautionnés par les actes.

 

Extrait de: Simon Leys. « Orwell ou l’horreur de la politique. » iBooks, format Epub, pages 5,6 et 7 sur mon Ipad!

Chronique de Narbonne. Où il est question d’un viaduc TGV et d’un pont TPV !..

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Beaucoup de monde au Théâtre Scène Nationale de Narbonne, comme il se devait, pour assister à la réunion publique sur la LGV Montpellier-Perpignan, hier. Les riverains narbonnais du pont de Carcassonne s’y étaient, eux-aussi,  invités pour protester contre l’interdiction préfectorale d’y circuler en autos, vélos et autres engins motorisés à deux ou plusieurs roues. Un pont, comme on le sait, qui enjambe des voies ferrées et menace de s’effondrer. Ironie de l’histoire, la gare TGV de Narbonne serait réalisée, elle, sur un pont, plutôt un viaduc, passant au dessus de la route de Carcassonne, du côté de Montredon, apprenait-on pendant la-dite réunion, alors que dans le même temps nos riverains en colère étaient informés que leur pont, lui, allait être rouvert  à la TPV – très petite vitesse -, c’est à dire aux piétons, vélos et roolers  cette fin de semaine, le 28 avril! Mais au train où vont les affaires financières de l’État et de Réseau Ferré de France, ce qui ne fut pas dit, je crains que, sur ce pont on ne puisse y circuler encore longtemps autrement qu’à pied et vélos, et sur le viaduc personne ne sait à quelle date on y verra s’arrêter le premier TGV …

La Région Midi-Pyrénées et le gouvernement catalan pour une nouvelle famille de trains transfrontaliers.

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Voilà une information publiée dans « La Clau » qui ringardise  les discours et postures des « politiques » du Languedoc-Roussillon; et qui démontre le « sérieux » de leurs homologues de Barcelone et Toulouse. Sans commentaire!

Chronique de Narbonne. L’espace de Liberté entravé dans sa liberté d’entreprendre…

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Alors que l’Espace de Liberté du Grand Narbonne porte un projet inédit autour des sports de glisse, en coopération avec l’ex-patineur Philippe Candeloro, l’adjoint aux sports de la Ville de Narbonne, monsieur Pairo, lui, veut aller vite et lance son propre projet de skate parc sur le site de l’Espace de Liberté, et sur des terrains propriétés de la mairie. Il faut savoir, en effet, que le parking de l’équipement géré par la Communauté d’Agglomération lui appartient – à la Ville – ce qui, à proprement parler, est un non-sens économique et technique. Cela dit, il suffirait que Monsieur Pairo déplace de 15, 17 mètres seulement son projet pour que , si j’ai bien compris, son interconnexion avec la patinoire, un jour, se fasse. Rien n’est donc perdu!

Radios et télés Pravda?

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Grosse colère de Maxime, ce matin. Mais quelle idée d’écouter RTL, ou n’importe quelle autre radio du service public, pendant la tranche horaire 7 heures-9 heures – les « matinales », . Qu’y entend-t-on, en effet -à l’exclusion cependant de celles de France-Culture -, sinon « des tonnes de sermons, à la pelle… qu’il est impératif de dépénaliser le cannabis. La drogue, ce n’est pas pire que le vin. Et d’ailleurs, le cannabis, comme chacun sait, n’est pas vraiment une drogue. C’est ainsi, et comble de l’hypocrisie, il faut légaliser pour en faire baisser la consommation. Puis vient l’immigration, évidemment, ces peuples d’Europe, racistes, xénophobes, arriérés, de droite comme de gauche, et ces politiques, même de gauche, qui n’osent plus assumer le dogme absolu sur les bienfaits de l’immigration. Et puis auparavant, il y avait eu le petit couplet sur Le Pen, en tenue de gala, robe longue bleue, à New York, sélectionnée par le Time parmi les 100 personnalités du monde les plus influentes du monde. Le matraquage médiatique s’accélère: banaliser, faire monter la droite radicale, celle du « détail », des « bienfaits de l’Occupation » et de « l’inégalité des races » , pour mieux diaboliser, étouffer, maudire les sujets qui préoccupent les peuples en particulier celui auquel tout le monde pense en ce moment.  Venait ensuite l’interview de M. Kouchner sur l’immigration, brillant ministre des affaires étrangère de 2007 à 2010. Trop, c’est trop, cette fois, j’ai coupé mon poste. »

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